Le RACER d’Airbus Helicopters prêt pour son premier vol.

L’appareil promet de révolutionner l’accès aux grandes vitesses pour les hélicoptères et il devrait effectuer son premier vol d’ici quelques semaines. Airbus Helicopters met en avant la facilité de pilotage de cet appareil dont la conception repose sur une architecture inédite… et pas moins de 90 brevets.

Encore quelques réglages et tout devrait être fin prêt pour un premier vol prévu pour la fin du mois de mars 2024. Peint dans les couleurs d’Airbus Helicopters, le RACER (Rapid and Cost-Effective Rotorcraft) a déjà bien avancé dans ses essais sol et les compagnons du centre de Recherche et Développement de Marignane procèdent à présent aux derniers réglages.

Un peu plus de treize ans après le premier vol du démonstrateur X3, Airbus Helicopters touche enfin au but avec la formule « compound » mariant rotor principal, voilure biplan et hélices propulsives latérales. Cette architecture est préférée par l’hélicoptériste européen à celle des rotors basculants en raison de sa relative simplicité et de son coût d’opération jugé beaucoup plus faible.

Sur le Racer, les hélices sont fixes et installées en extrémité de voilure. La transmission de puissance se fait par des arbres de 3m de long qui tournent à 3000 tours/minute et relient la motorisation (deux turbines Safran Helicopter Engines Aneto 1X) aux boites de transmission raccordées à chaque hélice. « Nous avons déposé 90 brevets pour le RACER, avec comme objectifs principaux la réduction de la consommation, du bruit et des émissions de CO2 » précise Julien Guitton, directeur du programme.

Le RACER symbolise en fait la recherche d’un meilleur compromis entre niveau de performance élevé et économie d’emploi. La vitesse de croisière recherchée est de 220 noeuds. « Nous pourrions aller plus vite, mais nous avons fait le choix avec le RACER d’un niveau de performance restant économiquement pertinent » souligne Julien Guitton. Celui-ci évoque également la simplicité des solutions techniques retenues et la facilité de pilotage : « Après seulement 20 minutes de briefing, les pilotes de Marignane ont pris l’appareil en main au simulateur sans aucune difficulté. Le RACER se pilote comme un hélicoptère classique, ce qui permettra aux futurs opérateurs de les intégrer facilement dans leurs opérations, aux côtés de flottes d’hélicoptères classiques »

Un temps annoncé pour novembre 2023, le premier vol interviendra à la fin du premier trimestre 2024 en raison de retards enregistrés notamment sur la livraison de la boite de transmission principale (BTP). Airbus Helicopters anticipe quelque 200 heures de vol d’essais dans les deux ans à venir, en se donnant notamment de trois à six mois pour atteindre sereinement la vitesse de 220 noeuds.

Pas moins de 700 capteurs de mesure seront emportés par l’hélicoptère au cours de ces essais. « Nous nous donnerons le temps de maitriser les nombreuses innovations emportées dans le RACER et qui seront dans le futur exploitées sur d’autres appareils » souligne Julien Guitton. Après ces essais initiaux viendra le temps des démonstrations au profit des utilisateurs potentiels et de l’exploration du plein potentiel de l’appareil en termes de charge utile, manoeuvrabilité etc.

Une autre étape attendue l’année prochaine concerne l’installation de l’Eco-mode sur la motorisation, levier essentiel pour atteindre les objectifs de réduction de consommation. L’Eco-mode autorisera la mise en veille d’une des deux turbines en croisière à 180 noeuds, l’autre moteur fonctionnant dans sa plage de puissance la plus favorable. Le redémarrage automatique et quasi instantané du moteur mis en sommeil se fera grâce à un nouveau type de moteur électrique. Quelques mois de travail seront encore nécessaires pour finaliser l’intégration de l’Eco-mode dans le RACER, ce qui passera notamment par l’installation d’une turbine Aneto équipée de cette fonctionnalité ainsi que par l’ajout du moteur électrique et de ses câblages.