Airbus a totalisé 1.503 commandes en 2013

En 2013, Airbus a livré 628 avions contre 588 en 2012. Le constructeur européen a surtout engrangé 1.503 commandes nettes qui portent son carnet de commandes à l’équivalent de 8 années de production. Airbus affiche un régime de croisière ascendante.

En 2013, Airbus a vendu 1.503 avions commerciaux (déduction faite des annulations) et en a livré 628. Un beau bilan, légèrement meilleur que les prévisions, grâce à des contrats de dernière heure, signés opportunément en décembre de manière à battre Boeing qui, l’année dernière, n’a vendu « que » 1.355 appareils. En revanche, le rival américain a livré davantage d’avions, sans qu’il en résulte un écart significatif.

Dès lors, la satisfaction est de mise des deux côtés de l’Atlantique. L’état-major d’Airbus a appris à mesurer et cadrer ses propos, précis mais lisses, et de ce fait dénués de surprises. Ainsi, Fabrice Brégier, président exécutif, et John Leahy, directeur des ventes, ont annoncé un nombre de livraisons, pour 2014, similaire à celui de 2013. D’où la confirmation d’un curieux paradoxe : Airbus annonce à nouveau trois fois plus de ventes que de livraisons et son carnet de commandes atteint à présent 5.559 appareils, soit grosso modo 8 ans de production.

Les cadences étant stabilisées, mis à part l’A350 XWB dont le premier exemplaire sera livré à la fin de l’année, la situation devient étonnante, voire proche de l’impasse. D’autant que les explications font cruellement défaut, mais sans crainte avouée d’une quelconque crise ou « bulle ». Airbus maintient ses prévisions de trafic à 4,7 % par an pour les deux prochaines décennies tandis que, lors de sa conférence de presse du 13 janvier 2014, ses dirigeants n’ont même pas mentionné les noms de Comac et Irkut, encore moins celui de Bombardier, ce qui laisse supposer que ces nouveaux prétendants ne suscitent pas de réelles inquiétudes à Toulouse.

John Leahy, involontairement pince sans rire, a par ailleurs annoncé que l‘ensemble des prix de la gamme Airbus ont été relevés de 2,6 % au 1er janvier. Mais les « vrais » prix, ceux payés par les compagnies aériennes, n’étant jamais rendus publics, on peut tout au plus prendre note de cet effort méritoire d’absorber l’inflation et de tenter d’améliorer la rentabilité.

Par ailleurs, l’actualité d’Airbus ne comporte guère de surprises et relève plutôt d’une énumération de bonnes nouvelles : essais en vol de l’A350 qui se poursuivent à rythme soutenu, premier A320 NEO qui commence à prendre forme en usine, intérêt soulevé par la version « régionale » de l’A330 à la recherche d’une seconde carrière et A380 qui conserve plus que jamais de grands attraits. En revanche, le voile n’est pas levé sur un projet non confirmé de remotoriser ledit A330 pour lui donner un coup de jeune qui renforcerait ses atouts.

En pratique, Airbus donne aujourd’hui l’image d’un industriel en croisière ascendante, soucieux (sans le dire) de mieux satisfaire son actionnaire, l’Airbus Group, ex-EADS, parce que le moment est venu d’engranger les bénéfices des efforts passés. Même l’A380, dans cette optique, commence à mieux se porter et il est question d’atteindre le point d’équilibre financier du programme en 2015. Mais rien n’est dit de l’A400M, qui n’a pas bonne presse en interne, au plan financier s’entend, et cela quelles que soient ses qualités techniques et opérationnelles.

Airbus apparaît désormais comme une belle mécanique parfaitement huilée, forte de solides parts de marché de 50 %, voire un peu plus à condition de choisir les bons critères. Il y manque la part du rêve, qui n’est actuellement pas d’actualité. Mais le résultat est très beau.

Pierre Sparaco