Afin de remplacer ses hélicoptères soviétiques Mi8, Mi17 et Mi14, la Pologne a lancé un appel d’offres portant sur 70 appareils couvrant des missions de transport tactique, sauvetage au combat, sauvetage en mer et lutte anti sous-marine. Face aux atouts de Sikorsky et d’Agusta-Westland, Airbus Helicopters fait figure d’outsider.
Tout a commencé en 2012, avec l’annonce d’un premier appel d’offre pour 26 hélicoptères de gros tonnage. Le chiffre est finalement passé à 70, la Marine, l’armée de terre et l’armée de l’air polonaises s’étant finalement mises d’accord pour acheter le même appareil dans des configurations différentes. L’appareil sélectionné devra donc être très polyvalent, capable de faire face à un large panel de missions : depuis le transport tactique, jusqu’au sauvetage au combat, en passant par le sauvetage en mer et lutte anti sous-marine. Il s’agira de remplacer d’un seul coup l’héritage soviétique composé de Mi8, Mi17 et Mi14.
La France de l’armement compte peu en Pologne et Airbus Helicopters a longtemps fait figure d’outsider face aux deux autres compétiteurs : l’américain Sikorsky et l’anglo-italien AgustaWestland. Ce dernier propose son AW149. Un appareil très récent, qui a volé pour la première fois en novembre 2009. C’est là un atout qui peut aussi être un défaut, l’appareil ne pouvant justifier d’aucune expérience opérationnelle. L’AW149 ne dispose d’aucune expérience de navalisation et il est de loin le plus petit des trois appareils en lice avec 8,6 sur la balance. Dans cette compétition, Sikorsky avance son S70i « International Blackhawk », très proche itération du célèbre UH-60 Blackhawk qui fêtait en 2014 les 40 ans de son premier vol.
L’hélicoptère de 9,9 tonnes est bien évidemment un vétéran d’innombrables champs de bataille sur lesquels il a démontré toute sa valeur. Mais c’est un appareil ancien, qui présente également le défaut de nécessiter deux versions très différentes, la terrestre et la navalisée, pour répondre au cahier des charges polonais. Or les autorités polonaises ont toujours fait mention d’un seul type d’appareil pour toutes les missions. Avec l’EC725, Eurocopter propose un appareil de compromis plein d’atouts. Ni trop jeune ni trop vieux, avec déjà un solide palmarès opérationnel, avec aussi la plus forte capacité d’emport des trois appareils en lice, et en outre parfaitement adapté aux opérations maritimes.
La partie ne se jouera pas uniquement sur les performances des appareils : dans l’affaire polonaise, le volet industriel est appelé à jouer un rôle également très important. La volonté de Varsovie est que ce contrat profite avant tout à l’industrie locale et suivant cette logique, tout est affaire d’interprétation. Les Italiens sont déjà bien installés en Pologne, puisqu’AgustaWestland a racheté en 2010 l’usine PZL à Swidnik qui produit les hélicoptères Sokol. PZL, ce sont 3700 employés qu’il faut faire manger. AgustaWestland est donc un acteur de premier plan sur la scène aéronautique polonaise qui n’aurait aucun mal à faire de son AW149 un appareil « made in Poland ».
Sikorsky dispose également d’un bel atout dans sa manche : sa maison mère (United Technologies) emploie déjà près de 10.000 personnes en Pologne, dont notamment les 2600 employés de PZL Mielec. Et dans le portefeuille de PZL Mielec figure notamment le S70i « International Blackhawk » déjà estampillé « made in Poland » dans les compétitions internationales auxquelles il participe. A côté de ces poids lourds locaux, Airbus Helicopters fait un peu pâle figure, bien que la maison mère Airbus ait annoncé la création, le 19 février prochain, d’un bureau d’études qui travaillera dans le pays, indépendamment du contrat sur les hélicoptères.
Airbus Helicopters entend faire de ce retard un atout, en proposant l’implantation dans le pays d’un nouvel acteur industriel, avec à la clef la création de nouveaux emplois. Performances opérationnelles, empreinte industrielle… les termes de l’équation sont d’autant plus compliqués que la compétition aura forcément une tournure politique, ou du moins géo politique. Pendant sa dernière conférence de presse, Guillaume Faury, PDG d’Airbus Helicopters, a prévenu : si sa société devait perdre la compétition, ce ne serait pas la fin du monde, il y aurait d’autres compétitions à venir et la vie continuerait. Il n’empêche… Une victoire en Pologne ne serait pas du luxe…
Gil Roy
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Quelles chances pour Airbus Helicopters en Pologne ?
Aprés les F-16,ils vont prendre U.S. La CEE c'est bien pour les subventions,mais pour le reste?
Quelles chances pour Airbus Helicopters en Pologne ?
Tout a fait exact!
L'europe se flagelle en permanence!