Safran Helicopter Engines se positionne à l’avant-garde sur le créneau 2500-3000 ch, avec une réduction promise de 25% de la consommation en carburant. Le motoriste investit dans l’innovation : l’hybridation est au banc d’essai. L’ex-Turbomeca est déjà engagée sur la voie de l’ultra-automatisation de la production et de la fabrication additive.
Chez Safran Helicopter Engines à Bordes (Pyrénées-Atlantiques), les ingénieurs planchent sur un nouveau moteur destiné aux hélicoptères lourds et envisagent deux moutures – la première pourrait être certifiée dès 2020. La seconde pourrait bénéficier d’une hybridation thermique-électrique. En matière d’innovation, le bureau d’études est en première ligne mais la stratégie du motoriste n’oublie ni l’usine ni les ateliers de maintenance.
Dans la gamme de puissance 2500-3000 ch, au-dessus du moteur RTM 322 actuel, une stratégie en deux étapes se dessine. Un moteur de 2500 ch pourrait être homologué en 2020, en se fondant sur une évolution des technologies existantes. Bruno Even, président de Safran Helicopter Engines, ne cite aucun nom mais on pense au X6, qui devrait succéder à la famille Super Puma chez Airbus Helicopters.
Plus haut, entre 2800 et 3000 ch, il faudra un peu plus de temps aux ingénieurs basques et béarnais. Un saut important en consommation de carburant, de l’ordre de -25 %, est attendu. L’hybridation devrait y contribuer. Il s’agit de permettre à un des deux moteurs, éteint en croisière pour un meilleur rendement global, de retrouver sa pleine puissance en dix secondes.
Safran Helicopter Engines a fait tourner un RTM 322 hybridé au banc d’essai en 2016. Un essai en vol est envisagé en 2020-2021. Un moteur hybride pourrait alors être produit en série en 2025.
Plus futuriste, l’arrivée de prototypes multi-rotor a poussé les ingénieurs de Safran à s’intéresser au sujet. Un ensemble d’une puissance de 100 kW (135 ch) sera testé au banc en 2018. Les rotors seront entraînés par des moteurs électriques mais l’électricité sera fournie par un turbomoteur. La puissance thermique devrait rester dominante pour encore 30 ou 40 ans, prédit Bruno Even.
Côté usine, une ligne ultra-automatisée pour la production de pales a été inaugurée en décembre dernier. Elle a permis de diviser par deux le cycle (temps) de fabrication tout en diminuant le taux de rebut. Robotisation ne rime pas avec fonte des effectifs, assure-t-on chez Safran Helicopter Engines, et le démarrage de la nouvelle ligne a conduit à six embauches.
A l’avenir, la fabrication additive devrait prendre une place importante et apporter des bénéfices plus sensibles encore que dans d’autres industries. Par leur cadence de production relativement faible et leur diversité, les moteurs d’hélicoptère sont particulièrement adaptés à l’impression 3D. A terme, un tiers du moteur est concerné, avance Bruno Even. Déjà, des pièces sont fabriquées en série avec ce procédé.
L’activité « services » est a priori moins spectaculaire mais elle assure les deux tiers d’un chiffre d’affaires de 1,3 Md€. Là aussi, on cherche aussi à innover. Ainsi, l’analyse de mégadonnées devrait permettre de réaliser le rêve de l’exploitant : prédire les besoins du moteur en maintenance. Mais c’est aussi la porte ouverte à la concurrence venue d’entreprises spécialistes du traitement de l’information. Safran Helicopter Engines compte sur sa connaissance de la physique du moteur pour faire la différence.
Thierry Dubois
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