L’hélicoptériste du groupe Textron mettait en avant son projet Nexus lors du dernier salon Heli Expo. Au point d’occulter totalement ses deux programmes pourtant essentiels pour son avenir dans le monde commercial, le B505 et le B525… Etonnant !
Le Nexus, la star d’Heli Expo 2019 était là, un peu perdu au milieu d’un immense stand, dans une ambiance lumineuse qui n’était pas sans rappeler celle d’une boite de nuit… Après la présentation de l’appareil au Consumer Electric Show de Las Vegas en janvier 2019, il s’agissait de la première présentation de la maquette à l’échelle 1 dans un salon aéronautique
Le VTOL dispose de six rotors orientables et de cinq places à bord. Sa propulsion est hybride, avec un système de puissance composé d’une turbine de Safran Helicopter Engines, d’un générateur, de moteurs électriques et de batteries. Bell vise une heure d’autonomie à la vitesse de 130 kt. La participation de Bell au phénomène des eVTOL est ambitieuse mais personne ne sait dire aujourd’hui quelles peuvent être ses chances de succès. Pas moins de 155 projets différents d’eVTOL sont en cours de développement à travers le monde selon la Vertical Flight Society. Combien survivront au processus de sélection naturelle qui ne manquera pas de se mettre en place ?
Sur une autre facette du stand, en retrait par rapport au Nexus, Bell présentait également un Bell 429 aux couleurs de la Georgia State Police. Histoire de rappeler que l’acteur historique du monde de l’hélicoptère n’abandonne pas les voilures tournantes « classiques »… Bell aurait livré 192 appareils en 2018 : une hausse de 44% par rapport à 2017 essentiellement due à la montée en puissance du B505. Pas moins de 116 hélicoptères légers ont été livrés en 2018 contre 27 en 2017, année de la mise en service.
Bell poursuit le développement de son modèle 525 « Relentless » avec une certification attendue en fin d’année ou début 2020. Quatre appareils sont engagés dans les essais et un cinquième appareil est entré en phase de test au sol. Mitch Snyder, PDG de la société, a parlé d’un « intérêt formidable » de la clientèle pour cet appareil, sans toutefois donner de chiffres de ventes.
Derrière ce discours convenu se cache une réalité : l’appareil « super medium » arrive au plus mauvais moment, avec un secteur pétrolier qui ne repart toujours pas et face à une concurrence déjà solidement installée sur le marché. Avec ses commandes de vol électriques, le Bell 525 a la réputation d’être un appareil cher et Bell se démène aujourd’hui pour lui trouver de nouveaux débouchés.
Comme ce ne sont pas les Bell 505 bradés qui pourront faire bouillir la marmite, l’avenir de l’hélicoptériste repose donc pour une bonne part sur les commandes du Pentagone, le militaire fournissant environ 60% de ses revenus avec les programmes V-22, UH-1Y et AH-1Z. La succession du TH-57 dans le cadre du programme TH-XX fait bien entendu parti des objectifs de Bell pour 2020, la société proposant le B407 monomoteur (assemblé à Mirabel, au Canada) sans toutefois fermer la porte au B429 bimoteur si la Navy devait émettre une préférence pour une telle motorisation. Le B407 devrait obtenir sa certification IFR par la FAA avant la fin de l’été. A plus long terme, c’est le V-280 Valor, convertible de deuxième génération, qui porte les espoirs de la société pour équiper l’US Army. La question est de savoir ce que Bell deviendrait (et ce que ferait la maison mère Textron) en cas de perte de ces deux compétitions…
Frédéric Lert
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La question est aussi de savoir dans quel environnement ça peut voler, et pourquoi faire.
Voilà a quoi aurait dût ressembler le Nord 500 Cadet, hélas il n'est jamais bon d'avoir raison trop tôt !
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Sauf nécessité économique pour Aerobuzz !
De quelle nécessité économique peut-il s'agir ?
C'est une Lapalissade, il semblerait que vous prenez parfois les lecteurs de certaines de vos publications pour des décérébrés.
C'est une blague car il y a assez de sujets qui tiennent la route à traiter et s'il y en a encore qui croient dans l'avenir de ce genre de véhicule, il faut bien faire "du papier" avec, mais Frédéric Lert a parfaitement résumé le sujet : pour qui sonne le glas ?