Après avoir réduit ses effectifs pendant la crise, ATR compte sur l'interim et la sous-traitance pour amorcer sa remontée en cadence. © ATR
En 2021, ATR a livré 31 avions neufs. Il vise 50 en 2024. La crise a rebattu les cartes sur le marché du transport aérien régional. Le constructeur franco-italien, toujours seul sur le segment des turbopropulseurs, se dit en mesure d’en profiter grâce notamment à ses nouveaux programmes.
Après une année 2020 catastrophique (10 livraisons et 3 commandes nettes), 2021 apparait comme une année de convalescence pour ATR qui a livré 31 avions neufs et 10 avions d’occasion, et qui a décroché 35 commandes et enregistré 3 annulations (32 commandes nettes). Il espère livrer à peu près autant d’avions en 2022, bien que son objectif soit de 50 en 2024.
Le constructeur franco-italien est persuadé que les années à venir seront radieuses. Avant la crise, il estimait à 3.000 avions le marché potentiel sur les 20 à venir. Il est en train de réactualiser cette prévision. Mais dans le même temps, il estime à 1.200 le nombre de vieux turbopropulseurs à remplacer, et il est convaincu que la version à décollage et atterrissage courts de l’ATR 42-600S va bénéficier d’un appel d’air.
Cette version est destinée à connecter les communautés isolées, notamment insulaires. Seul un avion capable d’opérer à partir de pistes courtes peut le faire. Les besoins sont évalués entre 150 et 200 appareils sur 20 ans. Les essais en vol doivent débuter au printemps 2022. La première livraison doit avoir lieu fin 2024.
ATR affirme que la crise a amené les compagnies aériennes régionales à remettre en question leurs fondamentaux. L’effondrement brutal des volumes de trafic les conduits non plus à se focaliser sur le cout au siège, mais sur le cout au vol. La nouvelle motorisation PW127XT est une réponse à cette demande. Elle offre une réduction de 3% de la consommation de carburant, mais surtout une baisse de 20% des coûts de maintenance moteur.
Toujours dans cette logique d’optimisation des coûts, ATR étudie la possibilité de proposer une version combi. C’est un marché étroit, mais une fois encore, ce sont les petites communautés isolées qui sont visées.
Plus globalement, ATR estime à 460 la demande pour les avions cargos sur les 20 ans à venir. Actuellement, la flotte d’ATR cargo est de 140 unités. En 2021, le constructeur franco-italien a livré six ATR 72-600 cargos neufs. Tous étaient destinés à FedEx qui en a commandé 30 en 2017. Le premier a été livré en décembre 2020. Pour l’heure, tous les créneaux « fret » sont réservés à FedEx qui peut encore confirmer 20 options. De quoi décourager les autres clients.
Au 31 décembre 2021, ATR avait en commande 196 avions. L’annonce d’Embraer de se lancer sur le marché des turbopropulseurs régionaux n’inquiète pas le constructeur toulousain. C’est du moins l’impression qu’il veut donner. Et si riposte il devait y avoir, il faudrait d’abord en convaincre ses actionnaires, à savoir Airbus et Leonardo.
Gil Roy
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Surpris ! Le Dash-8-Q400 a disparu des radars ? C'est un concurrent non négligeable !
J'avais rapidement évoqué cette information ici :
https://www.aerobuzz.fr/breves-aviation-generale/un-sixieme-dash-8-pour-la-securite-civile/
Mais la production des Q400 est arrêtée, ce qui laisse ATR en position de force sur le segment. Néanmoins DHoC/Longview garde la possibilité de relancer la production ultérieurement mais ailleurs qu'à Toronto.