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Industrie

ATR entrouvre la porte de la Chine

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Gil Roy

ATR vient de signer ses deux premiers contrats avec des compagnies chinoises. Ils portent sur des ATR 42-600 limités à 30 sièges, histoire de ne pas bousculer les constructeurs en place. Pas question de ruiner les chances d’obtenir la certification chinoise. Au pays de la contrefaçon, ATR doit avancer à pas mesurés.

La stratégie gagnante mise en œuvre par ATR pour pénétrer avec succès le marché japonais commence à bourgeonner en Chine. Tout en misant sur la dynamique du groupe Airbus, en s’inscrivant dans le sillage d’Airbus Helicopters et d’Airbus Avions Commerciaux, ATR a ouvert, il y a deux ans, un bureau de représentation à Pékin. Cette tête de pont a notamment permis de nouer des relations avec les autorités locales et de déboucher sur deux premières commandes dévoilées en ouverture du salon du Bourget 2017.

ATR 42-600 face au MA600

Chez ATR, on ne crie pas encore « victoire ! ». La finalisation des ces deux premiers contrats est liée à l’obtention du certificat de type chinois. Et à ce niveau, rien n’est encore joué. Xi’an Aircraft a développé dans les années 2000 un biturbopropulseur régional qui ressemble singulièrement à l’ATR. En dire plus serait politiquement incorrect et ce n’est évidemment pas dans l’intérêt de le faire remarquer.

Le constructeur franco-italien doit faire avec. Non seulement, il n’est pas question de parler de contrefaçon, mais en plus, il faut se garder de concurrencer l’ATR chinois. D’où le choix de limiter la capacité de l’ATR 42-600 à 30 sièges, soit 19 de moins que son aménagement optimal. L’ATR chinois MA600 est un 50/60 sièges.

ATR a déposé un certificat de certification en Chine. Il semblerait que le constrcucteur chinois Xi’an ait l’intention d’en faire autant en Europe. Si tel est le cas, la partie ne va plus seulement se jouer entre ATR et la Chine, mais également avec l’EASA. Ca risque de ralentir la pénétration du constructeur franco-italien sur le plus prometteur des marchés.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • "En dire plus serait politiquement incorrect et ce n’est évidemment pas dans l’intérêt de le faire remarquer."
    -
    Avant de ressembler à l'ATR, le MA600 est avant tout une amélioration du MA60, lui même une copie de An-24.
    Non, nous ne sommes pas le nombril du monde...

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