Le R88 est le quatrième modèle d’hélicoptère lancé par la société Robinson Helicopters en un peu plus de 50 ans d’existence. C’est aussi le premier lancé depuis que le fondateur, Frank Robinson, a cédé sa place de PDG en 2010. © Frédéric Lert/Aerobuzz.fr
Le R88 a été présenté sous forme de maquette ce mardi 11 mars lors du salon Verticon de Dallas (10-13 mars 2025). Même sans sa poutre de queue ni son empennage, le futur hélicoptère a fait sensation auprès des visiteurs du salon.
Après une présentation devant quelques happy few quelques heures avant l’ouverture de Verticon, le R88 a été exhibé sur le stand de l’hélicoptériste, au milieu d’un décorum particulièrement élaboré, très éloigné des habitudes précédentes de la société de Torrance ! Un changement de paradigme où l’on retrouve sans nul doute la patte de David Smith, PDG de Robinson Helicopters Company depuis tout juste un an.
Le R88 est le premier nouvel hélicoptère de Robinson depuis 2007 et représente une évolution très franche pour la société. Avec ce modèle, celle-ci quitte sa zone de confort et le marché des hélicoptères légers pour aller se frotter, avec un appareil aussi volumineux qu’ambitieux, aux acteurs majeurs du marché.
Robinson affiche pour son R88 une capacité de huit places assises relativement étroites en deux rangées de quatre installés en gradin face à l’avant. Le volume global de la cabine est donné pour 7,8m3. L’appareil est facilement identifiable avec son rotor bipale, marque de fabrique de Robinson depuis le premier vol du R22 il y a tout juste cinquante ans.
Le positionnement au dessus de la cabine de la motorisation et de la boite de transmission principale (BTP) offre toutefois une rupture totale avec l’expérience acquise du R22 au R66, lorsque la motorisation était installée à l’arrière du fuselage. Ce retour à une architecture classique permet de dégager l’accès à la cabine par une trappe arrière.
Pour ce qui concerne la motorisation, Robinson fait donc équipe pour la première fois avec Safran Helicopter Engines et sa turbine Arriel 2W développant 950cv, de même génération que l’Arriel 2E déjà en service sur les H145.
Robinson annonce 1.270kg de capacité d’emport en interne et une autonomie de 350 NM (650km). On trouvera dans le poste de pilotage la suite avionique Garmin G500TXi associée à cinq larges écrans tactiles. Il semble loin le temps où Frank Robinson, régulièrement questionné pendant les conférences de presse, se refusait à installer un quelconque écran dans ses hélicoptères « pour que le pilote continue à regarder dehors ».
L’hélicoptère sera également équipé d’un pilote automatique quatre axes, un niveau de perfectionnement qui marque là aussi une rupture par rapport au R66 de la génération précédente.
Autre rupture entrevue, celle portant sur les commandes de vol avec l’abandon du traditionnel « T-bar » de Robinson au profit de manches cycliques indépendants pour les deux positions de pilotage. Sans doute la largeur de fuselage du R88 ne se prêtait-elle pas au montage que l’on retrouve sur les R22, R44 et R66… Il est prévu sur le R88 que les commandes de vol seront amovibles sur les deux positions de pilotage, permettant l’installation d’un passager aux côtés du pilote.
David Smith joue gros avec ce nouvel hélicoptère qu’il décrit comme une « bête de somme (…) la plus capable, accessible et facile à entretenir de sa catégorie et peut-être même de la classe supérieure ».
En visant essentiellement le segment EMS (transport sanitaire) et le travail aérien, Robinson cherche à obtenir des coûts d’opération suffisamment bas pour couper l’herbe sous les pieds de ses concurrents les plus directs, clairement désignés comme étant les monomoteurs les plus grands et les bimoteurs légers.
On retrouve dans ces deux catégories les Bell 407, le Leonardo 09 et les Airbus Helicopters H135 et H140. Le R88, annoncé à 3,3 millions de dollars, est sensiblement plus gros et plus cher que le H125, ce qui devrait contribuer à mettre le best seller d’Airbus Helicopters à l’abri de ce concurrent.
« Il sera difficile de justifier l’utilisation d’un bimoteur face à notre R88 » résume-ton chez Robinson. A condition toutefois que les équipes de Robinson parviennent à remplir le contrat technique ambitieux qui leur est soumis, en donnant à l’hélicoptère une masse à vide et un bilan vibratoire bien maitrisés.
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Robinson monte en gamme, mais reste apparemment fidèle à son concept de rotor principal à deux pales.
Un pari audacieux, puisque les constructeurs comme Bell ont abandonné cette formule pour les machines de cette catégorie, et que la tendance est plutôt à l'augmentation du nombre de pales, mais qui permet à Robinson de se démarquer de ses concurrents pléthoriques.