Tom Enders a officiellement posé, le 14 janvier 2014, à Blagnac, la première pierre du futur siège social d’Airbus Group. Le président exécutif du groupe aérospatial européen a réussi le tour de force d’imposer Toulouse à ses actionnaires dans un souci de rationnalité.
C’est Tom Enders, président exécutif, qui a imposé la décision, mettant un terme à une douzaine d’années de coûteux doublons, de doubles sièges sociaux, de duplications en tous genres et de guerres d’influence menées sans relâche de part et d’autre du Rhin.
Seul un Allemand, manager fort et respecté, audacieux et un brin autoritaire, pouvait réaliser cet exploit : imposer un siège social français à ses concitoyens munichois, ignorer les récriminations venues de Berlin, résister aux ingérences politiques du premier cercle de la chancelière Angela Merkel, installer la haute direction du groupe à côté des principales chaînes d’assemblage final, à commencer par celle de l’imposant A380, navire amiral logé au cœur du complexe AeroConstellation.
« Major Tom » n’a pas toujours été aidé comme il l’aurait mérité. Seule une garde rapprochée l’a encouragé, ou tout au moins suivi dans ses choix, d’autant que la Ville Rose ne l’avait pas séduit d’entrée. Un peu trop enclavée à son goût, souffrant d’un climat « même pas méditerranéen », éloignée de l’Allemagne au propre comme au figuré, oubliée du réseau TGV. Et, disait-il à voix basse, « on ne trouve pas de bière allemande au centre Leclerc de Blagnac »….
Le reste était une affaire de bon sens et de logique industrielle. Avec, ici et là, de solides encouragements, à commencer par ceux prodigués par Bernard Keller, infatigable maire de Blagnac, lobbyiste de haut vol, qui a toujours cru à l’héritage des descendants de l’Armagnac et de Caravelle. L’Europe de l’aéronautique lui en sait gré. Aujourd’hui, ne cachant pas sa légitime satisfaction, il parle de relations « fusionnelles » entre sa ville et Airbus. Or, à présent, ce n’est plus uniquement de l’avionneur Airbus qu’il s’agit mais de l’imposant Airbus Group, clef de voûte du secteur tout entier. Maire de Blagnac et vice-président de Toulouse Métropole, Bernard Keller trouve les mots justes pour évoquer cette excellence européenne.
Bien entendu, rien ne sera facile pour autant. Des carrières sont secouées par des mutations imposées, des familles subissent un transfert qu’elles n‘ont pas choisi. Pour beaucoup, la transition sera sans doute délicate.
Le nouveau siège social qui va bientôt sortir de terre, dû à l’architecte Calvo Tran Van, sera situé à proximité immédiate de l’ancienne aérogare de l’aéroport, Impasse Santos Dumont. Le pionnier franco-brésilien va y gagner un supplément de notoriété mais sans doute faudra-t-il rebaptiser l’impasse avenue ou allée pour éviter tout humour facile. Un minimum pour ces 5 hectares dévolus à l’Airbus Group, un aboutissement.
Pierre Sparaco
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Airbus Group jette l’ancre à Blagnac
Rendre à César ce qui est à César est légitime.
Quel tour de force car qui mieux qu'un Allemand ne pouvait convaincre et lutter contre vents et marées d'Outre-Rhin?
Si cela est profitable à Airbus Group alors tant mieux.
Airbus Group jette l’ancre à Blagnac
C'est une simple et juste reconnaissance - car sans l'expérience aeronautique de Toulouse , il n'y aurait simplement pas eu Airbus -, doublée d'une sagesse justifiée parce que la plus grande partie de l'entreprise se trouve ici.
On ne peut qu'apprécier la position responsable de Tom Enders qui a su s'imposer face au chauvinisme bien connu de son pays et à celui non moins aiguisé du Parisianisme selon lequel les commandes se doivent d'être manoeuvrées depuis Paris.
Ainsi Toulouse n'est plus seulement la "manufacture" d'Airbus.
Airbus Group jette l’ancre à Blagnac
bon vol à AIRBUS- Group à BLAGNAC!!!!!
Airbus Group jette l’ancre à Blagnac
Ca ne va pas faire que des heureux, en particulier les gens du siege a Paris qui vont devoir s'exiler en province ...
Airbus Group jette l’ancre à Blagnac
Bon, je pense que maintenant, il y aura de la bière allemande au Leclerc de Blagnac... peut-être même des écoles allemandes (ce serait une bonne idée), qui sait.
Airbus Group jette l’ancre à Blagnac
Ne vous inquiétez pas, il y a déjà des écoles allemandes, et même collège et lycée bilingues. Pour la bière allemande ça m'étonne fortement qu'il n'y en ai pas dans un hypermarché, peut-être TE a-t-il un peu exagéré son propos car il trouvait, fatalement, qu'il n'y avait pas assez de choix. En tout cas, il lui suffira d'aller faire un tour à la Bier Akademie à quelques encablures de ses usines 380 pour trouver son bonheur !
Pour le reste l'article a plutôt raison : il est notamment honteux qu'une ville comme Toulouse ne soit toujours par relié au réseau LGV.