Un premier rapport d’étape de l’AAIB donne de nouveaux détails sur l’accident de l’Eurocopter AS332 L2 le 23 août dernier. Aucun indice ne suggère une cause technique. Eurocopter, le gouvernement du Royaume-Uni et même la CAA ont tôt fait de blanchir la famille Super Puma.
L’hélicoptère n’avait subi aucun dommage et ses deux moteurs fonctionnaient au moment de l’impact, affirme l’AAIB, le bureau britannique d’enquêtes sur les accidents aériens, dans un rapport d’étape sorti le 5 septembre. Le Super Puma présentait une assiette proche de zéro et une légère inclinaison à droite. Les enquêteurs, qui continuent leurs travaux sur l’enregistreur et sur l’épave, soulignent n’avoir trouvé à ce jour aucun indice d’une cause technique.
C’est à environ 2 NM de la piste 09 de Sumburgh – sa destination – que l’appareil exploité par CHC Scotia descend sous la trajectoire prévue. La différence d’altitude est de 240 ft. Au même moment, le taux de descente est de 500 ft/min et la vitesse de 68 kt. Selon un pilote qui travaille en mer du Nord, la déviation verticale est déjà majeure, tandis que que la vitesse est insuffisante pour un tel taux de descente.
La vitesse continue pourtant à diminuer jusqu’à moins de 30 kt. L’hélicoptère prend alors une assiette à cabrer de plus en plus importante. Le taux de descente reste constant un certain temps, avant d’augmenter rapidement. C’est peu après qu’a lieu l’impact sur la surface, à 1,5 km de l’aéroport.
L’approche suivait une procédure de non-précision, utilisant un localizer et un DME (des aides à la navigation dans le plan horizontal). Les pilotes devaient donc construire leur trajectoire verticale. Sur le pilote automatique, les modes « localizer » et « vitesse verticale » étaient sélectionnés, indique encore le rapport d’étape de l’AAIB.
Le document précise aussi les conditions météo. Le temps était brumeux avec une visibilité de 2.800 m, des nuages épars à 200 ft et une couche fragmentée à 300 ft. Le vent venait du cap 140 à 17 kt.
Au bilan, l’accident a fait quatre morts chez les passagers, tandis qu’un pilote a été gravement blessé. Reste que la desserte des plates-formes pétrolières et gazières en mer du Nord n’est toujours pas revenue à la normale. Malgré la recommandation de reprise des vols, « nous travaillons avec nos clients du Royaume-Uni pour remettre les AS332 L2 en service », indique CHC Scotia.
Ces clients sont vivement encouragés à accorder à nouveau leur confiance aux 19-places d’Eurocopter. Dès avant la publication du rapport et donc de manière quelque peu prématurée, on avait assisté à un véritable mouvement de soutien aux gros bimoteurs.
Ainsi, Guillaume Faury, pdg d’Eurocopter, affirmait que la famille Super Puma, dans le monde, présente les meilleurs résultats en matière de sécurité. Il était dans son rôle. Mais il oubliait de donner ces chiffres.
De son côté, le ministre des finances du Royaume-Uni, George Osborne, rendait hommage aux quatre victimes de l’accident, avant de souligner que les liaisons par hélicoptère sont vitales pour l’industrie pétrolière et gazière du pays. Et de prendre place à bord d’un AS332 L de la compagnie Bristow, direction une plate-forme pétrolière.
Quant à la CAA, l’autorité de l’aviation civile outre-Manche, elle disait « ne pas croire que l’accident ait été causé par un problème technique ou de navigabilité ».
Thierry Dubois
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