Sur un marché qui semblait définitivement acquis à Robinson, Bruno Guimbal est devenu en quelques années seulement, le numéro un mondial avec le Cabri G2. Au salon HAI Heli Expo, il a démontré une nouvelle fois que son biplace léger, prisé par les écoles professionnelles de pilotage du monde entier, faisait le poids. D’ici quelques semaines, Hélicoptères Guimbal livrera son 200ème appareil. De nouveaux développements sont dans les tuyaux.
On peut le révéler maintenant, Bruno Guimbal a une arme secrète : le calisson d’Aix. Un calisson pour chaque visiteur de marque, une boite offerte pour l’achat d‘un Cabri. La recette fonctionne bien puisqu’à sa quatrième participation au salon Heli Expo, Bruno Guimbal affiche désormais un tableau de chasse impressionnant : 190 appareils livrés dans 28 pays, et la barre des 120.000 heures de vol franchie.
52 appareils ont été fabriqués à Aix les Mille en 2016 et ce nombre devrait rester peu ou prou stable en 2017, avec un effectif qui tourne aujourd’hui autour de 80 personnes. Une réussite d’autant plus appréciable que le marché n’est guère flamboyant aujourd’hui…
Fidèle à son habitude, Bruno Guimbal ne cherche pas la croissance effrénée : il avance à son rythme, avec de bons appuis et en soignant son équilibre. En accord avec cette logique, le tour du monde des certifications est pratiquement terminé dix ans après avoir débuté.
Deux ans après la certification américaine, Hélicoptères Guimbal vient maintenant de décrocher la certification canadienne. Les deux premiers appareils immatriculés en « C » sont en cours de livraison. Il ne manque aujourd’hui pratiquement que les certifications russe et japonaise. En Russie, le mot d’ordre de Bruno Guimbal est une fois de plus la prudence. « Le marché est important là bas, mais pays n’est pas facile » avoue l’ingénieur-entrepreneur. Flairant la bonne affaire, nombreux sont les Russes qui se verraient bien distributeurs exclusifs, très rapidement. Bruno Guimbal n’est pas pressé…
Les choses sont plus… sereines aux Etats-Unis où 21 Cabri sont actuellement en service, majoritairement dans les écoles de pilotage. Au moins douze autres devraient les rejoindre en 2017 selon le distributeur américain Precision Helicopters. Première au classement, la Nouvelle Zélande héberge 27 Cabri. Elle devrait toutefois perdre sa pole position cette année au profit de la Grande-Bretagne.
La Chine est aussi très bien placée avec 19 appareils : juste devant la France où sont immatriculés 18 Cabri. « Cela se passe très bien en Chine, même si l’essor de l’aviation générale y reste assez spéculatif » note Bruno Guimbal. « Nous avons par exemple cinq appareils qui volent à Shanghai. La réglementation locale leur impose de rester à trois nautiques du terrain sans dépasser un plafond fixé à… 1000 pieds ! Ils peuvent à peine faire des autorotations ! »
A Heli Expo cette année, Hélicoptères Guimbal expose un appareil tout juste livré à la Mid Georgia Academy (MGA) et équipé d’une avionique Aspen EFD 1000 offrant une combinaison PFD-ADI, avec une présentation de l’indicateur de vitesse et de l’altimètre en ruban, sur les côtés de l’écran. « Les utilisateurs apprécient beaucoup cette instrumentation » note Bruno Guimbal. « Elle est bien dimensionnée pour l’appareil. Mettre du Garmin n’aurait pas de sens, l’équipement serait trop encombrant pour nous ».
Une quarantaine de Cabri ont été livrés avec l’avionique Aspen. Celle-ci est proposée en option mais avec un très faible surcoût. Ne pas opter pour elle serait comme refuser un calisson : inutilement héroïque.
Bruno Guimbal explique travailler maintenant sur un détarrage du Lycoming à 160 cv et la poursuite de la mise au point de la climatisation. Le devis de masse serait d’environ 10kg. Le compresseur est acheté à l’industrie automobile, tous les hélicoptéristes font de même, et l’intégration est faite en interne. « Pour l’instant il nous manque le temps de consacrer un prototype à l’intégration des radiateurs et aux essais temps chaud » note Bruno Guimbal. « Mais on y songe… »
Il faut rappeler que la PME a les mains bien pleines en ce moment avec le projet VSR700 conduit en partenariat avec Airbus Helicopters dans le cadre de la co-entreprise Vertivision. Rien moins que la dronisation et la navalisation du Cabri pour en faire un capteur déporté au service des frégates. Airbus a signé avec DCNS un accord stratégique qui pourrait se traduire, à terme, par la présence du drone sur la plupart des navires vendus par le chantier naval français. Aerobuzz reviendra prochainement sur ce programme. Interrogé sur la taille du marché qui s’ouvre pour le Cabri avec cette application, Bruno Guimbal a une réponse simple et directe : infini !
Frédéric Lert
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Je ne suis pas qualifié pour parler des performances ou des qualités techniques, mais concernant le design, je peux affirmer que le produit est très réussi. C'est un très bon point, face aux R-22 et R-44 qui sont assez laids.