Flotteurs anti-chavirage, respirateurs de secours, corpulence limitée… : les opérateurs Bristow, CHC et Bond mais aussi les constructeurs Sikorsky, AgustaWestland et Airbus Helicopters ont du pain sur la planche s’ils veulent respecter les nouvelles règles édictées par la CAA.
Les mesures draconiennes de sécurité annoncées par l’autorité britannique de l’aviation civile (CAA) vont avoir des conséquences importantes sur l’exploitation des hélicoptères en mer du Nord, avec probablement des sièges vides dès le mois de juin. Bristow, CHC et Bond, les trois acteurs de la desserte des plates-formes pétrolières, vont devoir équiper passagers et appareils de nouveaux systèmes de sécurité. Un point critique sera la possibilité d’obtenir des respirateurs EBS de secours, en grand nombre, en temps et en heure.
Car, dès le 1er juin 2014, les seuls sièges utilisables seront ceux situés à côté d’une issue (hublot) de secours. Les autres sièges ne pourront être occupés que si « leurs passagers reçoivent de meilleurs EBS ou si l’hélicoptère est équipé de flotteurs supplémentaires. » Or l’option la plus simple est d’acheter ces EBS de « catégorie A », dont la mise en œuvre par le passager est plus rapide.
Seul hic, selon nos estimations, le nombre d’EBS nécessaires pour la flotte de la mer du Nord se situe entre 1500 et 2000. Interrogé, Aqualung, un fournisseur d’EBS de « catégorie A » estime que fournir une telle quantité d’EBS d’ici à juin est « faisable mais tendu ». La CAA elle-même estime à un an ou deux le temps nécessaire pour concrétiser cette mesure.
Quant aux flotteurs supplémentaires, il devra s’agir de flotteurs situés sur la partie supérieure du fuselage. Ils empêchent l’hélicoptère de chavirer en le faisant flotter sur le côté. Des essais ont montré qu’il est beaucoup plus facile de sortir d’un hélicoptère flottant sur le flanc plutôt que renversé dans l’eau.
En 2011, Airbus Helicopters (Eurocopter, à l’époque), avait pourtant exprimé des réticences. Ainsi, un flotteur situé près du rotor présente un risque en cas de déploiement intempestif, affirmait un expert du constructeur. Mais la CAA a tranché. « Les constructeurs ont développé des technologies qui autorisent l’installation de flotteurs supérieurs, » affirme un porte-parole. Développer ces flotteurs et les installer sur l’ensemble de la flotte – 95 hélicoptères en mer du Nord britannique – pourrait prendre trois à cinq ans.
Quoi qu’il en soit, les opérateurs doivent se préparer à voler avec des sièges vides à partir de juin. L’industrie pétrolière estime la réduction de capacité à 40 %, bien plus que les 10 à 20 % avancés par la CAA. D’où, en tous cas, une organisation à revoir. Parmi les nombreuses autres mesures, certaines sont plus simples. Ainsi, dès le 1er avril 2015, la corpulence des passagers devra être compatible avec la taille des issues de secours.
Thierry Dubois
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Des mesures de sécurité radicales pour les hélicoptères de la mer du Nord
Rien n'est excessif quand il s'agit de protéger des vies humaines.
Les industriels du pétrole qui sont en majorité concernés par ces mesures ne sont pas dans le besoin, c'est donc une très bonne nouvelle.
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