Le groupe Daher a décidé de confier sa direction générale à Didier Kayat avec pour mission de faire de cet équipementier aéronautique, un champion de la troisième révolution industrielle, mais aussi un acteur local de l’industrie aéronautique nord-américaine.
En découvrant Daher, Christian de Saint-Etienne, le théoricien de la troisième révolution industrielle aurait déclaré que c’était la première fois qu’il voyait sa théorie mise en œuvre. C’est un fait, l’équipementier aéronautique qui pèse 970 M€ de chiffre d’affaires et qui emploie 8.100 salariés, a pris une longueur d’avance dans cette mutation. Et Didier Kayat n’y est pas pour rien.
En 1998, quand Patrick Daher, directeur général de Daher, a fait appel à lui, il était alors à la tête de son cabinet de conseil en stratégie, et Daher réalisait un chiffre d’affaires de 80 M€ avec 500 salariés. En 2007, il a intégré le groupe en tant que directeur de la stratégie. D’ici quelques mois, il en sera le directeur général. L’annonce a été faite en début d’année par Patrick Daher. Pour la première fois depuis sa création en 1863, Daher confie sa direction a quelqu’un d’extérieur à la famille.
Le transfert des commandes entre les deux hommes, se fera au printemps prochain, ou au suivant encore. « Nous ne souhaitons pas brusquer les choses. Nous mettrons en place la nouvelle organisation quand nous serons prêts », explique Didier Kayat qui actuellement passe en moyenne deux jours par semaine dans les usines du groupe pour accompagner le changement.
« Pour sécuriser l’emploi industriel en France, il faut investir dans ce qui permet de garder la valeur ajoutée en France », clame-t-il. C’est la raison pour laquelle, Daher prévoit 85.000 heures de formation cette année, notamment « pour transformer des manutentionnaires en programmateurs du machines ». Pour lui, la révolution industrielle ne se fera pas sans un outil de production performant. « Il faut des usines pour développer le service ».
En parallèle de cette translation vers un nouveau modèle industriel, Daher a décidé de devenir un acteur mondial. « Il n’y a pas un avion civil produit en France sur lequel il n’y ait pas une pièce Daher. Notre ambition est de faire la même chose aux USA ». L’équipementier français a remporté son premier contrat avec Gulfstream, pour le programme G500/G600. Des discussions sont en cours avec Boeing. Dans le même temps, Daher vient de s’implanter en Floride, dans ses propres locaux. « Nous allons répliquer notre modèle européen aux USA, pour devenir un acteur local de l’industrie aéronautique américaine ».
Aujourd’hui, aux USA, Daher c’est d’abord un performant turbopropulseur nommé TBM900. D’ici quelques années, ce pourrait être aussi le nom d’un grand équipementier présent dans les grands programmes aéronautiques nord-américains. C’est l’ambition partagée de Patrick Daher et de Didier Kayat.
Gil Roy
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