Airbus Helicopters compte sur l’homologation du biturbine intermédiaire H160, remplaçant du Dauphin, dans les prochaines semaines. La promotion va entrer dans une nouvelle phase et le constructeur met en avant les aides au pilotage conçues pour son dernier-né.
Le H160, sur le point d’être certifié, va devenir le nouveau fleuron de la gamme d’Airbus Helicopters – notamment par ses systèmes avancés d’aide au pilotage. Améliorer la sécurité des vols a été l’un des aspects les plus importants de la mise au point, souligne le pilote d’essai Olivier Gensse. L’effort s’est concentré sur la réduction de la charge de travail du pilote.
Cette philosophie apparaît dès le démarrage. Lors d’un vol au début du mois à Marignane sur le prototype PT3, Olivier Gensse démontre la simplicité de la procédure : « Depuis la mise sous tension, pour être prêt à décoller, il faut deux minutes ».
Une surchauffe provoquerait un arrêt automatique du moteur. Le pilote n’a donc plus à surveiller les paramètres pendant la phase de démarrage. Il peut se concentrer sur des actions de sécurité comme le contrôle des abords et la vérification des ceintures des passagers.
C’est l’avionique Helionix, mise au point par Airbus Helicopters, qui est à l’origine de ce progrès. « Pour être aussi simple pour le pilote, l’interface requiert une architecture système complexe, » souligne Olivier Gensse.
La panne d’un des moteurs Safran Arrano aurait un effet limité sur la charge immédiate de travail. Le système gère la chute de la puissance disponible. Si la panne a lieu avant le point de décision au décollage, le pilote automatique (PA) quatre-axes ramènera l’hélicoptère là d’où il a décollé, avec une précision de 50 cm. Le pilote n’aura qu’à utiliser la commande de pas collectif pour amortir l’atterrissage, explique Olivier Gensse. Après le point de décision, le PA poursuit le décollage.
Un mode « simulation » rend la formation plus sûre, puisqu’il n’implique ni arrêt ni même un ralentissement du régime du moteur « en panne ».
Le mode automatique de récupération d’une position inusuelle, inauguré sur le H175, est également présent sur le H160. D’un double clic sur un bouton-poussoir, le pilote ordonne à l’appareil de revenir en vol en palier aux altitude, vitesse et cap de l’instant. Les pilotes d’essais ont testé le système jusqu’à 90° d’assiette à cabrer et à piquer et 120° d’inclinaison gauche et droite. Ce mode respecte toutefois les lois de la physique et ne peut empêcher un accident par magie, prévient Olivier Gensse.
Les pilotes et ingénieurs se sont attachés à donner une grande stabilité au H160. L’aérodynamique a été optimisée dans ce sens, comme le montre l’ajout de fines arêtes sur l’empennage vertical. « Grâce au PA, nous avons beaucoup travaillé sur le découplage des commandes, » ajoute Nicolas Certain, un autre pilote d’essai.
Les résultats peuvent en être constatés lors de situations extrêmes. « En cas d’événement inattendu comme une collision avec un oiseau, le pilote tire parfois jusqu’à la butée du manche, ce qui peut causer une perte de contrôle ou une rupture de la cellule ; sur le H160, cela peut seulement provoquer un changement brusque de trajectoire, » explique Olivier Gensse.
Le dernier vol de certification du H160 a eu lieu à la fin de 2019. La certification par l’Agence européenne de la sécurité aérienne est espérée pour les semaines qui viennent et celle de la FAA américaine devrait suivre six mois plus tard. Un programme de « maturation » du produit est en cours pour une première livraison au second semestre, à un client américain non précisé.
Comment expliquer une si longue mise au point ? Le prototype PT1 a volé en juin 2015. L’année suivante, l’homologation était toujours envisagée pour 2018.
Mais Airbus a dû revoir la conception de certains éléments dynamiques – des pièces de la boîte de transmission principale, par exemple.
« Nous avons aussi conduit une campagne d’allègement (…) et passé beaucoup de temps à affiner le profil aéromécanique, » note Bernard Fujarski, directeur du programme. Et les autorités de certification, ainsi qu’Airbus Helicopters, « ont placé la barre plus haut en matière de normes de sécurité et de maturité à la mise en service ».
Thierry Dubois
Légendes (indifféremment pour les photos ci-jointes) :
Près de cinq ans après le premier vol du H160, Airbus Helicopters touche au but. © E. Raz/Airbus Helicopters
Les pilotes et ingénieurs se sont attachés à donner une grande stabilité au H160. © E. Raz/Airbus Helicopters
Crédit : E. Raz/Airbus Helicopters
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