Le conglomérat United Technologies Corporation (UTC) envisage de se séparer du constructeur d’hélicoptères Sikorsky, tandis que ce dernier pourrait vendre sa gamme Schweizer. Même si sa marge de 10% n’est pas jugée satisfaisante par UTC, les résultats de Sikorsky sont bons. Du coup, il est trop cher pour trouver un acquéreur.
Le président d’UTC, Gregory Hayes, trouve que Sikorsky affiche une croissance et une marge trop faibles, si on le compare aux autres entreprises du groupe. « Ce n’est pas ce que nous souhaitons », déclarait-il récemment. Et de pointer une marge légèrement supérieure à 10 % en 2014 et une croissance annuelle projetée de 3 % jusqu’en 2023. Avec un chiffre d’affaires de 7,5 Md$, Sikorsky est aussi la plus petite des cinq composantes d’UTC – les quatre autres sont Pratt & Whitney (moteurs aéronautiques), UTAS (systèmes aérospatiaux), Otis (ascenseurs) et Carrier (climatisation). La forte dépendance au secteur militaire est vue, en outre, comme un facteur d’incertitude.
Le conseil d’administration d’UTC a autorisé ses dirigeants exécutifs à examiner « toutes les options stratégiques ». Un travail qui devrait se terminer d’ici à la fin de l’année. Il s’agit, bien sûr, de créer de la valeur pour les clients et les actionnaires. Sikorsky emploie 15.200 personnes.
Cependant, trouver un acheteur pourrait être difficile, reconnaît Gregory Hayes. La charge fiscale pour le vendeur serait élevée et il souhaiterait donc augmenter le prix d’autant. Du coup, donner son indépendance à Sikorsky est l’option la plus probable, pour le patron d’UTC.
Et l’hélicoptériste est en forme. Le carnet de commandes atteint presque 16 Md$. Les ventes devraient augmenter de 3 à 5 % en 2015. L’exposition au marché offshore, qui subit la baisse du cours du pétrole, est limitée, assure Mick Maurer, pdg de Sikorsky. En effet, seulement 18 % de ses hélicoptères en offshore volent pour des missions « exploration », qui risquent d’être affectées par les perspectives abaissées de rentabilité.
Le cabinet Forecast International est confiant dans l’avenir du constructeur de Stratford dans le Connecticut. Malgré une période creuse prévue à court terme dans le domaine militaire, Sikorsky devrait rester le numéro un du militaire sur le long terme. En un chiffre : 19,3 % de part de marché d’ici à 2029. Forecast International ne dit pas un mot, en revanche, sur les S-76D et S-92 civils.
Et encore moins sur les monoturbines issus du rachat de Schweizer en 2004. Ceux-ci ont quasiment disparu de la communication de Sikorsky depuis des années. Le constructeur reconnaît enfin aujourd’hui avoir arrêté de prendre des commandes pour les S-300 et S-333. Il continue néanmoins à les produire.
Mais pas le S-434, une version améliorée du S-333. Le S-434 a été livré à neuf exemplaires au ministère saoudien de la défense. C’est alors que la longévité des composants de la transmission a posé problème : « nous avons dû la réduire à des valeurs qui sont des non-sens économiques », admet une porte-parole. Le couperet est tombé : c’est l’abandon du programme S-434.
D’une manière générale, Sikorsky a dû « procéder à un important ‘nettoyage’ pour faire de cette gamme ce que nous voulions », explique la porte-parole. Bilan : l’Américain envisage de vendre l’ex-Schweizer, entre autres « options stratégiques ».
Thierry Dubois
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Sikorsky trop cher pour être vendu ?
@ Julien, il est facile d'avoir 10% de rentabilité quand on supprime les budgets R et D, qu'on supprime la communication et qu'on laisse partir quelques salariés. Quant au taux de croissance il est relatif. Sykorsky vit sur ses acquis, les balckhauk sont au nh90 (certes loin d'être exempt de tout défaut) ce que la chaudière à mazout est à la géothermie : une technologie ultra fiable mais qui manque cruellement de nouveauté. Face aux nouveau concurrents, européens notamment , les américains semblent avoir anticipé les conséquences de leur retard technologique en matière d'hélicoptères, d’où la décision de vendre avant que leur retard soit irrattrapable
Sikorsky trop cher pour être vendu ?
Espérons qu'Airbus Group ne conçoive pas les mêmes projets pour ses hélicoptères dont la rentabilité est faible en France mais surtout en Allemagne.
Sikorsky trop cher pour être vendu ?
Bonjour,
La différence entre Sikorsky et Airbus Helico, c'est que Airbus Helico fait parti d'un groupe et ne peux par conséquent pas se débrouiller seul... si un jour ça arrive, ciao EC... :)
Sachant qu'en plus il ne saurait pas ce remettre en cause...
Sikorsky, par contre fait parti d'un consortium et même si la nouvelle ne fait pas plaisir, la société saurait se reconstituer et ce maintenir voire mieux. D'autant plus qu'ils sont de vrai leader sur leurs marché pas comme les Européens...
Cependant je pense que c'est se tirer une balle dans le pied.
Sikorsky trop cher pour être vendu ?
La capitalisme, bien évidemment indispensable pour créer de la richesse, dérape complètement lorsque les actionnaires ne sont que des lecteurs gonflés d'orgueil par l'affichage de leurs revenus.
Ils ne sont pas des entrepreneurs aux commandes d'entreprises, qu'elles soient minuscules ou importantes et n'ont aucune idée de la gestion "les mains dans le cambouis".
A trop déraper, on va dans le mur.
Ce manque de lucidité me terrorise....
PS: j'ai toujours été un simple salarié
Sikorsky trop cher pour être vendu ?
Une belle gestion à court terme qui n'est que la retranscription dans le secteur aéronautique de ce que tous les secteurs liés aux produits grand-public connaissent.
Sikorski "affiche un marge de 10%, ce qui est trop faible" donc on va le sortir d'un groupe dont la vue n'a rien à voir avec une vision entrepreneuriale. Igor Sikorsky doit se retourner dans sa tombe !
... et dans quelques années, si à un moment PW a des difficultés, le groupe poursuivra la même stratégie et ainsi de suite avec les autres éléments ...
Pour avoir connu ces situations dans de multiples secteurs et avoir créé mon entreprise, je suis une fois de plus impressionné par la bien maigre vision d'avenir de ces dirigeants !
Tous les jours je rencontre des PME qui sont des perles dans leur domaine avec un beau carnet de commande, des projets, une vision, un bel outil de production et des véritables compétences avec comme seul souci être payé en temps et en heure par les grands acteurs.
Alors je préfère partager cette vue pour partager mon espoir face à ces approches.
Pascal Rouet.
Sikorsky trop cher pour être vendu ?
10% de marge et 3% de croissance prévue sur les 8 prochaines années ... et c'est pas assez rentable pour le conseil d'administration ... on croit rêver ! :-(