Calme plat à Dubaï

Les avionneurs affichent profile bas au salon aéronautique de Dubaï (8-12 novembre 2015). Le contexte politico-économique ne favorise pas les affaires. Les éditions se suivent et ne se ressemblent pas.

Au deuxième jour du salon de Dubaï, toujours pas de contrats du siècle ! L’édition est pliée. Les constructeurs aéronautiques n’ont pas l’habitude d’attendre le troisième jour et encore moins la fin d’un salon pour faire leurs annonces. Comme on pouvait s’y attendre, l’édition 2015 du Dubai Airshow ne restera pas dans les annales contrairement à la précédente qui avait battu tous les records avec environ 200 milliards de dollars de contrats et des commandes record. En 2013, le lancement du 777X s’était accompagné de l’annonce de la vente de 259 appareils pour un montant de 95 Md$.

Cette année, les industriels font de la mousse avec ce qu’ils peuvent. C’est ainsi que Boeing a du se contenter de dévoiler l’identité d’un client, en l’occurrence Jet Airways, pour un contrat signé bien avant le salon. Du côté d’Airbus, pour l’heure, c’est toujours silence radio. A défaut de contrat, une version « neo » de l’A380 serait la bienvenue…

Même à Dubaï, les surenchères ont une fin, d’autant que depuis la dernière édition du salon, le prix du pétrole a été divisé par deux, et que les émirats sont tous, à un degré plus ou moins important, impliqués financièrement et militairement dans les conflits coûteux qui entraînent le Moyen-Orient, et le monde avec lui, dans une spirale dangereuse.

Bien qu’ils sachent que le climat n’est pas aux affaires, les industriels sont venus en force au salon du Dubaï à l’image de la France présente à travers le groupe Airbus, mais aussi Air France Industries KLM Engineering & Maintenance, ATR, Dassault Aviation, MBDA et Safran, auxquels s’ajoute une vingtaine d’industriels réunis sur le pavillon animé par le GIFAS.

Au Dubai Airshow 2015, le Pavillon France (stand n°726) regroupe les sociétés soutenues par le GIFAS : Air Cost Control, BeAM, Composite Industrie, Daher, Dassault Systèmes, DCI, Dedienne Aerospace, Erte Bowen, Eurep Industries, Factem, Finaero, GMI Aero, Lacroix, Latecoere, Nyco, Price Induction, Revima Group, Sabena Technics, SDV, Thales et Tubesca Comabi.

Au-delà des annonces fracassantes qui contribuent au show médiatique, il y a une réalité économique. Sur les 20 ans à venir, le Moyen-Orient devrait afficher une hausse de son trafic aérien de l’ordre de 6%, sensiblement supérieure à celle du trafic mondial (4,6%). Boeing prévoit que 3.180 avions nouveaux seront nécessaires pour soutenir cette croissance. Le gâteau est évalué à 730 milliards de dollars. Pas question de le négliger d’autant qu’il y a du monde autour de la table. Et il ne s’agit ici que de marchés civils…

Gil Roy