Le rapport final sur l’accident mortel d’un H225 Super Puma en Norvège, en avril 2016, porte le fer dans la plaie. Les enquêteurs recommandent à Airbus Helicopters de modifier la boîte de transmission principale (BTP) des Super Puma H225 et AS332 L2. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) exprime des divergences, tandis qu’Airbus s’engage sur la voie d’une amélioration via le suivi vibratoire.
L’origine de l’accident est confirmée : un minuscule creux par enlèvement de matière à la surface d’un pignon satellite. Confirmée mais « pas complètement comprise » : les enquêteurs norvégiens de l’AIBN s’interrogent toujours sur le mode de défaillance. Les criques (fêlures) se sont propagées sous la surface et en produisant très peu d’écailles.
L’AIBN exclut formellement toute erreur de maintenance ou de pilotage.
La recommandation la plus spectaculaire porte sur « une conception revue afin d’améliorer la robustesse, la fiabilité et la sécurité de la BTP sur AS332 L2 et H225 ». Un pignon satellite est une pièce critique où la ligne de charge est unique, par opposition à un agencement où l’effort peut suivre plusieurs chemins. Un tel dessin ne devrait pas compromettre l’intégrité structurale de la BTP, estime l’AIBN. En parallèle, l’AESA devrait mettre au point une norme d’homologation garantissant que la défaillance d’un composant interne de la BTP ne conduit pas à une catastrophe, recommande l’AIBN.
La modification demandée par l’AIBN est d’autant plus importante pour les enquêteurs qu’ils insistent sur la ressemblance de cet accident avec celui d’un autre Super Puma en 2009. « Les mesures prises par la suite n’ont pas suffi à prévenir la perte en vol d’un rotor principal de plus », s’agace l’AIBN. L’AESA répond avoir agi en fonction de ce qui était connu à l’époque. Or certaines pièces n’avaient pas été retrouvées. Aucun micro-trou n’avait été identifié. Le rapport de l’AIBN comporte « de nombreuses opinions et hypothèses », avance l’AESA.
Autre recommandation : examiner de façon systématique les pièces remplacées prématurément pour cause de dégradation. Les enquêteurs ont en effet découvert que seule une minorité des pignons satellites de la BTP atteignaient la durée de vie prévue. Or Airbus n’a pas analysé les causes de cet important taux de rebut, affirme l’AIBN.
Thierry Dubois
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Bonjour, lorsqu'une pièce mécanique n'a pas la longévité espéré, et affiche une usure prématurée, rien ne sert de la surveiller par des multiples capteurs. Si elle est mal née, hé bien il faut revoir sa copie et la repenser. Cela est valable aussi pour un pignon satellite.
La boite na pas vraiment evoluee depuis le 332, mais la masse max a augmente de 25%..
Et il a vraiment un probleme:
https://www.youtube.com/watch?v=6A-tzAP-vs0
"Une amélioration via le suivi vibratoire" ?? On a bien compris pourtant toute l'inutilité du HUMS dans le cas d'une rupture brutale d'un élément constitutif de la BTP !!
Mea-culpa, c’est bien la photo d’un ensemble BTP/MRP d’EC225. Dans cet état j’ai eu du mal à le reconnaître.
Mes excuses à Thierry Dubois
Erreur , la photo représente la BTP et le moyeu rotor (dégivré) d’un AS332 L1. Quatre manchons articulés par roulements au lieu de cinq manchons articulés par butée sphérique sur l’ EC225.
Cette grossière erreur n'a certainement échappé à aucun des lecteurs de Aerobuzz.... Lol!