Alors qu’Airbus s’apprête à faire entrer le C-Series de Bombardier dans son catalogue, Boeing et Embraer annoncent ce jour la signature d’un protocole d’accord (MoU) qui donne au constructeur américain le plein contrôle sur les activités d’Embraer dans les domaines de l’aviation commerciale et des services.
Airbus et Boeing renforcent leur duopole en consolidant leur position sur le marché des avions commerciaux. Les deux poids-lourds ont simultanément décidé de compléter leur entrée de gamme en prenant, chacun, le contrôle d’un constructeur d’avions de transport régional. Rapidement, l’un et l’autre ont jeté leur dévolu sur les deux meilleures offres et surtout les plus abouties, en l’occurrence le canadien Bombardier pour l’européen Airbus, et le brésilien Embraer pour l’américain Boeing.
Airbus et Boeing s’offrent ainsi au meilleur prix deux familles d’avions commerciaux répondant aux besoins spécifiques du segment des 70-130 sièges, de manière à couvrir de fait, l’ensemble du marché entre 70 et plus de 450 sièges. Alors qu’Airbus a pris la majorité dans la structure qui produit le C-Series, Boeing récupère 80% des parts d’une joint-venture nouvellement créée regroupant les activités d’Embraer dans les domaines de l’aviation commerciale et des services.Cette transaction évalue la totalité des activités « aviation commerciale » d’Embraer à 4,75 milliards de dollars et prévoit une participation de Boeing dans le capital de la coentreprise à hauteur de 80 %, soit 3,8 milliards de dollars. Une fois finalisée, la coentreprise entre Boeing et Embraer dédiée à l’aviation commerciale sera conduite par une équipe dirigeante basée au Brésil, avec à sa tête un président et un directeur général. La nouvelle entité sera directement rattachée à Dennis Muilenburg, PDG de Boeing.
Bien que ces partenariats revêtent la forme d’acquisitions pour les deux poids-lourds, ils offrent à Bombardier et à Embraer la possibilité d’envisager l’avenir plus sereinement et en plus grand. Les deux avionneurs étaient à bout de souffle et les programmes C-Series et E-Jet E2 en souffraient. D’autant que sur ce segment de marché la concurrence russe, chinoise et japonaise monte en puissance et pourrait devenir dangereuse à terme.
En bénéficiant de la force de frappe commerciale de Boeing et d’Airbus, mais aussi de leur organisation industrielle et de leur support client, Embraer et Bombardier changent de catégorie et accèdent à un niveau qu’ils étaient incapables d’espérer atteindre seuls.
En prenant le contrôle au même moment de deux constructeurs d’avions régionaux, les deux géants préservent non seulement l’équilibre du marché, mais gardent à distance leurs potentiels concurrents chinois. Au passage, ils leur coupent l’herbe sous les pieds. La Chine avait elle aussi des visées sur Bombardier et Embraer.
Gil Roy
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