Embraer veut s’implanter en Pologne

L’avionneur brésilien envisage notamment d’installer en Pologne une ligne d’assemblage des KC-390 et un centre de conversion d’avions commerciaux de passagers en avions de fret parmi d’autres activités. L’implantation d’Embraer en Pologne pourrait générer 3 milliards de dollars pour le pays et 5.000 emplois.

Embraer a déjà une forte empreinte en Europe, puisque 30 % de l’E2 est fabriqué dans l’UE, qui représente également 42% de la supply chain pour le KC-390 Millenium. Mais l’avionneur brésilien veut aller plus loin encore.

Embraer envisage de faire de la Pologne un centre d’excellence en Europe. Francisco Gomes Neto, président-directeur général de l’avionneur brésilien, s’est rendu en Pologne la semaine dernière afin d’étudier un partenariat avec les autorités du pays.

Depuis 25 ans, Embraer entretient des liens avec la Pologne, où sont fabriqués certains sous-ensemble. Pour accompagner le succès grandissant de son avion de transport tactique, en Europe et dans le monde, Embraer envisage d’aller plus loin dans le partenariat.

Embraer voit en la Pologne un partenaire important pour la fabrication de pièces. L’avionneur envisage surtout d’installer dans le pays une chaîne d’assemblage final de son avion militaire multimission KC-390 Millennium. L’avionneur estime que l’assemblage des avions et l’écosystème de l’après-vente associé (y compris la maintenance et la formation) pourraient se traduire par une création de valeur de près d’un milliard de dollars et 600 emplois.

Une proposition pas tout à fait sans arrière pensée, puisqu’Embraer espère bien convaincre le gouvernement polonais d’acheter des KC-390.

Dans le domaine de l’aviation commerciale, Embraer augmente sa cadence de production et cherche en Pologne de nouveaux fournisseurs. L’industrie polonaise est déjà un fournisseur majeur du programme E2 d’Embraer, puisque les sièges sont fabriqués à Świebodzin, les groupes auxiliaires de puissance (APU) à Rzeszów et des composants du moteur à Kalisz. Cette supply chain représente 1.350 emplois.

D’autres projets sont en cours de discussion, notamment une installation pour la révision des trains d’atterrissage des E-Jets E2 et la conversion d’avions E190 en avions-cargos. L’ensemble des mesures prises dans le domaine de l’aviation commerciale pourrait se traduire par un investissement de plus de 2 milliards de dollars en dix ans et par la création de plus de 4.400 emplois.

Là encore, la proposition fait écho à l’étude en cours de la compagnie polonaise LOT pour l’acquisition de 84 E195-E2, en concurrence avec l’A220 d’Airbus. La compagnie a précisé en février 2025 qu’elle rendra son verdict dans les mois à venir. Les nouveaux avions sont appelés à remplacer les E170 et E190 actuellement en liste de flotte chez LOT.

En attendant l’éventuelle concrétisation de ces projets, lors de sa visite, le PDG d’Embraer a signé un partenariat avec l’institut de recherche aérospatiale Łukasiewicz-ILOT. Des travaux communs seront ainsi entrepris dans les domaines des matériaux, des technologies de vol du futur, de la conception aéronautique et des processus de maintenance.