Mis en sommeil en avril 2020, le projet d’implantation d’une chaine d’assemblage final A321 à Toulouse est à nouveau d’actualité. Airbus semble vouloir anticiper une reprise de l’activité du transport aérien qui s’annonce forte, voire brutale.
L’annonce de la création d’une chaîne d’assemblage d’A321 sur le site de Jean-Louis Lagardère à Toulouse en janvier 2020, avait été accueillie avec soulagement et enthousiasme par les toulousains. L’arrêt anticipé de la production de l’A380 avait généré une forte inquiétude. Les nuages sombres se dissipaient. Le site de Toulouse allait pouvoir bénéficier de la dynamique du programme A320 et en particulier du succès de l’A321neo. La satisfaction fut de courte durée. En avril 2020, Airbus mettait en sommeil son projet.
Un peu plus d’un an plus tard, même si elle demeure catastrophique, la situation de la filière aéronautique commence à se décanter et son avenir à se dessiner. La nouvelle donne du transport aérien risque de favoriser les monocouloirs aux capacités transatlantiques. Boeing étant empêtré dans des problèmes industriels, Airbus peut rafler la mise avec son A321neo. Le constructeur européen a choisi de passer à la vitesse supérieure en relançant son projet de modernisation des capacités industrielles pour les appareils de la famille A320 à Toulouse.Airbus opère 5 lignes d’assemblage final : 2 à Toulouse, 1 à Hambourg, 1 à Tianjin et 1 à Mobile.
Cette chaîne d’assemblage final (FAL) modernisée et numérisée pour l’A320 et l’A321 remplacera l’une des FAL A320 actuelles à Toulouse. Elle sera installée dans l’ancien site Lagardère de l’A380 et devrait être opérationnelle d’ici fin 2022. « Ce projet est aujourd’hui relancé, à la faveur d’une reprise du marché qui se dessine et d’un retour potentiel aux cadences de production d’avant-crise prévu entre 2023 et 2025 pour les avions monocouloirs. », précise Airbus dans un communiqué.
Hambourg et Mobile (Alabama) sont actuellement les seuls sites de production Airbus qui assemblent l’A321. Cette FAL A320 modernisée à Toulouse, qui ajoutera une ligne d’assemblage de nouvelle génération au système de production des monocouloirs Airbus, doit contribuer à améliorer le flux industriel global, la qualité, la compétitivité ainsi que les conditions de travail. Cette flexibilité accrue pour la production de l’A321 soutiendra également l’entrée en service de l’A321XLR depuis Hambourg à partir de 2023.
Le 13 février 2020, lors de la présentation des résultats 2019 du groupe, Guillaume Faury, le PDG, avait annoncé qu’il anticipait « déjà des conditions favorables pour continuer d’accroître la cadence de production mensuelle de 1 ou 2 pendant chacune des 2 années suivant 2021. » A cette époque, Airbus avait l’objectif d’atteindre 63 avions par mois en 2021. Autrement dit, à la veille de l’emballement de la pandémie, Airbus visait 67 avions par mois à fin 2023, soit environ 800 A320 par an ! Si la pandémie le décale dans le temps, l’objectif demeure de mise. De quoi rassurer les salariés toulousains, et au-delà toute une région, mais aussi les sous-traitants du groupe.
Gil Roy
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