Dans sa feuille de route pour l’amélioration de la sécurité des vols en hélicoptère, l’EASA vise en premier lieu les appareils légers et les petits exploitants. Avec un simulateur de vol qui utilise la réalité virtuelle pour abaisser son coût, la jeune pousse suisse VRMotion compte tirer son épingle du jeu.
L’Europe compte plus de 1.600 Robinson R22/R44 et près de 700 Airbus Helicopters Ecureuil H125/AS350 monomoteurs, pour ne citer que les deux types les plus répandus. Neuf exploitants sur dix ont une flotte comprise entre un et quatre appareils. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) estime que le monde de l’hélicoptère léger et du petit exploitant recèle le plus grand potentiel en matière d’amélioration de la sécurité des voilures tournantes.
Logiquement, l’EASA encourage donc le développement de simulateurs qui renouvelleraient le genre. Ils rendraient la formation plus abordable et permettraient à tout pilote de s’exercer au sol à affronter des situations dangereuses. Reste à créer la réglementation qui permettrait l’émergence de tels simulateurs.
Installée près de Zurich, VRMotion espère ainsi profiter d’un marché prometteur. Son simulateur conserve le système complet de mouvement qui rend le « vol » réaliste. Mais le dôme – cher, lourd et encombrant – est remplacé par un casque de réalité virtuelle. Premier effet : la plateforme est plus nerveuse – sa vitesse angulaire est jusqu’à cinq fois plus élevée qu’avec une configuration classique – et donc plus conforme à la vivacité réelle d’un hélicoptère, souligne Fabi Riesen, directeur général de l’entreprise.
Ensuite, nul n’est besoin d’un grand espace couvert pour loger le simulateur. Fabi Riesen ne divulgue toutefois aucun prix.
En face du pilote, la forme du poste de pilotage est reproduite avec les contours des instruments et les boutons. L’interaction est possible via le dispositif de réalité virtuelle. Le suivi de l’attitude corporelle par une caméra permet l’animation d’un avatar.
La précision est suffisante pour manipuler virtuellement les commandes et les diverses interfaces humain-machine, affirme notre interlocuteur. La précision est même supérieure, selon lui, en termes de retour d’effort sur les commandes et la plateforme : le pilote ressent les vibrations du rotor principal et le contact avec un sol inégal.
Après huit heures de simulateur, un élève pilote d’hélicoptère est capable de maintenir l’appareil en vol stationnaire dès son premier vol, selon Fabi Riesen. La licence est obtenue en 60 heures en moyenne et le minimum requis est de 45 heures. Les 15 heures restantes pourraient être effectuées sur simulateur.
Mountainflyers, une école de pilotage basée à Berne, a intégré un simulateur VRMotion à son enseignement. Elle s’essaye à un nouveau modèle économique. L’élève bénéficie d’un accès illimité au simulateur jusqu’à ce qu’il obtienne sa licence.
Au catalogue de VRMotion figurent le R22 et le H125. Prochaine étape : le monoturbine Kopter SH09, le constructeur et VRMotion ayant conclu une alliance pour la formation des futurs pilotes de l’hélicoptère suisse.
Thierry Dubois
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Du point de vue de l'ancien instructeur que je fut, la simulation est une aide très précieuse dans la formation des pilotes, cependant et à mon humble avis, une plateforme mobile sur vérins, c'est cher, il faut de l'entretien, et au bout du compte ça n'apporte pas grand chose de plus, le rapport coût efficacité n'est pas du tout rentable.