Pour faire face aux difficultés commerciales de l’A380 et aux retards de l’A400M, Airbus a décidé de réduire au maximum de ses possibilités les cadences de production de ces deux programmes. 3.700 emplois sont directement concernés sur les sites situés dans les pays fondateurs de l’entreprise : la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne.
Airbus est parvenu à sauver provisoirement l’A380 et à réduire la charge financière de l’A400M. Un sauvetage qui implique une réorganisation du schéma industriel de ces deux programmes. 3.700 salariés sont concernés en interne. Impossible de dire combien chez les fournisseurs et sous-traitants de l’avionneur, mais les conséquences sont lourdes aussi pour toutes les entreprises extérieures qui travaillent pour ses deux programmes. Quoi qu’il en soit, cela relève du sauvetage.
Grâce au contrat providentiel d’Emirates Airlines portant sur 20 appareils conclu en janvier 2018 et comptabilisé dans le carnet de commandes d’Airbus en février, le programme A380 va pouvoir tourner au ralenti sur les dix prochaines années. Le temps que les compagnies chinoises s’intéressent enfin au super jumbo ou mieux encore que l’avionneur propose une remotorisation. Quant à l’A400M, Tom Enders a réussi à convaincre les nations clientes de lancement de l’A400M (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Turquie, Belgique, Luxembourg) de faire preuve de patience.
Cette stratégie payante permet désormais à Airbus de réduire ses cadences de production. Le nouveau plan, présenté le 7 mars 2018 au Conseil d’entreprise européen, prévoit la production de six A380 et de huit A400M par an à compter de 2020. Le constructeur estime que ces mesures affecteront au maximum 3.700 postes sur les sites situés dans les pays fondateurs de l’entreprise : la France, l’Allemagne, le Royaume- Uni et l’Espagne. « Airbus s’engage à gérer toute implication sociale de manière responsable – comme elle l’a déjà fait avec succès à plusieurs reprises par le passé. »
Ce n’est, en effet, pas la première fois qu’Airbus traverse une passe difficile. Il est parvenu, les dernières fois, à éviter les licenciements secs. Le groupe est important (129.000 salariés) et il a les reins solides (67 Md€ de chiffre d’affaires en 2017). Cela aide à habiller les reclassements voire les départs.
« L’entreprise est convaincue qu’elle pourra proposer des opportunités à la plupart des employés impactés, dans les programmes qui connaissent actuellement une montée en cadence. Gérant une mobilité de 12 % chaque année, Airbus est en mesure d’adapter son niveau de flexibilité à travers ses divisions, fonctions et filiales afin de faciliter le redéploiement du personnel vers d’autres programmes. » Toutefois, les salariés espagnols spécialisés dans l’assemblage de l’A400M ont plus de soucis à se faire que ceux de Toulouse et d’Hambourg où tous les programmes sont présents.
Gil Roy
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Il fallait s'y attendre, le programme A380 s'essouffle, cet avion quoique génial n'intéresse grand monde. Même Emirates qui a commander « à la dernière minute» 20 appareils ne pourra pas non plus tenir longtemps concernant le taux de remplissage pour ce très gros porteur. Le ratio coût de maintenance et taux de remplissage va nécessairement impacté, dans les années à venir, sur l'avenir de cet appareil et par ricochet sur l'emploi dans les pays concernés par ce programme.
Quant à l'A400M je suis confiant qu'il décollera définitivement un jour, ce n'est qu'une question de temps.
Bonsoir,
J'ai écrit un papier, il y a un an, sur le sujet, titré : « A380, qui va payer ? »
Voilà un début de réponse...
Et, selon moi, ce n'est pas fini !
S'ils ont annoncé des "suppressions de postes " ,c'est assez maladroit !
D'abord ,ce sera progressif , plus en Allemagne que dans les autres centres , et ensuite ,le reclassement se faisant probablement sans casse , il y aura quoi ,comme problème humain ? de la formation ? c'est Permanent ,dans toute entreprise ...
Annoncer une réorganisation conjoncturelle de production ,oui ...
Est-ce que les rivalités nationales ne vont pas se réveiller, maintenant qu'il faudra faire un choix dans les futurs salariés condamnés au chômage.. La grenade est dégoupillée, il y a plutôt intérêt à bien garder la main fermée, en espérant que les équipes dirigeantes d'Airbus sauront remettre les gaz. Faisons leur confiance, et comme cela ne coûte rien : prions.
j'ai le souvenir du patron du CFAP présentant le marché du futur A400M avec des pénalités en cas de retards ... je me demande de quel montant elles pourraient être ?
Quel gâchis !
Les usines d'AIRBUS sont fabuleuses d'organisation et permettent de sortir un avion neuf tous les deux jours. C'est de l'optimisation mais en fait sans flexibilité.
Mais que se passe t il s'il y a un creux? Tout s'effondre?