Les livraisons de Rafale à la France ne recommenceront pas avant 2022. D'ici là, Dassault a encore 47 Rafale export à livrer. Et peut-être plus, si les négociations en cours aboutissent. © Dassault Aviation
En 2019, Dassault a réalisé le plus important chiffre d’affaires de son histoire, à 7,341 milliards d’euros, en hausse de 44%. Alors que le marché de l’aviation d’affaires continue de tourner au ralenti, le militaire permet au constructeur français de battre des records et d’envisager sereinement son avenir à long terme.
« Le Rafale, c’est ce qui nous fait vivre et c’est grâce à lui que nous battons des records », résume Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, en commentant les excellents résultats financiers de son groupe en 2019 et en présentant les perspectives 2020. Et même si l’année écoulée a été une « année blanche » en termes de vente de Rafale, les livraisons de Rafale export ont battu, elles aussi, un record avec 26 appareils livrés à l’Inde, l’Égypte et le Qatar.
Les livraisons à l’armée française ne reprendront pas avant 2022. Il reste 28 Rafale à livrer sur un total de 180. 2020 et 2021 seront donc, à nouveaux, des années export. Au 31 décembre 2019, 49 Rafale Export avaient été livrés et il en restait 47 à livrer. En 2020, Dassault prévoit 13 livraisons et programme « une remontée forte en 2021 de la cadence ».
Par ailleurs, il continue de prospecter de nouveaux clients. Après une phase d’évaluation en vol, le constructeur a fait de nouvelles propositions à la Suisse et à la Finlande. « Nous allons négocier toute l’année ». La réponse à ces appels d’offres n’est pas attendue avant début 2021. Dassault a également fait de nouvelles propositions à l’Inde pour équiper son armée de l’air et sa Marine.
D’autres pays sont dans le collimateur du Rafale, mais Eric Trappier n’en dira pas plus. Sauf peut-être que cela aurait du sens, comme il le déclare, que l’Allemagne choisisse le Rafale plutôt que le F-18 ou le F-35 pour remplacer ses Tornado. Cela aurait d’autant plus de sens que la France et l’Allemagne ont décidé de lancer le programme SCAF (Système de combat aérien futur) au salon du Bourget, en juin 2019, et que les gouvernements des deux pays respectifs ont débloqué, en février 2020, un budget de 180 M€, certes modeste, mais indispensable au lancement des démonstrateurs. « Ce contrat cadre s’étend sur une période de 18 mois avec pour objectif les premiers essais en vol en 2026 », précise Eric Trappier qui n’a évidemment pas pu ne pas voir le manque d’empressement du Bundestag, le parlement allemand, pour voter ce budget.
Il est temps pour le SCAF de dépasser le stade médiatico-politique pour entrer en phase de recherche et de développement. © Dassault Aviation
La coopération franco-allemande répond à une demande des états. L’objectif est de livrer le premier standard opérationnel vers 2040. La gestion du Rafale a été longue également rappelle Eric Trappier : « Ça a vraiment commencé quand nous avons fait un démonstrateur. C’est la raison pour laquelle je voulais un démonstrateur pour le SCAF. Le SCAF peut éviter que l’Allemagne achète du F-35 ou son successeur ».
Les remarquables résultats financiers de Dassault en 2019, s’expliquent non seulement par la livraison d’un nombre record de Rafale, mais également par la montée en puissance des différents contrats de maintenance en conditions opérationnelles signés avec la France. L’avionneur s’est ainsi vu notifié par la France le contrat « Rafale Verticalisé » (RAVEL) pour le soutien de Rafale français. Dassault Aviation est désormais le seul maître d’œuvre du MCO pour les équipements de l’avion (sauf moteurs et sièges) et les prestations techniques et logistiques renforcées. Un contrat d’une durée de 10 ans.
Falcon 900 MPA en vol. Le militaire offre de nouveaux débouchés aux Falcon alors que le marché de l’aviation d’affaires reste fragile. © Dassault Aviation
Au contrat RAVEL est venu s’ajouter un avenant au contrat pour le développement du Standard F4 du Rafale, notifié en 2018, portant sur des compléments de travaux de développement et d’intégration. Au final, bien que 2019 ait été une année sans commande de Rafale, les prises de commandes Défense France s’établit à 2,6 milliards d’euros, contre à peine plus d’un milliard en 2018.
En 2019, Dassault a aussi enregistré la commande de deux Falcon 8X dans le cadre du programme Archange de l’armée de l’air française. Un troisième avion est en option. A noter que le constructeur a livré au Japon ses quatre premiers Falcon multi-missions ; ce pays a également commandé en 2019, un sixième Falcon de Surveillance maritime destiné à ses garde-côtes.
Essais en soufflerie de la maquette Falcon LSBJ, à double empennage pour masquer le bruit des moteurs vers le sol, dans la soufflerie European Transonic à Cologne. © Sébastien Randé / Dassault Aviation
Les versions militaires et parapubliques du Falcon connaissent un réel succès qui ne compense toutefois les faibles ventes sur le marché de l’aviation d’affaires qui reste « difficile » et où persiste la « pression concurrentielle ». En 2019, Dassault a livré 40 Falcon, soit autant que de commandes. Il prévoit le même nombre pour 2020. L’entrée en service du Falcon 6X est programmée pour 2022. La décision de lancer un nouveau Falcon a été prise, elle sera annoncée officiellement au cours de 2020. Les Falcon ne pèsent, en ce moment, que pour 13% dans le carnet de commandes et 30% dans le chiffre d’affaires 2019.
Gil Roy
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et by et dire que les polonais et les belges se sont fait avoir par l'achat du F35.... vive l'Europe