[Live] CHC ne veut plus exploiter le H225 d’Airbus Helicopters en Ecosse

Les événements se précipitent dans le dossier de l’écrasement d’un H225 à Bergen (29 avril 2106). L’AESA et la FAA ont suspendu les vols en H225 et AS332 L2 Super Puma. L’exploitant CHC, touché par l’accident, veut écarter davantage ce type d’hélicoptère.

29 juin 2016. 15h00

Les enquêteurs norvégiens de l’AIBN estiment que l’accident du 29 avril est très probablement dû à la rupture par fatigue d’un pignon satellite dans la boîte de transmission principale (BTP). Or le constructeur, Airbus Helicopters, avait installé un moyen de détection afin de prévenir ce genre de phénomène. A la suite du détachement en vol en 2009 du rotor principal d’un AS332 L2 Super Puma (G-REDL), des mesures avaient été prises, rappelle l’AIBN, afin d’améliorer cette surveillance.

8 juin 2016. 20h15

Le 8 juin, l’exploitant CHC a annoncé ne plus avoir l’intention de proposer des vols en Airbus Helicopters H225 depuis Aberdeen (Ecosse), sa base la plus importante en mer du Nord. C’est seulement si une compagnie pétrolière le lui demande que CHC « ajustera sa flotte » afin de satisfaire ce client, explique une porte-parole. Cette mesure ressemble fort à un début de mise à l’écart du H225 chez CHC.

De leur côté, l’AESA et la FAA estiment à 340 et cinq, respectivement, le nombre d’aéronefs concernés par leur récentes interdictions de vol. Il s’agit du H225 (EC225 LP) et du AS332 L2 Super Puma. L’AS332 L1 – 450 hélicoptères supervisés par l’AESA – n’est pas affecté.

6 juin 2016. 15h45

Le 3 juin, l’autorité américaine de l’aviation civile, la FAA, a interdit de vol les H225 (EC225 LP) et AS332 L2 Super Puma, imitant ainsi l’AESA. L’autorité européenne, dans sa consigne de navigabilité (CN) du 2 juin, avait cloué au sol ces deux modèles d’Airbus Helicopters. L’AESA avait toutefois précisé que la rupture d’un pignon satellite dans la boîte de transmission principale (BTP) pouvait être une cause de l’accident ou une conséquence d’un autre événement déclencheur.

3 juin 2016. 9h00

L’AESA a publié une consigne urgente de navigabilité, interdisant de vol les AS332 L2 Super Puma et EC225 LP. Outre la recommandation de l’AIBN, l’agence invoque des problèmes découverts grâce aux inspections exigées début mai. Ces anomalies touchent les jambes de suspension. L’interdiction ne vaut pas pour les missions SAR de recherche et sauvetage.

De leur côté, les autorités norvégienne et britannique de l’aviation civile ont étendu l’interdiction de vol à toute exploitation, y compris SAR.

2 juin 2016. 10h30

La boîte de transmission principale (BTP) est en cause dans l’accident mortel survenu le 29 avril près de Bergen sur un Airbus Helicopters H225 (EC225 LP), affirme le bureau d’enquête norvégien (AIBN). Il demande à l’Agence européenne pour la sécurité aérienne (AESA) d’agir sans délai.

Car les débris d’engrenages ont parlé. L’analyse métallurgique a permis de trouver « des signes forts de fatigue » sur un pignon satellite. L’origine de la fracture se situe sur la surface intérieure du pignon. Cette surface, en contact avec des roulements, est cémentée pour une dureté accrue, précisent les enquêteurs. Les examens en laboratoire se poursuivent.

« Il ne peut être exclu que cette découverte montre un problème de sécurité qui pourrait affecter d’autres BTP du même type, » poursuit l’AIBN. La nature de l’avarie catastrophique subie par l’hélicoptère de CHC indique même, selon les enquêteurs, que les outils actuels censés prédire les pannes ne sont pas efficaces. Il s’agit du système HUMS, qui surveille l’état de santé de l’hélicoptère.

D’où la recommandation, très ouverte mais ferme, pour que l’AESA « prenne des mesures immédiates afin d’assurer la sécurité de la BTP du H225. » L’agence européenne a édité dans la foulée une consigne de navigabilité urgente.

Thierry Dubois