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Airbus remporte une victoire décisive au Japon

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Pierre Sparaco

Japan Airlines va progressivement remplacer ses Boeing 777 par des Airbus A350-900 et A350-1000, à partir de 2019. La commande qui vient d’être signée porte sur 31 avions et est accompagnée de 25 options.

C’est incontestablement une victoire commerciale extrêmement importante pour l’avionneur européen Airbus qui réussit ainsi à rompre le monopole de fait de son concurrent américain Boeing chez JAL. Cette dernière se fournissait traditionnellement à Seattle, avec d’autant moins d’hésitations qu’elle témoignait ainsi d’une certaine forme de patriotisme économique. L’industrie japonaise est en effet étroitement associée à la production des long-courriers américains et JAL n’avait jamais passé la moindre commande à Airbus. Mais elle avait trouvé des Airbus dans la corbeille de mariage lors de sa fusion avec Japan Air Systems.

Cette volte-face, surprenante, n’a pas été explicitée lors de l’annonce du contrat, lundi, à Tokyo. Yoshiharu Ueki, président de JAL, a été peu disert, laissant aux commentateurs, analystes et médias, le soin de se livrer au jeu des suppositions. On n’imagine pas qu’Airbus ait accepté de procéder à des concessions importantes en matière de prix (la commande se monte en principe à 9,5 milliards de dollars, sur base du catalogue du constructeur) mais il n’est pas impossible que les coûteux retards du 787 aient ébranlé la confiance de JAL dans les productions américaines. Et, sur le plan des grands principes, sans doute JAL a-t-elle estimé que le moment était venu de rompre le monopole de fait dont bénéficiait Boeing depuis des décennies. Et cela malgré des liens étroits renforcés par des bonnes relations politiques. De plus, ce choix renforce indirectement les liens entre Tokyo et Londres dans la mesure où l’A350 XWB est propulsé en exclusivité par Rolls-Royce.

Pour JAL, cette commande a par ailleurs valeur de symbole dans la mesure où elle illustre le renouveau de la compagnie, après la traversée de difficultés financières graves qui l’avaient conduite au bord du précipice et avaient justifié la mise en place d’un plan de redressement d’une extrême sévérité.

Boeing ne va sans doute pas commenter cette défaite mais il ne fait pas de doute qu’elle sera durement ressentie aux Etats-Unis, le Japon étant une place forte aéronautique des Américains et l’un de ses plus sûrs bastions, qu’Airbus cherchait vainement à pénétrer de très longue date. L’idée même que les 777 de JAL puissent être remplacés par des A350 XWB tient du coup de tonnerre.

Fabrice Brégier, président exécutif d’Airbus, a fait le déplacement à Tokyo pour signer le contrat JAL, soulignant ainsi l’importance de l’événement. Mais ses commentaires n’en ont pas moins été très sobres. Ce qui ne l’a pas empêché de se dire « très honoré » d’accueillir JAL parmi ses clients.

Pierre Sparaco

A Tokyo, Fabrice Brégier, président exécutif d'Airbus et Yoshiharu Ueki, président de JAL
Japan Airlines (JAL) a signé un contrat portant sur l’acquisition de 31 A350 XWB (18 A350-900 et 13 A350-1000), assorti de 25 options.
Les Airbus A350 XWB commenceront à remplacer les 777 de JAL à partir de 2019
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Pierre Sparaco

View Comments

  • Airbus remporte une victoire décisive au Japon
    Oui, c'est bien un événement très important pour l'industrie européenne. Et il a fait l'objet d'une annonce, certes empreinte de sobriété, mais particulièrement bien placée dans le concert des discours lors du lancement de l'IRT Saint Exupéry avant-hier, à Toulouse. Ce fut là aussi un événement d'envergure. Le grand auditorium de la Cité de l'Espace réunissait, outre les grands élus de la région, tout ce que l'aérospatial compte de sommités. Louis Gallois avait fait le déplacement, voulant certainement marquer son intérêt pour ce futur institut de la recherche fédérant le secteur public et les entreprises privés afin de mieux coordonner les avancées technologiques. Et en particulier, celles concernant les systèmes embarqués. Le choix du nom de Saint Exupéry est un signe d'ouverture au monde. Un intervenant italien a tenu à le souligner. Il faut voir là un gage d'avenir susceptible de conforter au niveau mondial la place de l'Europe dans l'aérospatial, et donc des régions Midi-Pyrénées - Aquitaine concernées par cet IRT. L'ouverture de nos marchés aujourd'hui vers le Japon ne doit pas rester sans lendemain. En assistant à ce lancement, j'ai compris qu'ici, à Toulouse, le temps de s'asseoir sur ses lauriers est révolu. Et ça, c'est une autre grande nouvelle.

  • Airbus remporte une victoire décisive au Japon
    Alors là, je dis :

    BRAVO EADS !!!!!!!!!!!!!!!!

    ce marché était strictement Boeing only comme quoi on peut changer avec le temps.

    mnbee from LFLX

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