L’EASA ayant validé les contrôles non destructifs proposés par Elixir Aircraft et aucun défaut n’ayant été décelé sur les premiers avions contrôlés, les avions Elixir vont pouvoir à nouveau voler. Les livraisons vont aussi pouvoir reprendre.
C’est le 5 octobre 2023 que l’agence européenne de la sécurité de l’aviation civile (EASA) a donné son feu vert. La flotte des Elixir était clouée au sol depuis mai 2023 à cause d’un doute sur le suivi de la qualité. Elixir Aircraft n’était pas en mesure de garantir l’absence de séparateur dans les éléments en carbone.
Le séparateur, c’est la protection des feuilles de carbone. Il doit être retiré au moment de la mise en œuvre. La traçabilité sur laquelle se reposait le constructeur ne permettait pas de s’assurer que l’opération avait été faite à 100%. Il a donc fallu qu’Elixir Aircraft propose à l’EASA une nouvelle procédure, mais aussi, il a fallu s’assurer que la vingtaine d’avions déjà produits n’avaient aucun défaut.
En faisant appel à des experts des contrôles non destructifs, le constructeur a élaboré une procédure spécifique et la faite valider par l’EASA. Une fois cette étape initiale franchie avec succès, il a fallu démonter tous les avions et effectuer les contrôles. Trois nombres résument l’ampleur de la tâche : 1.650 pages de gammes de contrôles, 8.343 séparateurs à contrôler par avion et 9 rapports de justification EASA. A ce jour 10 des 20 avions déjà produits ont été contrôlés et aucun défaut n’a été détecté déclare le constructeur. L’opération nécessite une semaine dont trois jours uniquement pour le contrôle par ultrasons.
Le constructeur précise que cette opération a mobilisé 4 ingénieurs Structures, 1 ingénieur Conception, 1 ingénieur Logiciel 3 techniciens Méthodes, 1 stagiaire Méthodes… et des dizaines de personnel de production pour démonter et réassembler les avions. C’est au prix de cette mobilisation générale qu’Elixir Aircraft est parvenu à résoudre ce problème de taille.
Les cinq mois que viennent de vivre les 130 salariés d’Elixir Aircraft resteront gravés dans la mémoire collective de l’entreprise.
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Il se trouve que je travaille dans le domaine de la gestion des risques industriels. Ce qui m'étonne toujours en aviation, c'est que des mesures parfois extrêmes sont décidées par l'administration avant même que le risque ne soit un tant soit peu qualifié. Bien sûr, la sécurité passe avant tout, mais la logique pourrait aussi avoir son mot à dire. Dans cette affaire, quel était le risque réel lié à la présence éventuelle d'un séparateur ? Il serait bon de l'évaluer, le quantifier et aussi de l'expliquer, car au delà du coût sans doute astronomique de cette opération pour le constructeur, ce manque de transparence (la mention laconique "pourrait fragiliser l'ensemble" ne veut concrètement rien dire) a pour effet secondaire de semer le doute chez les utilisateurs actuels ou futurs. On connait la suite...
Oui mais, cf les DR...
PS : je n'y connais rien en risques industriels :-)