Airbus Group a enregistré en 2014 un chiffre d’affaires de 60,7 milliards d’euros, en hause de 5%, et un EBIT (résultat opérationnel) en progression de 54% pour passer à 4 milliards d’euros. Seule ombre au tableau pour le groupe aérospatial européen, les 551 millions d’euros de provisions du fait des retards sur l’A400M, qui viennent s’ajouter aux 4,2 milliards d’€ de pertes antérieurement passées.
Airbus Group a enregistré en 2014, une nouvelle année record. C’est ce qu’il ressort de la présentation des résultats faite, le 27 février 2015, à Munich. Le résultat net annuel atteint 2,3 milliards d’euros contre 1,5 milliard d’euros en 2013 qui était déjà considéré comme une année record et exceptionnelle. Le bénéfice avant intérêts et impôts (EBIT), qui correspond au résultat d’exploitation et qui est particulièrement surveillé par les analystes, s’établit pour l’année écoulée à 4 milliards d’euros soit une progression de 54% en regard de l’année antérieure. Le chiffre d’affaires quant à lui, indicateur de l’activité du groupe, est de 60,7 milliards d’euros (soit une augmentation de 5 %). Airbus Group va très bien. Ce qui ne l’empêche pas, évidemment, d’avoir des soucis…
En juin 2014, Airbus, la filiale « Avions civils » du groupe, a connu une « première » historique dont elle se serait bien passée : Emirates Airlines, la compagnie phare du Golfe, a annulé en effet une commande de 70 Airbus A350. C’est la plus importante annulation jamais subie par le constructeur européen. L’impact financier n’est pas mince : 21,5 milliards de dollars (19 milliards d’euros), au prix catalogue 2014 de l’A350.
L’autre point noir du bilan d’Airbus Group, à l’origine des provisions pour pertes constituées à nouveau en 2014, demeure le programme A400M dont les récents déboires ont provoqué le départ du patron des avions militaires, Domingo Urena-Raso qui a démissionné à la fin du mois de janvier 2015 pour être remplacé par Fernando Alonso, ingénieur d’essais en vol, « figure » emblématique du groupe européen.
Comme certains analystes l’avaient laissé entendre, Airbus Group a annoncé 551 millions d’euros de provisions du fait des retards sur l’A400M. Ce montant vient s’ajouter aux 4,2 milliards d’€ de pertes antérieurement passées. Les activités de la division militaire constituent donc, pour 2014, le talon d’Achille de l’activité du groupe. « La stratégie est simple : être le numéro un mondial de l’aviation commerciale et rester investisseur dans la défense et l’espace » indiquait Marwan Lahoud, directeur de la stratégie du groupe, l’année dernière. Cette volonté a été clairement exprimée lors de la réorganisation du groupe l’année dernière en montrant l’abandon des ambitions dans le secteur militaire.
Fort heureusement, la division avions commerciaux continue de battre des records, année après année. Son carnet de commandes pour 2014 s’établit à 1.456 commandes nettes avec un ratio commandes/livraisons supérieur à 2, pour un montant de 166,4 milliards d’euros (216,4 milliards d’euros en 2013). En 2014, Airbus a notamment enregistré la plus grosse commande de son histoire avec le contrat signé avec la compagnie low-cost indienne Indigo portant sur 250 A320-neo, pour un montant total de 25 milliards de dollars (22 milliard d’€). Record historique donc qui confirme la place de co-leader d’Airbus sur le segment du moyen-courrier. Le groupe a annoncé qu’il visait désormais une cadence de production de 50 A320 à partir du premier trimestre 2017. Au total, à fin 2014, le carnet représentait en valeur 857,5 milliards d’euros fin 2014 (680,6 milliards d’euros fin 2013) et 6.386 appareils, tous modèles confondus.
Côté hélicoptères, Airbus Helicopters, dans un marché mondial plutôt atone ces dernières années, a livré le premier EC175, premier hélicoptère entièrement nouveau depuis le NH90 lancé il y a déjà dix ans. L’année 2014 est aussi marquée par la montée en puissance du programme NH90.
Dans le secteur spatial, autre secteur clé pour Airbus Group, le lancement du programme Ariane 6 a conduit à la création de la société « Airbus Safran Launchers ». Cette entreprise va être le seul maitre à bord pour la conception détaillée d’Ariane 6. Énorme pari certes mais aussi formidable aventure que le groupe entend jouer à fond. Il semble bien que la « carte spatiale » intéresse de plus en plus Airbus Group puisque la NASA l’a littéralement adoubé, quelques semaines plus tôt, en novembre 2014, en lui confiant la construction du futur module de service de la future capsule américaine Orion, lointaine successeur des mythiques « SM » des missions lunaires Apollo.
Airbus Group, Ex-EADS, a un bel avenir devant lui et des défis à relever.
Gosia Petaux
A Munich
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Airbus Group : des accrocs dans un bilan 2014 excellent
Et malgré ces résultats éclatants, pas de lancement de nouveaux programme du côté d'Airbus, ralentissement des programmes prévus sur moyen terme pour les autres sociétés du groupe il me semble, augmentation des parts de dividendes versés aux actionnaires et ... Quasi gêle des embauches et réduction de la sous-traitance .. Youhou, tout va bien