Si en 2015, Dassault Aviation a enregistré ses premiers contrats à l’exportation pour le Rafale, l’année a également été marquée par un recul des commandes de Falcon et l’annulation de 20 appareils par NetJets. Au final, le chiffre d’affaires progresse, avec un part à l’export qui atteint 83%.
Le carnet de commandes de Dassault Aviation, a fait un bond à 14,175 milliards d’euros à fin 2015, contre 8,217 milliards, un an plus tôt. La hausse s’explique évidemment par les commandes Rafale export (24 pour l’Egypte et autant pour le Qatar) qui pèsent pour 55% dans le carnet, contre 27% pour le Falcon et 18% pour la Défense France. Le chiffre d’affaires consolidé 2015 est lui aussi en hausse : il passe de 3,68 milliards d’euros en 2014, à 4,176 milliards d’euros en 2015 (dont 83% à l’export). Ces performances se traduisent par un résultat opérationnel de 361 millions d’euros (contre 353 M€ en 2014) et une marge opérationnelle de 8,6% (contre 9,6% en 2014).
La diminution de la marge opérationnelle est en partie liée, selon Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, à « la pression sur les prix de vente Falcon due à un contexte extrêmement concurrentiel ». Les ventes d’avions d’affaires sont jugées « décevantes ». Elle sont divisées par deux : 45 contre 90 en 2014. A cela s’ajoute la décision de NetJets d’annuler 20 commandes. L’objectif de 65 livraisons n’a pas été atteint. Le constructeur doit se contenter de 55 unités.
A cela s’ajoute les difficultés du programme 5X liées au problème rencontré par Snecma, dans le développement du moteur Silvercrest. La certification du moteur est décalée de 2015 à 2018. Dassault a donc été contraint de geler temporairement la production en interne et en externe, et de recaler en 2016 le calendrier du programme, avec les premières livraisons prévues au premier semestre
2020.
« Après une année 2015 tout en contraste, montrant plus que jamais toute l’importance de la dualité de nos activités civiles et militaires, nous devrons relever en 2016 de nombreux défis », prévient le PDG de Dassault Aviation. Le premier de ces défis est la signature du contrat avec l’Inde portant sur 36 Rafale. Dans la foulée de ces succès à l’export, il a logiquement la montée en cadence de la production des Rafale. Dans le domaine civil, il s’agit de relancer les ventes de Falcon, de réussir la mise en service du 8X, de sécuriser le nouveau planning du 5X, mais aussi « préparer les briques technologiques du futur Falcon ».
« Pour améliorer notre compétitivité, dans un contexte extrêmement concurrentiel, nous devons baisser les coûts de revient, qui impactent directement les prix de vente et ce malgré la baisse de l’euro », affirme Eric Trappier. « Il nous faut engager une véritable transformation de la société afin d’atteindre un niveau d’efficacité industrielle et de performances économiques capables de battre la concurrence tout en dégageant des marges nécessaires aux investissements futurs ».
En dépit des difficultés conjoncturelles rencontrées sur le marché des avions d’affaires, Dassault Aviation ne manque pas d’atouts. Le renforcement de son actionnaire majoritaire (la famille Dassault) à l’occasion de la cession d’Airbus Group de 18,75% du capital de Dassault Aviation, est aussi une force. En 2016, l’avionneur français peut fêter dignement son centième anniversaire.
Gil Roy
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2015, année « contrastée » pour Dassault
Je pense que ,vu le secret de 5 ans qui a entouré le 5X , il aurait dû être plus ambitieux ,novateur . Le moteur parait l'être , mais la cellule ? J'attendais aussi mieux que ce projet avec empennage en U , qui doit être lourd et délicat à opérer ...
Ils connaissent la technique MVO depuis plus de 20 ans maintenant ; elle fourmille d'économies de vol ,à mon avis et devrait être applicable aux avions d'affaires , compte tenu de la technologie actuelle . Alors ?
Argumentation contre ?