C’est une rumeur qui court depuis quelques mois : Robinson Helicopter Company (RHC) serait à vendre. Une affaire tentante à condition de connaitre de bons avocats…
En bientôt 50 ans d’existence, Robinson Helicopter a livré plus de 13.000 appareils et la société a fortement contribué à populariser l’hélicoptère léger et (relativement) bon marché. Les R22 biplaces des débuts ont laissé la place aux R44 quadriplaces puis aux R66 motorisés par une turbine. Il y a eu des hauts et des bas au cours des ans, mais la société a toujours une solide réputation et une usine grandiose de plus de 55.000m2 à Torrance (Californie), offrant une capacité de production d’environ 1.000 appareils par an. Ce chiffre a été tutoyé en 2009 (900 appareils livrés cette année-là), mais l’atonie générale du marché de l’hélicoptères fait que l’on est aujourd’hui plus près des 200 appareils vendus annuellement.
Tout ceci pour dire que Robinson est un beau parti, sans dette, avec une gamme solide, un management bien dimensionné, une masse salariale (environ 600 employés aujourd’hui) capable d’être rapidement ajustée suivant les fluctuations du marché, un savoir-faire bien installé et un fonds de commerce appréciable lié aux rechanges et l’entretien des centaines d’appareils en service.
Kurt Robinson, un des fils du fondateur Franck Robinson, a pris les commandes de l’entreprise à 58 ans en 2010. Il est à présent âgé de 70 ans et doit sans doute songer à perfectionner son swing. Peter Riedl, son directeur technique et copilote de la société depuis plusieurs décennies, ne doit pas être beaucoup plus jeune. L’équipe dirigeante pourrait donc être tentée de passer la main et il se murmure que le dossier de vente circule dans le Landerneau…
Oui mais… Robinson traine aussi comme un boulet un lourd passif judiciaire, avec de nombreuses actions intentées à la suite d’accidents.
Plusieurs procès ont été évités par le versement aux victimes et parents de victimes d’indemnités dont on ne connait pas les montants précis, mais qui ont dû peser très lourd dans les comptes de la société. Et dans un pays où les avocats sont rois, RHC reste toujours sous la menace d’actions en justice après la perte de plusieurs appareils notamment due au phénomène de « mast bumping » (quand la tête rotor vient heurter le mat et, par extension, quand le rotor principal vient sectionner la poutre de queue). Une particularité des Robinson qui les rendrait vulnérables aux turbulences et aux erreurs de pilotage.
On se souvient que la FAA exprima par le passé des exigences en matière de formation propres aux pilotes de Robinson et que l’EASA avait imposé des limites de vent drastiques. En 2016, les autorités de Nouvelle-Zélande s’appuyèrent sur l’accumulation de 14 accidents au cours des vingt années précédentes pour placer la question du « mast bumping » dans la liste des problèmes techniques aéronautiques à surveiller plus particulièrement.
Plutôt qu’une erreur de conception, la société Robinson a toujours répondu que les accidents provenaient d’erreurs de pilotage de la part de pilotes peu expérimentés et ne respectant pas les consignes du manuel de vol. Cette question, qui n’est pas tranchée, risque de limiter fortement les ardeurs des éventuels repreneurs…
Frédéric Lert
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