Le match Boeing vs Airbus tourne à l'avantage de l'européen. © Boeing-Airbus
Si l’endettement à long terme d’Airbus a augmenté de 65% entre 2019 et mi-2020, celui de Boeing a triplé. Le constructeur américain ne dispose plus de fonds propres. Sa charge de la dette va exploser dans les mois à venir. Autant de handicaps dans la perspective d’une reprise de l’activité qui ne cesse de reculer.
Depuis le début de la crise du 737MAX, Boeing a vu son carnet de commandes fondre à 5.160 unités (au 31 août 2020). Sur les 8 premiers mois de 2020, le constructeur américain a enregistré 932 annulations. De son côté, sur la même période, Airbus a également enregistré des annulations, mais au final, le solde net est positif à 303 unités. Airbus a en commande 7.501 avions. La différence entre les deux avionneurs est importante, mais ce n’est pas là,...
7 commentaires
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Très bel article chiffré qui dans un monde de compétition stricte donnerait un avantage de bonne gestion à Airbus
Le monde US n est pas ainsi. Boeing est stratégique militairement et le business world US a pour pivot l entente feutrée militaro-industrielle US qui gouverne.
Les contrats géants militaires Boeing sont venus juste à point comme par hasard.
Le bras armé est l inacceptable principe extra territorialité US que notre chère administration Europe n a pas été capable de contrer . Elle est aussi achetée par le système US donc.
Airbus mieux géré mais seul avec une Europe contre ses intérêts et donc nos emplois
Ne pas oublier pourquoi les européens achètent des F35.
Le lot consolation est que certains équipements de Boeing sont européens.
Les industriels US acceptent seulement pour siphonner la techno europe.
Se rappeler aussi le plan Marshall avec une aide factice pour installer les fournisseurs US en Europe
Le mental US est sans limite quand il s agit de dollars.
L angélisme européen est la naïveté de l antilope face à une lionne.
A ces échelles comptables dont l’éclairage est intéressant, il reste les intérêts stratégiques nationaux lesquels prévaudront toujours .
Plus que jamais, en ces moments incertains, les gouvernements actuels et à venir des Etats Unis continueront leur stratégie agressive de concurrence déloyale, d’acquisitions sous un pâle vernis de légalité, de sanctions extraterritoriales et j’en passe pour faire céder la concurrence. Lorsque l’on constate la stratégie du gouvernement US pour forcer certaines cessions d’actifs stratégiques (General Electric vs Alstom etc) sur notre pauvre continent pour se dire que tout est à craindre. En la matière ce que les présidences précédentes faisaient silencieusement ( Clinton, Bush et Obama) « l’avantage » si l’on peut dire, de l’administration Trump est qu’elle revendique clairement cette politique ! Boeing reviendra soyez en certains quel qu’en soit le prix …
Excellent article, très compréhensible et parfaitement illustré.
Finalement Boeing va-t-il être obligé d’abandonner les mono couloirs pour se concentrer sur les gros porteurs longs courriers ?
Si je peux me risquer à un pronostic, je dirais certainement pas, et oui, Boeing est « too big to fail ». Mais pour autant, sa liberté de manœuvre risque d’être restreinte autant que sa capacité à renouveler et compléter sa gamme. L’A321XLR vient d’ouvrir un segment de marché sur lequel Boeing n’aura d’autre choix que de laisser Airbus seul dessus pendant un moment, faute de financer rapidement un successeur au 757/767. Le 777 est vieillissant. Le 737 encore plus et là aussi il ne sera pas possible de lancer plusieurs programmes en parallèle…
Vive Airbus, mais vive aussi Boing, l’ absence de concurrence est parfois néfaste. Avec un centrage très fin, et des super qualif au sol comme en vol, peut être sans contrarier le PA cet avion revolerait sous conditions spéciales. Mon père était heureux quand il voyait la famille Boing en escadrons serres b17 19 27 29…, défiler dans les cieux de Picardie, ne l’oublions pas, et aussi leur trains d’atterrissage sont made in Hispano Swiza etc…!
D’accord pour l’analyse de gestion financière. Reste que Boeing est « too big to fail » et industriellement stratégique pour les USA. Impossible pour un gouvernement républicain ou démocrate de le laisser « les ailes rognées ». Boeing est aussi un constructeur militaire. Cette branche fonctionne d’ailleurs bien. La société aura certainement des aides suffisamment substantielles pour passer le cap. Le capitalisme a ses limites, même aux USA. Voir Reagan et Harley davidson, même si les montants ne sont pas du même ordre.
Je dirai plutôt « le capitalisme a ses limites, surtout aux USA »! Entièrement d’accord avec vous, d’ailleurs le sauvetage a déjà commencé avec des commandes militaires géantes, ce qui explique sans doute (?) que le CA de Boeing ne diminue en 2020 que de moins de 30% alors que celui d’AIRBUS est presque divisé par 2.
Et TRUMP est tout à fait capable de déclencher un conflit pour stimuler les besoins si nécessaire (les méchants, vrais ou inventés, ne manquent pas)….