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Industrie

Aqualines projette de construire ses Ekranoplan au Pays Basque

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Gil Roy

Aqualines annonce qu’elle va concevoir et développer ses futurs navires à effet de sol 100% électrique et hybride hydrogène en France. Avec l’aide de French Tech Pays Basque entend s’implanter dans le port de Bayonne.

Les navires à effet de sol ! Ce sont les soviétiques qui, avec leurs Ekranoplan, sont allés le plus loin dans le développement de ce concept de bateaux volant au ras des flots. Et c’est un russe qui depuis 2013 tente de relancer un projet qui vient d’atterrir en France, sur la côte Atlantique.

Pavel Tsarapkina été rejoint par Guillaume Catala en 2018, puis Laurent Godin en mars 2021, ingénieur de formation et ancien Président d’Airbus / EADS en Indonésie. « Pavel Tsarapkin, CEO d’Aqualines, dirige plusieurs sociétés dans des secteurs variés (conception et construction aéronautique, immobilier, service et ingénierie médicale, etc.), tandis que Guillaume Catala préside notamment Steinberg Protocol, un fonds d’amorçage spécialisé dans l’ESG et basé à Singapour. », précise le communiqué de presse annonçant, le 14 juillet 2021, l’accord conclu avec French Tec Pays Basque.

Aqualines prévoit la commercialisation des premiers navires en 2024. © Aqualines

Aqualines affirme avoir déjà testé plusieurs prototypes de navires à effet de sol à échelle réduite. © Aqualines

Les cofondateurs précisent qu’ils ont constitué « une équipe de R&D pluridisciplinaire » composée d’ingénieurs aéronautiques, de scientifiques spécialisés en aérodynamique et en hydrodynamique, d’architectes de navires à grande vitesse, pilotes d’essai. « Ensemble, s’appuyant sur l’héritage des programmes les plus avancés au monde dans le domaine, et en utilisant les progrès de la technologie actuelle, ils ont déjà conçu et testé de nombreux prototypes de navires à effet de sol à échelle réduite ».

Aqualines prévoit la commercialisation des premiers navires en 2024. Suivront des véhicules de plus grande capacité (14-25, et 50-300 places) selon des cycles de production similaires de trois ans, précise la société.

Aqualines vise des vitesses commerciales situées entre 200 km/h et 320 km/h. © Aqualines

Ces engins maritimes sont conçus pour voler à très haute vitesse au-dessus de surfaces aquatiques planes (mers, grands lacs). Ils se déplacent grâce à l’effet de sol, lors d’un vol à très basse altitude. « Une compression d’air se crée entre le sol et l’aile de l’appareil, augmentant sa portance et lui permettant de planer à vive allure à la surface de l’eau. Ce coussin d’air leur permet d’atteindre des vitesses commerciales situées entre 200 km/h et 320 km/h. », précise Aqualines.

La start up ambitionne de développer des engins capables de rallier Marseille à Ajaccio en moins d’une heure et demie, contre dix heures en moyenne. « Ces véhicules serviront principalement au transport de passagers, mais également à la recherche et au sauvetage en mer. Aussi rapides que les hélicoptères utilisés par les secours, ils comprendront une cabine spacieuse pour embarquer du personnel et du matériel médical. » Ils seront équipés de moteurs électriques et de piles à hydrogène pour les distances plus importantes, stipule les porteurs du projet.

Dans un second temps, Aqualines promet de développer des véhicules de 14 à 25 places. © Aqualines

« Ces véhicules des mers volants ne nécessiteront pas non plus la construction de nouvelles infrastructures lourdes (embarcadères, pistes d’aviation, etc.). », ajoutent-ils. A priori, ils ne sont pas soumis à une quelconque certification aéronautique puisqu’ils volent en dessous des radars.

Gil Roy

 

 

 

 

 

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Tout est dit dans les commentaires précédents. Vive le "Plan de relance" ! Mais on va relancer quoi au fait ?

  • Projet fou qui ne pourra effectivement prendre vie que dans le pays basque (surtout si c'est appuyé politiquement et financièrement par l'autre côté de la frontière comme la télévision basque espagnole installée à la CCI de Bayonne !!). C'est surement pour cela qu'il ont choisi Bayonne et non une autre zone Aquitaine ou française.
    Une opération com et inexploitable sur les cotes atlantiques, dont les messages précédents démontre l'inutilité et la non efficience.
    Quid également pour trouver la main d'oeuvre, sachant que les entreprise locales aéronautiques et nautiques sont obligées d'aller recruter hors du département car aucun effort n'est fait pour la formation industrielle dans le pays Basque où seul le tourisme et la construction sont mis en avant. Mais c'est vrai que les maisons de la cote de Biarritz appartiennent pour beaucoup à de Russes. Et la communauté russe (et pays limitrophes) en Pays basque espagnol est assez importante. Ce qui devrait faciliter leur implantation.
    Mais affaire à suivre... Avec beaucoup de curiosité j'avoue...
    Salutations de St Jean de Luz.

  • Je crois que si un pilote de Canadair, passait par ici, son avis sur la question serait du plus grand intérêt. En effet lorsqu'ils écopent par gros temps ils sont tout à fait dans les conditions que devra surmonter cet aéronef à effet de sol

    • C est Sûr ! Surtout sur l'Océan Atlantique comme ici au pays basque ou les surfeurs viennent du monde entier ! Cet aéroplane sera bien loin des conditions des présentations d illustrations paradisiaques ! Quand il va sortir de l embouchure de l'Adour il faudra qu'il soit déjà très bien déjeaugé ! Mais attendons ne soyons pas négatifs , les Russes ont passés des tres nombreuses heures de développements investissements pour .....abandonner ! au profit des Hydravions ou là il y ont de grands débouchés ! Allez on vous suit. ... courage ! Tout est encore possible....

  • Aujourd'hui en me baladant entre deux averses, j'ai cru croiser un ekranoplane : même couleur jaune, même structure robuste, même aerodynamique, même impression de vitesse, même gros propulseurs.
    Ah mince, c'était un tractopelle...

  • Il me semble que les détracteurs du projet ne devraient pas négliger les synergies existantes chez l'opérateur avec les secteurs de l'immobilier et du médical d'une part, et d'autre part avec celles de l'expertise financière singapourienne et la force de caractère du pays basque. L'ensemble bonifiera sans aucun doute les équations physiques et aérodynamiques.

  • Le navire à effet de surface est une sorte de marronnier qui ressort régulièrement depuis des décennies. C’est basé sur un malentendu et une grosse bêtise.
    Le malentendu, c’est que les Ekranoplanes (soviétiques) avaient comme seul objectif, dans le cadre de la guerre froide, de faire une pénétration vers les USA sous les faisceaux radar. Apparemment ça n’a pas marché, et de plus il me semble que maintenant les faisceaux radar de défense vont jusqu’au sol. Les projets américains visaient le gigantisme, entre gros navire ultra-rapide et avion géant, pour lesquels les aéroports n'existaient pas.

    La bêtise, c’est de surestimer totalement la traînée induite d’un avion, et de se focaliser sur les 30% de gain de traînée induite permis théoriquement par l’effet de sol. Il faut comprendre qu’une aile d'avion moderne est incroyablement fine. La finesse de l’aile seule d’un avion de ligne est de l’ordre de 100 dans les conditions de croisière. Ca veut dire que la traînée de la sustentation de l’avion (la définition de la traînée induite) est inférieure au centième du poids de l'avion, soit moins que la traînée des roues d’un TGV, qui est d'environ 1% du poids du train. C’est incroyable mais bien vrai. L’essentiel de la traînée de l’avion est faite par la traînée du fuselage : ainsi, si l’avion de ligne a une finesse globale de 25 (la Caravelle était à 20, un A350 doit friser les 30), avec une aile de finesse 100, le fuselage fait trois quarts de la traînée totale, et l’aile un quart seulement.
    L’Ekranoplane ne gagne que 30% dans le meilleur des cas sur ce quart, grâce à l’effet de sol. Par contre, il traîne un fuselage qui est pourri par une carène, un redan, des protections pour les propulseurs, etc, contre le suppositoire parfait de l’avion de ligne. Il est déjà largement perdant, au niveau de la mer.
    Mais surtout, la finesse de l’aile d’un avion de ligne conçu pour voler à 11.000 mètres (densité 1/3) reste exactement la même à haute altitude, et la traînée du fuselage est divisée par 3 pour une même distance parcourue ! C'est pas pour rien qu'on pressurise les avions : aller trois fois plus vite, ET consommer trois fois moins au km parcouru.
    La feuille Excel d'élève que j’ai bricolée il y a 20 ans pour répondre à un ami qui voulait faire des Ekranoplanes le montre simplement : le véhicule à effet de surface consommera au mieux le double de l’avion qui vole au niveau de la mer, et 3 à 4 fois plus que l’avion qui montera au niveau 350 (je n'arrive pas à mettre cette feuille Excel dans mon message, désolé).
    Tout le reste, certification ou non, aléa météo, aéroports, c’est des détails sans importance par rapport à ces fondamentaux.
    C’est mort et archimort ! Arrêtons de gaspiller l’argent du contribuable sur cette idiotie, demandez à n’importe quel professeur d’aéro de nos écoles ! On accorde plus de foi aux images de synthèse qu’aux calculs des gens dont la compétence et le métier est de calculer, c’est déprimant. Plus une bêtise est grosse, mieux elle passe. Pourtant, dans le monde entier les constructeurs sont arrivés au même résultat ; il faut vraiment être prétentieux pour penser que c’est par manque d’imagination ou de financement.

    • @B. Guimbal
      Cette incohérence entre l'expérience, les réalités et le paraitre de nos jours se nomment TRES malheureusement : "le progrès", pour rester poli.
      Boutade : L'EU sortira un jour son chéquier pour un lombric bionique à pas cher, à régénération d'atmosphère synthétique... ( j'ai rien compris à ce que j'écris, mais c'est comme si je me présentais pour une subvention).
      Conclusion : continuez sous toutes les formes à leurrer le contribuable pour vos intérêts personnels.
      Ps : publier des inepties et des incohérences telles n'est pas digne d'un site sérieux d'informations sérieuses. Ce n'est pas la première fois, ce ne sera vraisemblablement pas la dernière. D'ailleurs je vous ne vous lis désormais que rarement.

      • " Ps : publier des inepties et des incohérences telles n’est pas digne d’un site sérieux d’informations sérieuses. "
        Meuhh non, au contraire, c'est marrant comme tout, et c'est fait pour nous distraire.
        Comme le disait je ne sais plus qui, il vaut mieux en rire qu'en pleurer.

        • Aerobuzz mise sur l'esprit critique de ses lecteurs. Et jusqu'à présent, il n'a pas été déçu.
          Aerobuzz n'est pas le journal officiel encore moins la Pravda. Et tant pis pour ceux qui ne l'ont pas compris depuis le temps que dure cette complicité entre la rédaction et les lecteurs !

    • Je pense que le but, c'est surtout de consommer moins qu'un navire à la même vitesse, pas de lutter avec l'avion

      • Très bonne remarque. Mais le défaut est que l'ékranoplane ne transporte pas (tellement) plus qu'un avion, et bien moins qu'un navire.
        Il va donc falloir consommer beaucoup beaucoup beaucoup moins... En tout cas, moins au kilo de fret transporté...

    • Finesse 30 pour un A350 me paraît un peu surréaliste, pourquoi gagner 10 par rapport à la Caravelle ?

      • PS: pourquoi gagner de la finesse sur un avion de ligne ? Parce que plus il est fin, moins il consomme de kéro....

      • Parce que depuis 1955 (date du premier vol de la Caravelle), on a fait de notables progrès en aérodynamique et en conception des ailes et des avions en général. Les profils d'ailes ont changé, la géométrie a changé (allongement, vrillages, répartition de portance, gouvernes, winglets, etc...).
        30 de finesse pour un A350 ? J'aurais dis plus.
        De mémoire la Caravelle faisait 22 de finesse, et en 1955 c'était un exploit fabuleux par rapport aux avions de l'époque, même aussi jolis que les Constellations. On se rappelle de son vol Paris-Dijon avec les moteurs à la poussée zéro, partant de 12000 mètres vertical Paris et arrivant à Dijon à 1600 mètres...
        Merci à Mr Gimbal pour sa magnifique démonstration... Bon sens pragmatique, quand tu nous tiens...

  • Contrôle radar ou pas, il faudra expliquer à ces messieurs qu’ils n’échapperont pas à la certification, car il s’agit un aéronef pléonasmique car volant, lequel devra répondre à un règlement qui n’existe pas encore.

  • Bonjour à tous

    On n'arrête pas le progrès !
    Grace à la propulsion électrique et encore mieux hybride hydrogène , un engin antédiluvien dont on ne trouvait plus que quelques faucilles ......
    Pardon ! Quelques fossiles en Russie , va revivre .
    N'ayant pas trouvé sa place dans l'évolution il revient dans la course grâce à la débauche d'énergie à bas cout permise par la "fée électricité" hydrogénée qui a certainement une voie convergente vers la fossilisation .
    Une bonne association de compétences ......

    Si le projet se concrétise , pour les essais le Loch Ness en compagnie de Nessie serait plus indiqué que Bayonne .

    C'est la saison , Aérobuzz ouvre le bal .
    Salutations écossaises

  • Si je me souviens bien les nazis avaient envisagé d'aller bombarder New-York (par exemple) avec ce type d'engins. Dornier n'avait-il pas réalisé à cette époque un exemplaire ? Je crois que c'est l'effet de sol qui a permis au Spruce-Goose de Hugues de réussir son envol mais pas plus.
    L'effet de sol agit sur la plupart des avions à ailes basses (d'autant plus qu'elle est basse) et c'est ce qui nous permet de réussir nos kiss-landing. Comme la portance se trouve augmentée par l'effet de sol, la surface alaire pour un poids de l'avion donné, peut être réduite et donc la traînée. Un point c'est tout. Rien de bien nouveau.

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