A 95% les membres du syndicat ont rejeté l’offre de Boeing

Bien que l’accord proposé par Boeing au syndicat « Aerospace Machinists District 751 » ait été largement salué comme une avancée en apparence suffisante pour éviter un conflit social majeur au sein du constructeur aéronautique, il a été rejeté à 95% par un vote des membres de l’organisation et 96% ont voté pour la grève. 33 000 travailleurs se préparent donc à débrayer dès aujourd’hui.

Dans sa proposition, la direction de Boeing promettait de construire le futur 797 dans la région de Seattle ou de Portland histoire d’assurer une activité soutenue à ces travailleurs spécialisés, satisfaisant ainsi une revendication importante du puissant syndicat. Néanmoins la proposition d’augmenter les salaires de 25% sur quatre ans a été jugée insuffisante par rapport aux 40% réclamés, que d’autres organisations sont parvenues à obtenir lors de négociations dans d’autres entreprises du secteur aéronautique. D’autres points de blocage portaient sur les couvertures santé et retraite des employés pour lesquelles Boeing avait choisi d’affecter d’importants budgets supplémentaires.

Même si certains reconnaissent que les propositions de Boeing étaient les plus généreuses proposées depuis longtemps, il semble que la compagnie paye au prix fort une décennie de faible augmentation des salaires et surtout la fin de plans de pensions très favorables pour les nouveaux entrants de la compagnie.

Ce mouvement social qui pourrait débuter aujourd’hui même, pourrait avoir des conséquences sur l’ensemble des sites industriels du constructeur aéronautique et menace de ralentir la montée en cadence de la production. Le nouveau CEO de Boeing espérait atteindre 38 Boeing 737 mensuels d’ici la fin de l’année alors que la compagnie n’en a livré que 137 sur les 6 premiers mois de 2024 (70 au second trimestre). Le coût de la grève pourrait donc atteindre le milliard de Dollars par mois car elle va, mécaniquement, ralentir drastiquement la production des avions !

En 2008, les ouvriers de Boeing avaient déclenché un mouvement social qui avait duré 57 jours.

Jon Holden, président de la branche du Syndicat chez Boeing a commenté les résultats du vote interne au sein de son organisation en annonçant « nous seront de retour à la table des négociations pour faire avancer les points que nos membres jugent importants » quant à Boeing « Nous restons déterminés à rétablir nos relations avec nos employés et le syndicat ».

Pour Boeing, le vol en zone de turbulences s’intensifie !