Eurocopter solde 2013 et se projette dans Airbus Helicopters

En 2013, Eurocopter a livré 497 hélicoptères (22 de plus qu’en 2012), mais n’a enregistré que 422 commandes nettes contre 469 en 2012. A ce recul des ventes, s’ajoutent le retard pris par l’EC175 et les problèmes de l’EC225 en mer du nord. 2013 restera pour Eurocopter, une année difficile.

Eurocopter ne cherche pas à minimiser les difficultés auxquelles il a du faire face en 2013, la plus importante étant, chacun s’en souvient, l’arrêt de la flotte d’EC225 et l’accident mortel survenu en mer du Nord (août 2013) impliquant un Super Puma AS332 L2 de CHC Scotia. Le retard pris par le programme EC175 a également pesé sur les commandes, entraînant des reports. Autant de facteurs qui sont venus compliquer une situation déjà tendue par les difficultés du marché et le retour en force de concurrents ambitieux au premier rang desquels se positionne Agusta-Westland avec une gamme en plein renouvellement.

En 2013, Eurocopter a concentré une part importante de ses ressources internes à comprendre et résoudre le problème de l’EC225. Jamais encore, un hélicoptère n’avait fait l’objet d’une telle introspection, affirme Guillaume Faury, qui a pris les commandes de la société, dans le courant de l’année dernière. Du coup, les programmes « X » sont passés au second plan. La priorité du nouveau patron a été de remettre en selle, le plus rapidement possible, la bête de somme qu’est l’EC225 tout en redonnant confiance aux opérateurs et à leurs clients.

Au final, en 2013, Eurocopter a livré 497 hélicoptères contre 475 en 2012. Un volume qui reste toutefois très en-deçà des 588 atteint en 2008. Le constructeur européen revendique néanmoins 46% des livraisons mondiales de machines civiles (803), et 11% des militaires (799). Quant aux commandes, elles sont en recul, par rapport à 2012 : 422 contre 469. Ces résultats s’expliquent par la faiblesse persistante du marché américain et dans une moindre mesure par le retard pris par le programme EC175 développé en partenariat avec la Chine.

L’EC175
Le processus technique de certification de l’EC175 est terminé ; le Comité de Sécurité de l’EASA l’a approuvé le 27 janvier. Il reste maintenant des formalités administratives à finaliser avant que l’EASA ne puisse formellement remettre le certificat de type à Airbus Helicopters, probablement dans le courant du mois de mars. Une quinzaine de machines sont en cours d’assemblage. Les premières livraisons aux trois clients de lancement auront lieu cette année affirme Guillaume Faury. La certification américaine est attendue mi-2014. Pour le patron d’Eurocopter, les problèmes sont désormais derrière. L’avenir appartient à Airbus Helicopters. Une raison sociale qui selon lui impose de nouvelles ambitions en termes de qualité de produits et de niveau de service.

C’est sous cette nouvelle bannière que le constructeur européen d’hélicoptères part à la conquête du marché polonais, un objectif assigné par Airbus Group à ses filiales ; l’occasion de mettre en œuvre une synergie entre elles.

Airbus Helicopters espère décrocher, en 2014, une commande de 70 EC725 Caracal qui pourraient être produits en partie localement. Toutefois, les marchés prometteurs en termes de volumes sont l’Asie, l’Est de l’Europe et dans une moindre mesure l’Afrique. En ce qui concerne la Chine, Airbus Helicopters a avancé un pion avec le programme EC175, et reste dans l’attente de l’ouverture du marché par le gouvernement chinois.

Outre l’EC175, fraichement certifié, le nouvel EC145 T2 le sera également en 2014. Comme l’EC175, il intègrera aussi l’avionique Helionix. Airbus Helicopters livrera cette année les premiers exemplaires de l’EC130 T2 dotés du système de collecte de données de vol et d’enregistrement vidéo du cockpit Vision 1000, le même que celui qui équipe, depuis début 2013, tous les hélicoptères de la famille Ecureuil. La sécurité est le maître-mot d’Airbus Eurocopter.

Quant aux programmes « X », leur développement se poursuit, mais Airbus Helicopters ne veut pas en dire plus. Sauf peut-être qu’à l’occasion du renouvellement en profondeur de la gamme, l’acronyme EC sera abandonné, effaçant définitivement toute trace d’Eurocopter.

Gil Roy