La visite du président chinois Xi Jinping, en France, a été le prétexte à officialiser publiquement une série de contrats de partenariats entre la France et la Chine : Airbus, Airbus Helicopters et Turbomeca resserrent leurs liens avec Avic, Aviacopter et Dong’an. L’industrie aéronautique franco-européenne assoit sa position sur le très prometteur marché chinois.
Les autorités françaises ont franchi une étape importante vers un meilleur équilibre commercial avec la Chine : des contrats et engagements commerciaux d’une valeur potentielle de 18 milliards d’euros ont été signés à Paris cette semaine par le président Xi Jinping et son homologue français, François Hollande. L’Airbus Group est le principal bénéficiaire de ces nouveaux accords, avec Safran. Et d’autres développements sont attendus dans les prochains mois.
Airbus Helicopters et Avicopter font figure de vedettes en cette matière, le programme EC 175/AC352 étant maintenant assuré de connaître une grande ampleur. Pékin, en effet, prévoit d’en produire non moins d’un millier d’exemplaires, qui plus est propulsés par Turbomeca (qui a d’ores et déjà reçu une commande initiale de 120 moteurs). Avicopter sera responsable de la commercialisation de l’AC352 sur son marché national, aux dimensions impressionnantes, tandis qu’Airbus Helicopters sera chargé du reste du monde.
L’EC 175, lancé en 2005, déjà homologué par l’EASA, est d’ores et déjà en production à Marignane tandis que la chaîne de production de Harbin sera bientôt mise en place. Ainsi se concrétise une opération de grande ampleur, « le résultat de plusieurs années de collaboration étroite entre nos équipes », a souligné Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus Helicopters, rejoint dans son grand optimisme par Li Fangyong, vice-président d’Avic, maison-mère d’Avicopter.
Il s’agit d’une étape importante dans la consolidation de l’axe industriel franco-chinois, d’autant qu’elle confirme implicitement que les difficultés qui étaient apparues dans le passé ont été effacées, à commencer par celles relatives au respect de la propriété intellectuelle des travaux des bureaux d’études européens.
Côté avions, les accords paraphés cette semaine sont également importants, sans porter pour autant sur le dossier qui était le plus attendu, une commande espérée de 150 à 200 A330 Regional destinée à soutenir l’essor du réseau intérieur chinois. Il a tout au plus été dit qu’Airbus et Avic vont continuer d’envisager la mise en place conjointe, sans doute à Tianjin, d’un centre d’équipement cabines (« completion center ») qui permettrait de livrer aux Chinois des A330 « verts » qui seraient aménagés sur place. Ce qui laisse effectivement augurer d’une « méga commande » de biréacteurs gros porteurs dans un avenir plus ou moins proche.
Entre-temps, la Chine a annoncé son intention d’acheter quarante-trois A320 et vingt-sept A330, ces derniers, programmés de longue date, ayant été mis en attente quand Pékin s’était heurté à l’attitude très rigide de la Commission européenne en matière de taxes environnementales. La marche arrière de Bruxelles a permis de redonner vie à cette commande, encore qu’il ne s’agisse, pour l’instant, que d’un « general terms agreement ».
L’usine d’assemblage final des A320 de Tianjin (quatre avions par mois), est par ailleurs assurée de fonctionner jusqu’en 2025 grâce à la prolongation de l’accord qui vient d’être signée. Il est aussi entendu que Tianjin livrera des A320 NEO à partir de 2017 et que les installations actuelles sont susceptibles d’être agrandies. Airbus, on le sait, livre 42 A320 par mois, au départ de trois chaînes (Toulouse, Hambourg, la Chine), va passer à 46 et envisage même la cadence 50, compte tenu du nombre impressionnant de commandes engrangées depuis le lancement de la version remotorisée NEO (on notera au passage, ce dont il n’a apparemment pas été question cette semaine, qu’il est plausible que soit bientôt lancé un A330 NEO).
La rencontre au sommet franco-chinoise a aussi permis de confirmer un accord annoncé en septembre dernier portant sur la modernisation de la gestion de l’espace aérien civil chinois, l’avionneur européen étant partie prenante à travers Airbus ProSky, une unité spécialisée. Enfin, il est entendu que le groupe Safran, apparemment à l’intervention de Turbomeca, développera avec Avic Dong’an un turbopropulseur pour avion civil, sans que soit précisé l’objectif de cette autre collaboration.
Il s’agit donc d’une coopération longues distances qui s’inscrit dans la durée.
Pierre Sparaco
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Airbus Group se renforce en Chine
On ne nous dit pas tout.... Allons Messieurs, cette commande d'état passée au constructeur européen Airbus (ne l'oublions pas) - même si appréciable - reste relativement "petite" pour un tel pays, le LCC TigerAir a fait mieux pour les monocouloirs ce mois-ci! Pierre a raison sur ce petit détail pour un A330 completion centre en Chine. Si la mega commande espèrée n'est pas encore là, il y a quand-même "anguille sous roche". Bien-sûr, si cela traine 4 ans tel que se fût le cas pour la prolongation du contrat FALC, alors...
Airbus Group se renforce en Chine
Cette coopération pose beaucoup de questions.
Si la Chine devient un jour un pays démocratique, alors on aura eu raison. Aujourd'hui,c'est encore un pays totalitaire et, comble de l'ironie, officiellement communiste ! Mais qui ne crache pas sur l'argent au profit d'une poignée d'oligarques et au détriment d'un milliard d'exploités.
Ne lui manque plus qu'un siège au conseil de sécurité (si ce n'est déjà fait)
Airbus Group se renforce en Chine
airbus merite le fruit recolté de la consolidation des relations franco chinoise 48 appareils A330 et A320 c'est pas negligeable tant mieux pour le groupe et bonne affaire pour les chinois