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22 secondes dans les chaussettes d’un astronaute

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Martin R.

Le succès des vols paraboliques grand public proposés par Novespace ne se dément pas. A bord de l’Airbus A310 Zéro-G, 360 terriens ont déjà découvert le moyen d’échapper à l’attraction terrestre. Une expérience exceptionnelle.


Ceux qui ont déjà ressenti cette impression unique de ne plus rien peser pendant quelques secondes y prennent goût, comme ce couple avec lequel nous avons flotté dans la cabine de l’310-300 de Novespace Novespace, filiale du CNES, a débuté les vols en apesanteur en 1989 avec une Caravelle. Jusqu’en 1995, l’avion a réalisé 50 campagnes de vols à destinations de la recherche scientifique. En 1997, l’avion fût remplacé par un A300 qui effectua 112 campagnes pour remplacé en mars 2015 par un A310-300. Novespace organise en moyenne 5 à 6 campagnes de vols découverte, à destination d’un public non-professionnel, de 40 passages par an.. Il était venu une première fois à l’occasion de son mariage. Il était de retour pour la naissance du premier enfant. Dans le groupe d’une quarantaine de touristes spatiaux, il y avait aussi celui qui revenait pour la troisième fois, juste pour le plaisir. Le ticket est à 6.000 €…L’A310 est avant tout un outil pour la recherche scientifique. Cependant, depuis 2013, Novespace et son partenaire Avico ont ouvert ces vols en apesanteur à un public non-professionnel sous [la marque AirZeroG. Pas moins de 6 vols sont prévus cette année avec le nouvel appareil exploité par Novespace depuis mai dernier. Cette activité permet de diminuer les coûts des campagnes de vols paraboliques au service de la science et est un excellent moyen pour réaliser les rêves d’enfant autant que pour promouvoir et diffuser la culture scientifique et spatiale.

 

Si pour les aspirants-astronautes, les 15 paraboles enchainées au cours du vol constituent évidemment le temps fort de cette expérience exceptionnelle, la préparation du vol et l’encadrement professionnel des clients font aussi l’intérêt de ces 24 heures passées dans une ambiance Cité des étoiles. Tout commence la veille du vol, les participants sont accueillis pour un diner de rencontre où ils font connaissance avec les membres de leur équipe – le groupe est divisé en 4 équipes : Mars, Moon, Jupiter et Saturne. Le profil des participants est divers, de 18 à plus de 65 ans, femmes ou hommes, seuls ou en couple…

Après avoir enfilé leur combinaison et leur paire de chaussettes, les futurs touristes de l’espace se retrouvent dans les locaux de Novespace pour le briefing sécurité. Il est animé par l’astronaute Jean-François Clervoy, président de Novespace, et par le commandant de bord, en l’occurence pour notre vol, par Loïc Bernard. les deux animateurs mettent tout de suite les stagiaires dans l’ambiance vol spatial. ils présentent en particulier les différentes phases successives du vol et notamment le timing des paraboles.

 

 

La cabine est divisée en 4 par des filets. © Novespace
Une sensation inédite. La cabine est divisée en 4 par des filets. © Novespace
Une équipe de Supermen. La cabine est divisée en 4 par des filets. © Novespace
Une histoire de princesse des temps modernes. La cabine est divisée en 4 par des filets. © Novespace
Même la tête en bas, on peut jouer au balles. La cabine est divisée en 4 par des filets. © Novespace

 

La quarantaine d’aspirants astronautes du jour se retrouve au grand complet à l’arrière de la cabine de l’A310 pour le décollage. Tout le monde est attaché sur son siège. En fonction des condition atmosphériques, le temps de vol peut être plus ou moins long pour rejoindre une zone propice aux paraboles. Un vol (scientifique) a dût dépasser la Corse pour trouver de bonnes conditions. En ce qui nous concerne, nous n’avons eu qu’à monter jusqu’à la hauteur de l’île d’Oléron.

Une fois arrivés sur zone, les participants quittent leurs sièges pour rejoindre la partie aménagée de la cabine. Celle-ci a une surface de 100 m2 au sol et une hauteur maximale de 2,5 m. Elle est matelassée du sol au plafond et divisée en 4 compartiments par des filets. Des consignes de sécurité délivrées avec humour par les chefs d’équipe, aux instructions, tout est fait pour détendre les participants avant la première parabole.

 

« one minute« . L’annonce a retenti dans la cabine. Tout le monde s’assoit. « 30 seconds« , on s’allonge. « 10, 5, 3, 2, 1, Pull up« . Le pilote tire sur le manche, l’avion cabre et les passagers se retrouvent plaqués au sol durant une vingtaines de secondes. Nous subissons 1,8g.

Le pilote annonce l’angle de montée : « 30°, 40° » puis « Injection » et il pousse sur le manche. Pour la première fois on se sent libéré de l’attraction terrestre. Dans un soucis d’accoutumance et de progressivité, la première parabole est dite « martienne« , la gravité est 0,4g. Les pompes à une main passent facilement. Les deux paraboles suivantes sont « lunaires » : 0,16g. Dans la cabine, les passagers font des bons à la manière de Niel Armstrong. Les douze paraboles suivantes annulent totalement la gravité, maintenant, nous flottons dans la cabine. C’est la découverte de sensations totalement inédites.

 

Pendant ces 22 premières secondes d’apesanteur, la cabine est en folie. Certains, plus à l’aise que d’autres, traversent l’espace à la manière de Superman. D’autres battent des bras en vain pour tenter remettre leur tête en haut. Une femme passe, portant son prince charmant d’époux dans les bras sans le moindre effort. Les 22 secondes passent très vite !

 

Dans le haut parleur retentit : « 20« . Il faut se préparer. « 30« , on s’accroche à ce qu’on peut et on tente de se remettre dans le bon sens. « Pull out« , on se retrouve à nouveau écrasés au sol par 1,8g pendant quelques instants. « Steady flight » et la gravité terrestre est rétablie pendant 1 minute. On souffle.

 

Après les deux ou trois premières paraboles, les animateurs sifflent la fin de la récréation. Les paraboles suivantes sont mises à profit pour réaliser des travaux pratiques de physique.Toujours avec le même professionnalisme et le même soucis de détendre l’atmosphère, les chefs d’équipe organisent des expériences avec des balles en mousse, des bulles d’eau colorées… Chacun repartira avec une clé usb de ses exploits. De quoi faire des envieux…

Martin R.

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Martin R.

Martin R. est le développeur et webmaster d’Aerobuzz depuis sa création en 2009. Développeur de formation, il a fait ses classes chez France Telecom. Il lui arrive d’oublier ses codes le temps de rédiger un article sur un nouveau produit multimedia ou sur un jeu.

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