Helidax franchit la barre des 100.000 heures de vol en cinq ans

Helidax, le centre français de formation des pilotes d’hélicoptère militaires géré par DCI célèbre ses 100.000 heures de vol, à Dax. Le partenariat public-privé fonctionne à plein rendement. DCI investit dans de nouveaux hélicoptères pour former les pilotes étrangers.

Il aura suffit de cinq ans d’activité à Helidax pour franchir ce cap symbolique : 100.000 heures de vol sur les EC120 « Calliopé » rouge et blanc, les couleurs de la ville de Dax. Chaque année, la base école général Navelet consomme donc près de 25% des heures de vol totales de l’Alat. Mais l’activité ne s’y fait pas qu’au profit de l’aviation légère de l’armée de terre : dans un bel exemple de mutualisation des moyens, Dax accueille tous les futurs pilotes étatiques français : Alat donc, mais aussi aéronavale, armée de l’air et gendarmerie. Citons aussi les quelques pilotes d’hélicoptères militaires belges (une poignée par an…) qui se retrouvent également dans les Landes pour leur formation de base. Au total, une centaine de brevets sont remis chaque année à Dax et le partenariat public-privé soutenant cette activité est souvent cité en exemple.

Helidax a été créée en 2008 avec comme actionnaires les sociétés DCI et INAER, pour répondre à l’époque au désir de moderniser la flotte d’appareils école militaires dans un environnement financier très contraint. Le schéma mis en place était simple dans son énoncé : Helidax investissait dans les nouveaux appareils pour ensuite revendre les heures de vol aux armées dans le cadre des actions de formation. La cinquantaine de Gazelle habituées des lieux furent donc très rapidement remplacées par 36 EC120 « Calliopé », alias NHE (Nouvel Hélicoptère Ecole). Un chiffre important, qui fait d’Helidax le premier utilisateur mondial d’EC120 et un opérateur de référence pour Airbus Helicopters.

L’appareil a été choisi pour son économie de mise en œuvre : le coût de l’heure de vol est estimé à 1150 Euros. Les appareils fournis à l’époque par Eurocopter ont par ailleurs été modernisés pour mieux répondre aux besoins didactiques des armées, donnant ainsi naissance au « Calliopé ». La modification la plus visible concerne le remplacement de l’instrumentation électromécanique par des écrans multifonctions compatibles avec l’utilisation de JVN (jumelle de vision nocturne).

A la différence du partenariat public privé par exemple mis en place en Grande-Bretagne, souvent citée en exemple également, les instructeurs de Dax restent toutefois militaires. Une vingtaine, issus des régiments d’hélicoptères de combat, sont formés chaque année. Ils apportent à l’école une expérience opérationnelle très riche héritée des nombreuses opex accumulées ces dix dernières années.

Ce savoir-faire est un atout pour les exportations françaises et DCI entend bien le faire fructifier. En plus d’être actionnaire d’Helidax, le groupe spécialisé dans la formation militaire (en soutien la plupart du temps de grands contrats d’exportation) a créé en février dernier le Centre International de Formation Hélicoptère (CIFH). Pendant qu’Helidax continue de se consacrer aux élèves français (et dans une moindre mesure belges) le CIFH se tourne vers les stagiaires étrangers, auxquels il délivre une formation labélisée « Alat ».

Inaugurant le CIFH, le Koweït a envoyé cet été 14 élèves pilotes à Dax pour une formation appelée à durer deux ans. Après une année consacrée à la formation de base sur EC120, les jeunes pilotes rejoindront ensuite Le Luc en Provence pour une deuxième année de spécialisation technique sur Gazelle et simulateur tactique. Des élèves qataris devraient leur succéder, en attendant d’autres nationalités. Pour développer cette activité de formation internationale, sans impacter l’activité d’Helidax, DCI s’apprête à acheter trois EC120. Ces appareils seront acquis sur le marché de l’occasion et porté au standard « Calliopé », identique à ceux d’Helidax. Le premier appareil arrivera en fin d’année et les deux autres sont attendus au cours du premier semestre 2016.

Frédéric Lert