C’est en train+vélo que je me suis rendu à Payerne ce mercredi 7 juillet. J’ai exclu de voyager en voiture pour aller voir un avion qui fait fi des carburants fossiles.
Mercredi 7 juillet, à l’arrivée sur la base aérienne de Payerne, vers 18h00, l’ambiance est calme. Le HB-SIA a décollé à 6h51 et tout s’est bien passé depuis. Vers 19h40, j’entends Bertrand Piccard, le père du projet, exprimer un peu d’inquiétude. A cause d’un fort vent d’ouest, l’avion ne peut pas rester très longtemps dos au soleil. Or, quand celui-ci devient rasant, c’est la position à tenir pour exposer les cellules photovoltaïques au mieux.
Le directeur de la communication intervient : « oui, c’est ça Bertrand, fais-nous monter la sauce. On a besoin de suspense !« . Bertrand Piccard commence à répondre qu’il n’aura pas à se forcer… Lorsqu’un responsable technique arrive de la salle de contrôle : « calme-toi, Bertrand, on est mieux que prévu ! »
A bord de l’avion, André Borschberg pilote aussi finement que possible. La salle de contrôle donne des instructions du genre : « réduisez la vitesse du moteur n°3 de 5 tours par minute« . Vers 22h, je quitte le hangar (toujours à vélo) pour me rendre à l’hôtel (j’ai d’ailleurs un hôtel à déconseiller à Payerne). Après quelques brèves heures de repos, l’excitation ne m’aidant pas à trouver le sommeil, je suis de retour à la base à 5h00. J’ai délibérément manqué le point presse de 4h00. Toute la nuit, le pilote se sera efforcé de voler à la vitesse de taux de chute minimal, soit 23 kt, autrement dit à la finesse max…
Vers 9h00, l’approche finale et l’atterrissage ont l’air de se passer parfaitement bien. L’assistance au sol attrape les ailes au bon moment. Pas question qu’elles touchent le sol, comme sur un planeur. Le HB-SIA s’immobilise, après un bref roulage, devant le public.
Plusieurs salves d’applaudissements saluent l’atterrissage puis l’ouverture du cockpit et enfin la descente d’André Borschberg. Celui-ci s’engouffre dans une camionnette blanche… pour un « raccord maquillage », sourit un cameraman. Le pilote expliquera ensuite avoir changé de combinaison.
Il aura réussi à tenir sans dormir. Car s’assoupir est interdit ! Dans ce cas, l’avion, faute de pilote automatique, s’incline et perd de l’altitude. Des vibreurs, situés au niveau des bras s’activent alors immédiatement et réveillent le pilote. Mais André Borschberg a un secret. C’est le yoga qui lui aura permis d’éviter les crampes et de rester concentré. Sans oublier un accessoire simplissime : un brumisateur.
Thierry Dubois
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Dans les coulisses de l'exploit de Solar Impulse
"... le pilote se sera efforcé de voler à la vitesse de taux de chute minimal, soit 23 kt, autrement dit à la finesse max…"...
...Même les lois de l'aérodynamique verdissent...
Phill Lozof
Dans les coulisses de l'exploit de Solar Impulse
Bonjour,
Bravo André et Bertand !!
Un fervant admirateur de Bertrand Piccard par contre avec un "c".
Aéronautiquement vôtre !
Pascal Picard
Message @Gil : Si un jour vous décider de faire un reportage sur les mécaniciens aéronautique, ce serai un plaisir. Je travail sur l'aéroport de Bâle-Mulhouse.
Dans les coulisses de l'exploit de Solar Impulse
Nous y voilà : l'aviation du futur !!
80% de la réussite est dans le premier pas (Woody Allen)
C'est quand même plus crédible que l'HY BIRD de LISA-Airplanes !!
BRAVO ! à nos amis suisses.
JJT