Boeing affiche des bénéfices en hausse de +18% en 2013

En 2013, Boeing a réalisé un chiffre d’affaires de 86,6 milliards de dollars, en hausse de 6 %, et dégagé un bénéfice net de 4,58 milliards, un bond en avant de 18 %. Le groupe américain affiche ainsi son exceptionnelle capacité à rebondir, à traverser les turbulences techniques et financières les plus sévères et à maintenir imperturbablement une rentabilité que lui envient ses concurrents, à commencer par l’Airbus Group.

La remarque saute à l’esprit en se souvenant des grandes difficultés qui ont perturbé l’entrée en service du 787, victime de défaillances répétées de ses désormais célèbres batteries lithium-ion, puis d’autres maladies de jeunesse. Des dizaines d’avions ont été longuement cloués au sol, les livraisons ont été interrompues, les compagnies clientes rendues pour le moins mécontentes. Ce grand désordre n’a pourtant pas affecté durablement l’image du géant américain et la répartition harmonieuse de ses activités entre avions commerciaux, appareils militaires et autres programmes de Défense lui ont permis de bien amortir le choc. D’où la publication de résultats enviables et une image de grande prospérité, bien que les dépenses militaires soient plus que jamais contenues. Il en résulte un environnement jugé difficile (toutes proportions gardées) mais fort de bonnes perspectives, ne serait-ce que grâce au début de la production de 179 ravitailleurs KC-46A pour le Pentagone, une opération de longue haleine qui tiendra bientôt de la rente de situation.

De plus, Boeing Defense, Space and Security tire un bon parti de valeurs sûres et rentables. La remarque s’applique notamment à l’inépuisable F/A-18 dont 48 exemplaires ont été livrés l’année dernière, près d’un part semaine, héritage bienvenu de l’absorption de McDonnell Douglas il y aura bientôt 20 ans. Tout comme l’a été le gros cargo militaire C-17, maintenant arrivé au terme de sa carrière industrielle. De même, le F-15E continue sa route (15 ont été livrés en 2013) et tente de jouer les prolongations avec de nouveaux dérivés. Côté hélicoptères, le redoutable AH-64 Apache poursuit son chemin, 44 exemplaires ayant été livrés à l’U.S. Army l’année dernière.

Les programmes civils, très médiatisés dans le cadre de la rivalité quotidienne avec Airbus, outre le 787, promis à un bel avenir, comptent des atouts solides, notamment le « triple 7 » que va prolonger le 777-X (259 commandes de lancement) et, bien sûr, le 737 MAX remotorisé. Le carnet de commandes des avions civils de Boeing comptait, au 31 décembre, 5.080 appareils, un record en même temps qu’une incitation à accroître les cadences de production. Rien de bien spectaculaire n’est prévu pour autant.

Pierre Sparaco