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Industrie

Airbus armé pour relever tous les défis

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Louis Kulicka

Les résultats financiers d’Airbus mettent en lumière la rentabilité élevée sur capitaux propres (32% en 2022) de la société. Si le groupe européen a distribué des dividendes avant la crise, c’est de manière équilibrée et prudente. Il ressort de l’analyse des résultats une assise financière considérable.

Jamais l’horizon n’aura été aussi dégagé pour Airbus. Si l’entreprise européenne arrive à tenir son principal concurrent Boeing à bonne distance, ce n’est pas au prix d’une politique qui aurait eu des inconvénients pour elle, bien au contraire. Si Airbus n’a pas encore retrouvé son niveau exceptionnel de chiffre d’affaires de 2019, d’avant la crise, exercice au cours duquel elle avait livré le nombre historique de 800 avions, elle s’en rapproche désormais à bon rythme. Son chiffre d’affaires en 2022 a bondi de 13%, et les livraisons d’avions longs et moyens courrier a atteint le nombre de 661, en-dessous toutefois de son objectif de 700, du fait des difficultés d’approvisionnement auprès de sa chaine de fournisseurs.

Airbus est forte comme jamais pour affronter les challenges à venir. Airbus possède une rentabilité sur capitaux propres très élevée de 32% : 14 milliards de dollars de capitaux propres ont rapporté 4,4 milliards de résultat net en 2022 (avec un euro valant 1,07 dollar). Beaucoup aimeraient en dire autant. Mais cette rentabilité n’est pas obtenue au prix d’une mise en danger de l’entreprise comme l’a fait Boeing. Airbus a distribué des dividendes avant la crise, mais de manière équilibrée et prudente. Boeing, au contraire a dilapidé ses capitaux propres auprès de ses actionnaires, obérant son avenir en se privant des ressources nécessaires pour investir, et se retrouvant dans l’impossibilité durable de sortir de la crise dans laquelle elle s’est mise.

Airbus a payé 441 millions de dollars d’intérêts aux banques en 2022, pour des emprunts à long terme d’un montant de 35 milliards de dollars, sur qui représente un « taux moyen pondéré » de la dette de 1,3% ce qui est faible comparé à ce que paye Boeing : près de 4%…

Airbus pour financer les biens achetés pour rester longtemps dans l’entreprise (machines outils, terrains, outillage, équipements…), dispose non seulement dans son bilan d’un montant équivalent de ressources à long terme (capitaux propres et emprunts à long terme), mais en plus d’un supplément de 11 milliards d’euros, appelé Fonds de roulement. A ce fonds de roulement s’ajoute le fait que les fournisseurs financent le cycle de production des avions à hauteur de 7,7 milliards d’euros, ce qui constitue une ressource permanente pour le constructeur, tant que la production ne diminue pas. Chez Boeing, c’est exactement le contraire sur ce dernier point.

Tout cela se répercute sur les flux de trésorerie : Airbus a généré en 2022 6,7 milliards de dollars de trésorerie d’exploitation : c’est son record (en tous cas depuis 2015). Tous ces éléments portent le niveau de trésorerie disponible à 19 milliards d’euros (liquidités + placements à court terme), donnant à Airbus toutes les marges de manœuvre nécessaires.

Si l’on met de côté la qualité des actionnaires de référence d’Airbus (la France, l’Espagne et l’Allemagne) qui a probablement mis à l’abris l’entreprise d’errements vus sous d’autres fuseaux-horaires, on peut dire qu’Airbus possède tous les attributs de l’indépendance et de la souveraineté économique. Elle possède en propre les ressources pour investir dans l’avion du futur, elle constitue une contrepartie fiable pour ses fournisseurs, elle offre des belles perspectives à ses employés, elle est attrayante pour les actionnaires. Airbus est le produit de la collaboration européenne, qu’il n’y a plus beaucoup de monde pour remettre en cause désormais… depuis le Brexit.

Le 17 février 2023, le cours de l’action Airbus est à 125 euros, alors que jusqu’avant la crise du COVID, le titre avait culminé à 139 euros. Autrement dit, le titre Airbus a pratiquement regagné tout ce qu’il avait perdu, il se trouve à 10% en dessous de sa valeur à ce moment là. A long terme, la valeur de l’action représente la valeur de l’entreprise, et cette remontée spectaculaire du cours de bourse de l’avionneur depuis avril 2020 l’illustre parfaitement.

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Louis Kulicka

Il a commencé sa carrière aéronautique comme vélivole. Depuis une vingtaine d'années, il est aéromodéliste : il conçoit ses propres planeurs ensuite construits en matériaux composites. Ayant une formation en gestion finance, il réalise pour Aérobuzz des chroniques financières sur les constructeurs aéronautiques.

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