Hélicoptères Guimbal à l’heure américaine

Avec l’appui efficace de son distributeur Precision Helicopters, la société aixoise poursuit son enracinement aux États-Unis. Plus de 60 Cabri volent désormais au pays de Mickey et de Donald.

« Depuis deux ou trois ans, le marché américain est devenu l’un des plus importants pour nous » explique Bruno Guimbal qui a fait le déplacement jusqu’au salon Verticon de Dallas (10-13 mars 2025) avec une petite équipe.

Le stand partagé par Hélicoptères Guimbal et son distributeur, Precision Helicopters, bénéficiait cette année d’un emplacement de choix et les visiteurs étaient nombreux à s’y arrêter. Le marché américain est donc essentiel mais il reste très fluctuant : immédiatement après le COVID, porté par la vente d’une trentaine de Cabri entre 2022 et 2023, Bruno Guimbal évoquait un marché de 200 ou 300 appareils sur le continent américain.

Le soufflé est quelque peu retombé, mais les résultats demeurent solides avec une moyenne de huit ventes annuelles. Reste à savoir quel sera l’impact de la politique économique de Donald Trump et de son utilisation des droits de douane. La question était très présente dans les allées de Verticon et, bien entendu, personne n’a la réponse…

Selon Sarah Brazel, responsable des ventes et du support du Cabri chez Precision Helicopters, les ventes se font très majoritairement auprès des écoles de pilotage. « Mais on assiste à une lente bascule vers les propriétaires privés » note la jeune femme. « Quand nous avons débuté la distribution, plus de 90% des ventes se faisaient auprès des écoles. Cette proportion est aujourd’hui tombée à 65%, avec de plus en plus de propriétaires individuels qui achètent un Cabri pour se faire plaisir, avec l’idée qu’ils vont le garder quelques années puis le revendre.« 

« Mais l’expérience montre en fait que peu de propriétaires optent pour la revente, ce qui débouche sur un marché de l’occasion très tendu. Les Cabri y sont très recherchés et trouvent en général preneur en moins d’un mois avec une très faible dépréciation ». Suivant son niveau d’équipement et son potentiel, un Cabri d’occasion s’échange entre 350.000 et 450.000 dollars Outre Atlantique.

« On distingue deux types d’acheteurs » poursuit Sarah Brazel. « On trouve en premier lieu des privés exaspérés par les difficultés d’approvisionnement en rechanges des Hugues 300 ou qui ne veulent pas entendre parler de Robinson. La fiabilité et la sécurité d’emploi sont les facteurs déterminants pour eux. Et puis il y a ceux qui viennent vers le Cabri parce qu’il est moderne et très plaisant à piloter, même s’il est un peu plus cher à l’achat que la concurrence.« 

« Aujourd’hui la quasi totalité des acheteurs optent pour l’option « Cristal Panel » qui fait appel à une avionique Garmin G500 TXi. Quelques acheteurs, habitués de longues dates aux planches de bord « classiques », restent toutefois fidèles à une instrumentation électromécanique… La totalité des écoles sont en revanche passées aux écrans ».

Les privés volent en moyenne 100 à 200 heures par an. L’activité des écoles est bien évidemment très supérieure, avec une fourchette d’activité moyenne allant de 400 à 1.000 heures de vol par hélicoptère et par an. « Pureflight Aviation Training (Oregon) réalise une moyenne de 800 heures par an et par hélicoptères avec ses cinq Cabri » témoigne Sarah Brazel.

« Depuis l’arrivée de son premier appareil, l’école a déjà dépassé le cap des 20.000 heures de vol sur le Cabri ». Les grandes visites des Cabri interviennent toutes les 2.200 heures et sont en règle générale réalisées en interne par les écoles, Precision Helicopters se contentant de fournir les rechanges.

Le premier Cabri est arrivé en expérimental en 2014 avant d’être certifié FAA en 2015. « Dix ans après l’arrivée du Cabri sur le sol américain, la perception du marché a beaucoup évolué » souligne Sarah Brazel. « Les premières années, les acheteurs potentiels que nous rencontrions nous demandaient tous s’il s’agissait d’un hélicoptère en kit. Cette interrogation est maintenant loin derrière nous. Le Cabri est bien connu par tous et la question centrale qui nous est maintenant posée est de savoir quand arrivera son grand frère ».

« Les propriétaires de Cabri veulent progresser vers un appareil plus grand, comme l’ont fait en leur temps les possesseurs de R22 en passant sur R44. Un appareil plus grand sera plus polyvalent et donnera la possibilité aux écoles de pilotage de compléter leurs activités de formation par d’autres missions, vols touristiques, travail aérien, offrant du même coup des heures de vol supplémentaires à leurs instructeurs. Le passage des privés du G2 à un quadriplace permettrait aussi de vivifier le marché de l’occasion ».

Bruno Guimbal est lui-même très souvent interrogé sur la date d’arrivé du futur appareil et comme il arrive qu’Aerobuzz fasse parfois preuve de conformisme, nous lui avons nous-même posé la question. La réponse classique est arrivée : « On y travaille… »