Dernière présentation à la presse des résultats annuels d'Airbus Commercial Aircraft pour Fabrice Brégier et John Leahy. Les deux hommes quitteront Airbus dans les prochaines semaines © Airbus
En 2017, Airbus a vendu 1.109 avions contre 912 pour Boeing. Si le constructeur européen demeure, cette année encore, derrière son concurrent en ce qui concerne les livraisons (718 contre 763), ses montées en cadence spectaculaires réduisent l’écart et lui permettent d’espérer de prendre l’avantage rapidement. 2017 aura été une année de records pour Airbus, mais aussi une année de défis : incapacité de Pratt & Whitney et de CFM à suivre la montée en cadence de l’A320neo, aménagement de cabine problématique de l’A350, méventes de l’A380 et de l’A350-1000.
John Leahy, le directeur commercial d’Airbus qui prendra sa retraite début 2018, part sur un bilan très positif. L’avionneur européen a reçu 1.109 commandes en 2017, devançant son concurrent Boeing de près de 200 appareils (912 pour Boeing sur 2017). C’est la 15ème année consécutive avec des livraisons en hausse pour Airbus. Sur le seul mois de décembre 2017, 776 commandes ont été finalisées.
Par comparaison, en 2017, Airbus avait reçu 731 commandes et avait livré 688 appareils.
Au cours des six dernières années, les livraisons d’Airbus ont progressé de +22%. Elles devraient dépasser les 800 unités en 2018. © Airbus
Airbus a livré 718 avions à 85 clients en 2017, restant derrière Boeing, qui totalise 763 livraisons la même année. L’objectif affiché par Fabrice Brégier, qui quittera ses fonctions à la tête des appareils commerciaux en février 2018, est d’atteindre 800 livraisons en 2018 et dépasser Boeing en 2020. Si Airbus parvient à régler les problèmes de motorisation de l’A320neo, l’objectif a de bonne chance d’être atteint dès 2018.
Sur sept des dix dernières années, Airbus a vendu plus d’avions que Boeing. © Airbus
Le programme de l’A320 est toujours, en 2017, une valeur sûre. 558 mono-couloirs ont été livrés dont 181 neo. Les problèmes de livraison des moteurs rencontrés par les deux motoristes Pratt & Whitney et CFM n’ont pas permis d’atteindre l’objectif des 200 neo livrés en 2017 (73 appareils motorisés par Pratt & Whitney et 108 par CFM). Fabrice Brégier assure toutefois que les problèmes sont désormais réglés.
Avec ses quatre chaînes d’assemblage final à Toulouse, Hambourg, Mobile et Tianjin, Airbus devrait être en mesure de produire 60 A320 par mois d’ici la mi-2019.
Les livraisons d’Airbus en 2017 par type d’avions. © Airbus
L’A330 entre dans une phase de transition en 2018; l’A330ceo s’effacera progressivement au profit de l’A330neo. 67 appareils ont été livrés en 2017. L’A330 neo a effectué son premier vol le 19 octobre 2017 et Fabrice Brégier espère une certification à l’été 2018.
L’A350 XWB a reçu la double certification EASA et FAA pour la version 1000 le 21 novembre 2017. A la fin décembre 2017, 854 appareils ont été commandés. En 2017, Airbus a enregistré des reports de commandes du 1000 vers le 900, dont 78 versions 900 ont été livrées.
Les commandes du 1000 souffrent de la faiblesse du marché des longs courriers. John Leahy et Fabrice Brégier ne s’inquiètent pas et prédisent un bel avenir à l’A350-1000. Une version allongée est d’ailleurs envisagée, l’A350-2000, si les motoristes sont en mesure de fournir un moteur adapté et si le marché s’y prête.
Enfin, le programme de l’A380 reste un problème épineux. 15 appareils ont été livrés en 2017 et 12 devraient l’être en 2018. Le programme baisse progressivement en cadence et devrait atteindre 8 appareils en 2019. Airbus a estimé à 6 avions par an le nombre minimum d’appareils pour conserver l’efficacité de l’outil industriel et pour rester à l’équilibre budgétaire.
Si John Leahy concède que la compagnie Emirates, qui a reçu son 100ème A380 en 2017, tient toujours l’avenir du programme entre ses mains, le directeur commercial d’Airbus a toutefois laissé entendre que trois commandes devraient être annoncées d’ici 30 à 60 jours par l’avionneur.
Entre 2008 et 2017, le carnet de commandes d’Airbus a été multiplié par 2,1, quand celui de Boeing l’a été par 1,7. © Airbus
Enfin, Airbus a annoncé une augmentation de 2% de ses prix catalogue au 1er janvier 2018. A la fin 2017, l’avionneur avait un carnet de commandes de 7.265 avions estimés à près de 1.059 milliards de dollars.
Fabrice Morlon
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Une fois de plus un très bon article de Fabrice Morlon avec une grande densité d'informations (par exemple les trois commandes pressenties d'A380 pour les prochaines semaines que je n'ai pas vu ailleurs ou encore la production d'A330) rédigé dans un français impeccable...
Merci Monsieur Morlon.