La commande récente de 40 CS300 que vient de signer le loueur irlandais Macquarie, remet le CSeries de Bombardier dans la course, d’autant que le constructeur canadien annonce les premières livraisons liées à ce contrat pour 2017. De nombreuses incertitudes subsistent néanmoins autour de ce programme.
Après avoir été immobilisé plus de trois mois pour cause d’incident moteur, le C.Series a repris ses essais en vol. Bombardier ne se départit pas d’un bel optimisme sur l’avenir du programme et a toujours la ferme intention de livrer le premier exemplaire à la fin de l’année prochaine. Ce qui suppose qu’aucun nouvel incident ne vienne troubler le bon déroulement du programme, jusqu’à présent poursuivi par la malchance.
Le calendrier a en effet sérieusement dérapé, dès la mise en chantier des avions destinés aux essais de certification, à un point tel qu’on a pu se demander si l’industriel québécois n’était pas dépassé par le nombre et l’ampleur des problèmes à traiter. De plus, les commandes de vol électriques ont posé problème, sans que l’on sache si les difficultés sont maintenant aplanies. Bombardier ne serait pas le premier avionneur à se heurter à un tel dossier et chacun se souvient que d’autres, précédemment, ont appelé Dassault Aviation au secours. Enfin, le 29 mai, est intervenu un vrai coup dur, heureusement au sol, l’explosion non contenue d’un Pratt & Whitney PW1500G. Il n’en fallait pas davantage pour confirmer que les budgets initiaux ne seront pas respectés.
A East Hartford autant qu’à Montréal, Pratt et Bombardier ne se sont pratiquement pas exprimés sur le sujet, notoirement délicat, mais, début septembre, le problème ayant été circonscrit et des solutions mises en place, l’incident a été déclaré clos. Pendant ces trois mois d’immobilisation forcée, les avions ont bénéficié d’aménagements techniques complémentaires, pour éviter que ce temps précieux ne soit entièrement perdu. Reste à savoir si un tempo plus rapide permettra de combler le retard, ce qui est loin d’être certain.
De plus, Bombardier n’a probablement pas pu poursuivre ses efforts commerciaux avec la même crédibilité. D’où l’importance particulière que revêt la commande de 40 avions que vient de signer le loueur irlandais Macquarie, un contrat accompagné d’options sur 10 exemplaires supplémentaires. Les premières livraisons sont prévues pour 2017.
Par rapport aux géants de la profession, Macquarie est un petit intervenant qui ne compte que 136 avions en portefeuille. Ce qui signifie que l’achat de ces 40 appareils relève de la profession de foi, même si on imagine que les circonstances lui ont permis d’obtenir des conditions financières favorables, bien entendu tenues secrètes.
Le carnet de commandes, qui comprend quelques inconnues, est désormais nettement supérieur à 300 avions, hors options (lesquelles sont nombreuses). Bombardier ne croit pas que le plus court des Boeing 737 et l’Airbus A319 puissent vraiment le gêner, le C.Series, contrairement à ces concurrents, ne résultant pas de « l’intrapolation » d’un avion plus gros. Mais il y a là matière à débat.
Bombardier croit fermement à la réalité prometteuse du marché auquel s’adresse le C.Series, celui des avions d’une capacité de 100 à 149 places. Sa dernière étude prévoit 7.100 avions sur 20 ans, en même temps que le retrait du service de 3.300 appareils déclassés.
En revanche, on ne parle plus de passerelles techniques ou commerciales qui étaient envisagées avec Comac. Les discussions portaient sur des sujets ambitieux, à commencer par un concept de cockpit commun pour les C.919 et C.Series. Une idée judicieuse mais irréaliste, qui a été abandonnée.
Une seule chose est certaine, l’avenir du C.Series se jouera dans les quelques mois à venir.
Pierre Sparaco
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