Airbus Helicopters a livré plus de 7.000 appareils de la famille Ecureuil et le compteur tourne toujours. Car après un demi-siècle de règne, le monomoteur léger de Marignane n’a toujours pas de successeur… Difficile de remplacer un appareil qui gagne !
Les chiffres donnent le vertige : 37 millions d’heures de vol accumulées par plus de 2.000 opérateurs dans 124 pays. l’Ecureuil, c’est l’Airbus A320 des voilures tournantes : une réussite commerciale exceptionnelle bâtie sur une excellence technique. Il sera difficile de faire mieux. Au début des années 1970, l’ambition du Sud Aviation était de remplacer l’Alouette avec un appareil qui est baptisé dans un premier temps « Alouette Affaires ». Pas très vendeur comme nom, mais que voulez-vous, les Marignanais sont des poètes… Quand il s’agit de vendre l’appareil aux Etats-Unis, on lui trouve tout de même un patronyme un peu plus percutant : on parle Outre Atlantique d’A-Star.
Le premier vol prend place le 26 juin 1974, avec Daniel Bauchart aux commandes et Bernard Certain, ingénieur navigant d’essais. L’appareil est très moderne non seulement dans son allure, mais aussi dans sa conception.
La tête rotor, souvent citée en exemple, inaugure l’utilisation révolutionnaire des élastomères avec comme conséquence une division par cinq du nombre des pièces par rapport à l’Alouette. Plus performant tout en étant plus simple à mettre en oeuvre, voilà le vrai progrès. Attention toutefois, la mise au point de l’appareil n’est pas un long fleuve tranquille : il faut plusieurs années d’études laborieuses des phénomènes vibratoires avant de lâcher l’appareil sur le marché. La conception d’un hélicoptère est ce qui se rapproche le plus du mariage : du rêve, des illusions et finalement un grand saut dans l’inconnu.
Une des plus grande qualités de l’Ecureuil est sa flexibilité d’emploi et sa capacité à évoluer. Avec l’augmentation régulière de la puissance installée, de plus en plus de missions lui sont confiées. A la fin des années 1990, Eurocopter lui offre une cabine élargie et un fenestron, donnant ainsi naissance à l’EC 130. Et partout où elle passe, la famille Ecureuil séduit.
Quand elle ne sauve pas des vies dans l’Himalaya, elle tourne un film à Hollywood, transporte des touristes dans le Grand Canyon ou des scientifiques en Antarctique. Pour le marché américain, qui autorise de nombreuses missions de service public en monomoteur, Airbus Helicopters prépare une certification IFR de l’appareil à l’horizon 2024.
Dans ces conditions, comment lui donner un successeur ? Avec son « Flight Lab » Airbus Helicopters, teste les briques technologiques destinées à améliorer la gamme actuelle. Avec le « D-Lab », autre appareil d’essai, il s’agit cette fois de mettre au point une motorisation hybride.
L’hélicoptériste travaille sur l’aérodynamique, les matériaux et leurs assemblages, les rotors et bien entendu la motorisation. Mais ceux qui attendent une révolution risquent d’être déçus. Les pourcentages de gain sont très chèrement payés. Alors, en attendant, l’Ecureuil continue sa course en tête avec environ 200 appareils vendus chaque année. Le prochain salon du Bourget sera l’occasion de célébrer un demi-siècle d’existence et son successeur se fera toujours attendre…
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Pour approfondir le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=2t4jPSovfog
Un superbe reportage avec le regretté Bernard Chabbert au commentaire.