Le cockpit auquel pense Airbus pour les horizons futurs. © Airbus
Est-ce la fin d’un tabou ? Airbus a lancé un programme d’études et de recherches autour du cockpit monopilote et ne s’en cache plus. L’objectif est de trouver des solutions pour alléger encore la charge de travail dans les postes de pilotage des avions présents et futurs ; une première étape avant le pilote unique ?
Le projet ATTOL, (Automatic Taxi Take-Off and Landing) est l’un des chantiers « Flight Demonstrators » en cours d’exploration au sein des bureaux d’études du constructeur européen. Son champ d’application vise bien évidemment les différents concepts eVTOL et Urbain Air Mobility qui saturent les média et les réseaux sociaux (à défaut des cieux urbains pour le moment) pour lesquels l’autonomie, au moins pour les phases de décollage et d’atterrissage, est essentielle.
Ce programme d’étude qui a débuté le 1er juin 2018...
28 commentaires
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Pour prendre un peu de distance par rapport à tous les effets d’annonces:
Compte tenu de la nature de ces technologies Artificial Intelligence/Machine Learning, les experts du Massachussets Institute of Technlogy font remarquer :
– qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour que ces systèmes soient facilement interprétables, c’est à dire pour qu’on puisse comprendre ce qu’il en sort et pourquoi.. C’est un des axes de recherche en ce moment, tant ces systèmes échappent à la compréhension de fond, même pour ceux qui les conçoivent. Il y a beaucoup de « bidouillages » dans la mise au point des modèles dont certains sont extrêmement complexes et nécessitent des ordinateurs très puissants pour fonctionner.
– qu’il y a intérêt à viser la synergie homme-computer plutôt que de chercher à éliminer l’humain. C’est en tout cas ce qu’ils promeuvent car généralement ce qui est facile pour l’humain est difficile pour l’ordinateur et ce qui est facile pour l’ordinateur est difficile pour l’humain (Capacité de mémorisation et vitesse d’exécution en particulier)
– que ce qui peut sembler être des actions intelligentes de ces systèmes ne l’est que dans un domaine très étroit. Par exemple, la machine joueur de GO ne sait plus faire si on change le modèle d’échiquier sur lequel on lui a appris le jeu. On est très très loin d’une intelligence générale comparable à celle d’un humain. Le directeur du laboratoire d’Intelligence Artificielle du MIT fait remarquer qu’on y sera pas avant 20 ou 30 ans, mais précise immédiatement que c’est ce qu’on dit tous les ans depuis 1960.
Pour information, l’EASA a publié un excellent document sur le sujet en février dernier
https://www.easa.europa.eu/newsroom-and-events/news/easa-artificial-intelligence-roadmap-10-published
Vouloir arrêter le progrès c’est se mettre les bras en croix au milieu d’un torrent pour arrêter l’eau.
Le pilotage à 1 pilote est inéluctable … puis ce sera en tout automatique, sans pilote.
Dans la chaine de sécurité, l’homme est souvent le maillon faible et parfois l’ultime rempart.
La question première est celle de la protection du passager : sera-t-il gagnant ?
Les constructeurs, les autorités répondront positivement. Restera l’impondérable, le cas non prévu car inimaginable où, peut-être, l’homme aurait pu imaginer une réponse pour sauver la situation.
Peut-être restera-t-il un pilote, au sol, surveillant plusieurs vols pour intervenir en dernier recours … pour disparaitre à son tour …
Le design de ce concept-cockpit ne sort pas de chez Airbus … j’espère, car sinon c’est le comble de l’incompétence !
Ceux qui sont passés comme-moi des cockpits de DC8 et/ou 747 bien abrités derrière nos petits parre-brise de 5cm d’épaisseur, aux énormes panneaux de verre du DC10, ont
constaté que c’est bien … par beau temps, sur les Gorges du Tarn, mais dans les « nimbo-stratus mamelis » et les éclairs ….! bon courage au poor lonesome pilot. La position et le champ visuel pour atterrir sera géniale ! quid de la pluie du soleil ? … oops, j’ai oublié que le mec ne pose pas l’avion.
C’est un billet d’humour professionnel, je précise !
— Serge —
Et pour la pause pipi on fait comment ? 🙂
Complètement en accord avec vous, Chab, car il y a des besoins naturels et physiologiques auxquels l’être humain ne peut pas se soustraire…dont le pipi !!
Très simple, comme dans les avions de la guerre, on sort l’entonnoir de sous le siège et le tuyau évacue directement le pipi à l’extérieur = KISS. Keep is simple and stupid.
Que dire de cet article et du projet qui y est développé ? J’étais déjà opposée à la suppression de l’OMN (mécanicien navigant) car trois paires d’yeux dans un cockpit n’étaient pas du superflu . Ce membre de l’équipage était actif et important…même « la Postale » sur FK27 avait son OMN dans les années 70-80. Sa présence était rassurante car, de son poste, il contrôlait chaque paramètre mécanique et technique de l’appareil mais c’était un être humain qui a été remplacé par les systèmes informatiques. Je persiste à penser que de nombreux accidents auraient pu être évités s’il y avait eu un OMN à bord car l’informatique a ses bug et ses limites. Pourquoi distribue-t-on des repas différents au CDB et au copilote, question? Si le seul pilote à bord est intoxiqué par la nourriture, qui reste-t-il pour répondre aux directives d’une TWR ou d’un contrôle en route….un PNC ou un passager ? Alors que toute la réglementation aéronautique est basée sur la sécurité des vols, j’ai beaucoup de difficultés à comprendre cette perspective d’avancée pour le pilotage d’un avion de transport avec des passagers avec un unique pilote aux commandes.
Vous ne semblez pas savoir que 30-40 ans plus tard l’officier mécanicien est toujours là sauf qu’il est resté à terre. Ce n’est pas le suivi ACCARS si je ne m’abuse ? (pas sûr de l’orthographe) L’avion lorsqu’il arrive à l’escale les mécaniciens savent déjà ce qui a moins bien fonctionné. Le CDB peut même décrocher son téléphone et demander à cet « OM » resté à terre (il surveille plusieurs avions en vol en même temps) de l’aider à comprendre ce que ses ordinateurs lui affichent. Certes en cas de coup dur ce n’est pas aussi efficace qu’autrefois
A chaque fois que je laisse un commentaire, vous me rabrouez et c’est systématique. Or, je ne vous connais pas, tout du moins pas sous ce pseudo, et ce comportement est tellement indécent de votre part qu’il en devient risible. J’ai évoqué dans mon texte les Officiers Mécaniciens NAVIGANTS. Il est vrai que leur statut, auparavant dans LE COCKPIT, apportait une sécurité car ils y contrôlaient toutes les alarmes lumineuses. Je sais qu’il y a des mécaniciens AU SOL qui enregistrent et analysent les diverses remarques de l’équipage mais cela ne correspond pas à un OMN qui visualisait son panneau lumineux…A BORD, en temps réel et constatait la moindre alerte. Je ne sais pas si vous êtes pilote mais, votre comportement à mon égard, a l’avantage de me faire rire.
Pouriez vous nous citer quelques exemples d’accidents évitables avec un OMN dans les 20 dernières années ?
@Alexandre Aubin
Et si je peux me permettre, un 6° scenario qui pourrait être sympa, à l’instar des coachs virtuels qui se « challengent » la gestion d’une équipe de foot : des « pilotes » virtuels qui se « challengeraient » depuis leurs tablettes de jeu, et depuis leur salon, la gestion de l’avion en vol et de ses passagers. Même plus besoin de payer personne puisque ce serait un jeu :-)… payant.
J’ai ouvert le débat l’an passé avec mon site : unpilotedanslavion.com , en élaborant et utilisant un questionnaire sur internet pour exposer différents scénarios possibles du futur avion de ligne : 1/ en conservant l’organisation actuelle avec des pilotes à bord, voire la réintroduction du mécanicien navigant ; 2/ l’avion mono pilote, 3/ l’avion sans pilote géré par le chef de cabine ou un passager ; 4/ ou celui sans pilote géré du sol par sa compagnie ou les contrôleurs aériens ; 5/ enfin à l’avion totalement autonome…
Deux pilotes dans l’avion, mais l’un peut être hors du cockpit et en repos complet. Le pilote aux commandes est assisté par un support au sol notamment. L’avantage se situe sur les coûts car le pilote en retrait dans l’avion peut se reposer et n’être que d’astreinte si vous voulez.
Bonjour. Les drones Américains en opérations extérieures sont gérés à distance depuis le Nevada il me semble.
On a la capacité technologique, on y va doucement.
Par contre dans cette optique-la l’hôtesse de l’air qui tombait follement amoureuse du Commandant de bord c’est foutu!
Tout fout le camp!
Qu’un seul « pilote » suffise pour tout faire (« tout » étant réduit) ne signifie pas qu’il sera seul dans le poste. Ce qui semble notable sur cette « vue d’artiste » c’est la disparition des manches et autres manettes, est-ce que je me trompe?
Oui,plus de manche ,plus de manettes ,plus de pilote non plus Tout cela remplacé par un ingénieur systèmes beaucoup plus facile à former et à entraîner.Et peut on encore qualifier de pilote un jeune qui après 10 années d ancienneté aura effectué en tout et pour Tout 200 heures de formation et au mieux quelques minutes de pilotage…….par mois.Non,je ne suis pas pessimiste mais réaliste…..
A l’attention non exclusive de Mr Marsaly.
On n’arrête pas le progrès mais il faut en connaître les risques en évitant de les ignorer ou sous-estimer. Tout est possible, sauf que… Quels sont les défis concrets et incontournables?
Je conseille la lecture du Dossier 42 de l’Académie de l’Air et de l’Espace, « Aviation plus automatique, interconnectée, à l’horizon 2050 ».
contact@academie-air-espace.com
J.Pinet
Une solution beaucoup plus simple pour gagner sur les coûts pilotes: améliorer les sièges et les rendre transformables en couchettes ou relax redressables facilement et rapidement. Cela permettrait des repos en vol de qualité et autoriserait l’extension des limites pour les vols à deux, voire à trois. Seul le siège et son environnement mériterait d’ être améliorés, et on disposerait toujours très rapidement d’un deuxième pilote en cas de nécessité… ou d’envie pressante, cas non envisagé par la présente étude.
On peut facilement deviner la tete que fera un PNC constatant une incapacite du pilote!
Voler a un coup et a force de vouloir raboter de tous les cotes avec des systemes de plus en plus complexes, on arrive a des situations comme celle que connait en ce moment Boeing.
Ces derniers, pour gagner du temps et faire baisser les couts, ont fait l’impasse de la modification des jambes de train d’atterrissage (allongement) qui aurait sans doute permis d’installer les nouveaux moteurs dans une position moins avancee.
En lieu et place ils ont bricole un systeme pompeusement apppelle MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System) cense contrer le couple a cabrer.
Alors les directeurs financiers des compagnies vont applaudir ce systeme de mono pilote jusqu’a ce que …
Ces messieurs ont donc résolu le premier des problème. L’expérience en vol est réduite à zéro. Des avions avec des commandants de bord qui n’ont jamais été second officier, ce sont probablement pas tout-à-fait des commandants de bord. Ok, on réduit les tâches à presque plus rien, on automatise tout et on prie sur tout aille bien. Sinon on pourrait supposer qu’un singe dans une boîte de secours soit toujours prêt en cas de besoin. Good luck guys. Nice fure.
bonjour
moi aussi je me souviens…..
quand au départ d’un long courrier vers le pacifique via la route des indes ,le DC6 était composé de 5 membres d’équipage !!!
cdt de bord
co pilote
mécanicien
radio
navigateur
c’était dans les années 60
Hé oui. Le niveau de vie de la population a fortement augmenté depuis !! et cette croissance du niveau de vie, hé bien, elle consiste à faire à 4 ce qu’on faisait à 5, puis à 3 ce qu’on faisait à 4, puis à 2 etc… Ce sont les fameux gains de productivité qui font qu’on travaille moins et qu’on vit mieux.
Excellente idée de la part d’Airbus!
Au moins cela évitera aux équipages à deux d’ignorer les actions de son collègue sur les commandes dans la mesure où elles ne sont pas couplées.
Après ces idées sortent de bureaux, et non de cockpits…..
CQFD
Je pense qu’il s’agit d’une vision d’un futur qui bien que semblant lointain arrive à très grand pas. Il y a quelques années, la présence de drones dans des films relevait de la science fiction alors qu’aujourd’hui les taxi-drones vont débarquer sous peu. Quand j’étais jeune, il n’y a pas si longtemps j’avais 15 ans, je me rappelle un monde où les ordinateurs personnelles, l’informatique balbutiaient, les téléphones portables n’existaient pas. Aujourd’hui, j’ai 45 ans, un smartphone, une tablette connectée. Je cause à ma voiture et elle me répond. Je pilote de temps en temps un Piper Cub de 1942 et je me dis que, d’ici quelques années, je pourrais me faire un petit vol en drone. Il suffit de regarder derrière pour se rendre compte que demain est très proche…. Alors j’ai hate de voir ces belles choses !
Effectivement, on suppose bien que c’est à votre voiture que vous parlez le plus souvent. Moi, je suis un peu pervers: le fait de parler à une machine et qu’elle me réponde ne me met pas en pâmoison.
Et le progrès (mais peut on appeler progrès quelque chose qui réduit l’homme à une rôle de spectateur ) ne sévira pas que dans les cockpits. Je ne serais pas tellement surpris que dans l’exercice de votre profession, une machine quelconque soit pas capable de vous remplacer… Comme dans la mienne. Après, on se demandera quoi faire avec les files devant les ANPE. Bon, vous, à 45 ans, l’affaire est pas loin d’être pliée. Mais pour vos enfants?
Le cockpit mono pilote est une excellente idée pour encourager les gens à prendre le train à la place de l’avion….et diminuer l’impact co2 de l’aviation
Non mais sérieux, des systèmes encores plus complexes qu’ils ne sont déjà et un seul bonhomme à bord pour tout gérer quand ça va merder ? La satisfaction de l’actionnaire risque de se heurter (a 900km/h) au mur des réalités si ils y vont vraiment…
C’est vrai que le train pour aller aux states par exemple c’est pratique ….
Tant qu’ils font pas piloter le paquebot par un capitaine seul, c’est faisable par bateau pour ce cas là …:-)
Si ça se trouve ils ont aussi des projets comme ça dans la marine marchande – on frémis aussi rien que d’y penser ne serait-ce que pour un pétrolier (bonsoir les marées noires)