Le numéro un français du drone professionnel lance son drone de troisième génération. L’UX-11 est un concentré de technologie de 1,6 kg animé d’une intelligence artificielle. Delair s’est appuyé sur les chercheurs de l’ISAE-Sup Aero pour concevoir et mettre au point ce petit drone surdoué qui est aussi le seul au monde à se poser comme un oiseau.
L’UX-11 est d’une facilité déconcertante de mise en œuvre. Les ailes s’emboitent sur le corps en un mouvement. La caméra est intégrée sous le fuselage, tout comme la sonde millimétrique qui permet au drone de se poser comme un avion, en cabrant à la limite du décrochage pour casser la vitesse, juste avant de toucher le sol.
Les avions sont STOL (« Short Take-Off and Landing »), les drones sont désormais BTOL ou « Birdlike TakeOff and Landing ». Selon Delair, l’UX-11 est le premier drone BTOL autrement dit capable d’effectuer en complète autonomie, un atterrissage aux grands angles d’attaque pour réaliser un posé de précision ultra-court.
L’UX-11 est entièrement automatique et autonome. Il exécute la mission qui a été programmée et dont l’opérateur peut suivre le déroulement sur tablette. Après une check-list qui dure cinq minutes environ, le petit drone décolle d’une simple impulsion donnée par l’opérateur et vient se positionner en hippodrome, à la verticale du point de décollage, dans l’attente de déclenchement de la mission.
Son autonomie d’une petite heure de vol lui permet de parcourir environ 60 km. L’UX-11 a été conçu pour les vols BVLOS (Beyond Visual Line of Sight), c’est-à-dire hors de vue de l’opérateur. Il bénéficie d’une technologie radio propriétaire et d’une connectivité 3G/4G pour assurer la communication entre le drone et la station de contrôle au sol.
Le vol hors vue est une des spécialités de Delair. Depuis sa création en 2011, cette start up toulousaine devenue PME de 120 salariés, s’est imposée comme l’un des spécialistes mondiaux du vol hors vue, avec ses deux premiers drones à voilure fixe, le DT-18 et le DT-26.
L’UX-11 s’inscrit dans la lignée de ces deux modèles qui ont permis de défricher le marché et d’écrire la réglementation française et d’inspirer le cadre européen. Il bénéfice du savoir-faire de Delair qui est parvenu à faire entrer dans ce petit drone de 1,10 m d’envergure et de 1,6 kg maxi, un concentré de technologie et d’innovation, pour en faire un produit d’entrée de gamme à 16.000 euros, accessible à un plus grand nombre.
« Au moins dix sujets technologiques sont concentrés dans un tout petit appareil », résume Michaël de Lagarde président et co-fondateur de Delair. Cela va de l’aérodynamique à la communication avec le sol en passant par l’énergétique, l’imagerie ou encore la compatibilité électromagnétique. « Tous les systèmes ont tendance à se brouiller. En termes d’énergie à bord, les contraintes sont extrêmes ».
Delair a fait le choix d’une aile volante. « Ce n’est pas la formule la plus performante, mais c’est la plus solide et la plus facile à produire », explique Michaël de Lagarde. Elle a été développée en soufflerie numérique grâce à l’expérience acquise avec le DT-18. « Les essais que nous avons réalisés dans la soufflerie S4 de Supaero nous ont permis de caler notre modèle numérique et de l’extrapoler à l’UX-11. Nous avons effectué beaucoup d’essais en vol ».
Delair qui est implanté à Labège, à proximité de l’ISAE-Supaero, s’appuie sur les étudiants et les chercheurs de l’école. « Même si la finalité des chercheurs n’est pas la même que celle d’une entreprise, nous avons appris beaucoup à leur contact. Nous avons une passion commune. Il y a régulièrement des allers retours avec des thésards. Ca ne débouche pas forcement, mais le fait d’être en contact avec le milieu académique garde nos ingénieurs au top niveau ».
De quatre ingénieurs passionnés en 2011, Delair est passé, aujourd’hui à 120 salariés. En 2018, les effectifs devraient faire un bond. Alors que depuis sa création, la société a produit 1.500 drones, en 2018, elle prévoit d’en produire 1.000 sur ses deux sites de production de Toulouse et de Gand (Belgique). Jusqu’à présent son « best seller » était le DT-18, appelé à être remplacé rapidement par l’UX-11 dont le cycle de production a été ramené à seulement deux jours.
L’UX-11 qui bénéficie d’un lancement mondial dans 70 pays simultanément (26 avril 2018) est en cours de certification type S4, c’est-à-dire dans le cadre d’une mise en œuvre hors de vue de l’opérateur. « Le plan de fabrication qui intègre tout au long du process 150 points de contrôle qualité, aide à obtenir la certification », souligne Michaël de Lagarde. Cela ne suffit évidemment pas. Le constructeur doit notamment être capable de justifier d’un taux de défaillance très faible (analyse de risque) et de garantir la fiabilité de la liaison. Cela implique la redondance des systèmes, comme en aéronautique.
Le nouveau venu en entrée de sa gamme est le moyen pour Delair de diffuser plus largement ses solutions de collecte de données et de leur exploitation. Ce drone de troisième génération est en effet optimisé pour la cartographie et la digitalisation de grandes surfaces et d’infrastructures industrielles.
Grâce à la réception des signaux GPS dans deux bandes de fréquences, il offre une précision centimétrique. Sa connectivité 3G/4G lui permet d’opérer à des dizaines de kilomètres de son opérateur. Il est en mesure d’effectuer des pré-calculs en vol et ainsi de réaliser des vérifications à bord.
A travers le partenariat qu’il a mis en place avec Intel, Delair s’appuie sur des algorithmes de « deep learning » qui confèrent à ses drones une véritable intelligence artificielle. « Aujourd’hui, les solutions sont mâtures. Nous voulons les standardiser pour les déployer à grande échelle ». L’UX-11 est un moyen de mettre à la portée du plus grand nombre, ces outils dont on découvre chaque jour l’étendue infinie des possibilités.
Gil Roy
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