L’hélicoptère martien Ingenuity a réussi un premier vol de 40 secondes le 19 avril 2021. L’aéronef est resté en vol stationnaire à 3 mètres d’altitude et devient le premier dans l’histoire à réaliser un vol motorisé contrôlé sur une autre planète. D’autres vols sont prévus dans les prochains jours.Un petit saut pour un hélicoptère, un bond de géant pour l’Humanité… et les drones. Ingenuity est devenu le premier aéronef à effectuer un vol contrôlé dans un environnement extra-terrestre.
Initialement prévu le 8 avril 2021, le vol inaugural avait dû être reporté suite à des problèmes logiciels. Les traits tendus, les ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory (JPL), installés dans la salle du contrôle de mission, attendaient les données en provenance de Mars. La délivrance a eu lieu avec la réception des données de télémétrie à 12h46 heure de Paris.
L’équipe du JPL a envoyé l’ordre de décoller à hélicoptère à 9h34 heure de Paris, soit 12h33 heure martienne au soleil, ce qui permettait d’obtenir les conditions optimales d’ensoleillement pour les cellules photovoltaïques installées sur l’hélicoptère.
Les données de télémétrie reçues indiquent qu’Ingenuity a atteint l’altitude maximale prévue de 3 mètres. L’hélicoptère solaire a maintenu un vol stationnaire pendant 30 secondes puis a rejoint le sol martien après un vol qui aura duré 39,1 secondes. A l’heure où nous écrivons, les données de télémétrie ainsi que les images prises par Ingenuity et le rover Persevrance sont encore en cours d’analyse et devraient être rendues publiques dans les heures ou les jours à venir.
« Comme le X-15 qui aura été un prélude à la navette spatiale, nous ne savons pas encore où nous mènera Ingenuity, mais les résultats d’aujourd’hui montrent que le ciel (au moins celui de Mars), n’est plus la limite », a assuré l’administrateur associé de la NASA, Steve Jurczyk.
Ce premier vol d’Ingenuity a été entièrement automatique, piloté par les systèmes de contrôle et de navigation embarqués. Bien que compact, l’hélicoptère embarque un système de communication, une caméra haute définition dédiée à la navigation, une autre dédiée à l’étude du terrain, des gyroscopes, un altimètre, des accéléromètres et une centrale inertielle recalée à l’aide d’un viseur d’étoile pointant le soleil pour se recaler.
Les données provenant de l’hélicoptère ont été acquises par le rover Perseverance puis transmise au satellite Mars Reconnaissance Orbiter avant d’être envoyées sur Terre. La complexité de la transmission et de la réception des signaux exclue le pilotage manuel depuis la Terre, située à plus 50 millions de kilomètres.
117 ans après le vol historique des frères Wright, la plaine martienne où a eu lieu ce vol également historique d’Ingenuity a été baptisé Plaine des Frères Wright. En hommage aux fabricants de bicyclettes qui sont entrés dans l’Histoire, l’hélicoptère a d’ailleurs embarqué à son bord un morceau du Wright Flyer.
En reconnaissance de ce vol hors normes, l’ICAO et la FAA ont également attribué une désignation ,« IGY » et et l’indicatif INGENUITY à l’aéronef dont c’était le vol inaugural.
L’hélicoptère solaire, haut de 49 cm, pesant 1,8 kg et son double rotor d’1,2 m de diamètre, ne contient aucune expérience scientifique. Six micro-batteries lithium-ion sont rechargées par un panneau solaire placé au-dessus du rotor contra-rotatif dont la vitesse maximale atteint 2.800 tours par minute. Le démonstrateur permet de valider la faisabilité d’une future exploration martienne par des aéronefs mais il sert aussi d’éclaireur au rover Perseverance pour trouver le meilleur chemin possible et les centres d’intérêt à la surface.
Après analyse, les données recueillies lors de ce premier vol permettront de préparer le prochain vol, prévu à partir du 22 avril 2021. Suite au prochain test, l’équipe d’Ingenuity et son chef pilote élargiront les profils de vol. Les ingénieurs du JPL espèrent mener cinq vols de deux à trois minutes chacun, répartis sur 30 jours.
Fabrice Morlon
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Si ces ingénieurs mettaient leur savoir faire et leur intelligente à la recherche de vaccins ou médicaments contre la COVID 19 on pourrait voir plus tard pour "bricoler" sur Mars !
Bonjour,
On retrouve toujours dans les discussions cet argumentaire un peu ... "a cote de la plaque" je dirais, soit dit sans vous offenser. Que vous repondre? Et bien vous soulevez tt de meme une question interessante, celle du sens de tout ca (exploration spatiale, efforts scientifiques et industriels associes, etc...). C'est une question pertinente apres tout, cela nous interroge, est ce que ca vaut le coup, pourquoi? A quoi cela sert il d'aller sur la Lune alors qu'il y a des rats dans le Bronx, avait dit un senateur americain? Et bien, je garderai de votre commentaire, cette idee du sens, cela doit nous guider lorsque nous concevons, deployons ou lancons un programme d'exploration spatiale.
A plus
Alain
Vous vous êtes relu avant de poster ? Je ne crois pas car vous vous seriez aperçu que vous demander à des ingénieurs en mécanique, technologie, électronique, informatique de faire de la biologie..Par ailleurs il est naïf de croire qu'il suffit de mettre de l'argent dans la recherche pour TROUVER une solution à un problème. La recherche fonctionne par bonds : elle progresse parce que le contexte scientifique (la connaissance) et le contexte technologique ont eux-mêmes progressé.
Ah parce que passer de l'aérodynamique, la propulsion, la résistance des matériaux, l'électricité, etc à la biologie, la chimie, etc se fait très facilement et rapidement
1,8 kg sur Terre font toujours 1,8 kg sur Mars !
La masse ne change pas, seul le poids dépend du champ gravitationnel !
D'ailleurs je me demande comment ils ont simulé sur Terre, la gravitation de Mars pour tester cet hélicoptère, en y accrochant des ballons d’hélium?
Merci beaucoup Jean-Mi
@Stanloc
... it was a joke, Sir :-)
Sorry :-) :-)
Voir par exemple :
https://youtu.be/z59Fn6FadCM
ou
https://youtu.be/kb96kb_Nfxk
Mais surtout celle là qui explique en détail les essais :
https://youtu.be/GhsZUZmJvaM
Bon visionnage !
PlasticPlane
… en piscine certainement
Parce que vous ferez tourner dans l'eau un rotor d'hélicoptère aussi bien que dans l'air raréfié de surcroît ?
... en piscine certainement :-)
Il y a une très chouette vidéo sur youtube montrant les essais et mises au point de la bête dans une chambre à vide, avec corde de soutient pour alléger de la bonne valeur...
Bien vu Nicolas! Merci pour votre commentaire : l'erreur est rectifiée!
Certes mais il faut seulement 6,7 Newton de portance pour le garder en l’air sur mars, quand il en faudrait 17,7 sur terre...
Bravo à la NASA et aussi aux ingénieurs techniciens français qui y ont participé
Je pensais que ce 1er vol sur une autre planète se ferait en mode propulsé (moteur fusée) mais là c'est un vol avec portance, c'est d'autant plus remarquable
Bonjour, en fait la nasa cherche a demontrer la faisabilite de ce type d'engin volant pour l'exploration d'autres planetes a atmosphere, comme Titan, Venus. C'est complementaire d'autres moyens, comme un rover ou un ballon. On pourrait ainsi imaginer a l'avenir des missions avec moyens multiples: une sonde principale, des nanosats secondaires, un atterrisseur, des drones volants, des ballons, un rover, etc... cela permet une plus grande flexibilite et demultiplie les sources de receuils de releves ou d'infos.
A plus
Alain
Performance d'autant plus remarquable que ce vol a eut lieu en automie totale en l'abcence d'intervention a distance a cause du temps mis par les signaux pour faire un aller retour.
Ces ingenieurs n'ont pas fini de nous etonner.
Mieux que la Jeep sur la Lune, l'hélicoptère sur Mars !
Chapeau à la Nasa !
Vivement la vidéo.