Alors que son dernier avion biplace en kit, le J160, vient de recevoir son éligibilité en CNSK en France, Jabiru est dans la tourmente. En cause, le cours du dollar australien très élevé et la concurrence avec les avionneurs de l’Europe de l’Est.
En 1988, Rodney Stiff et Phil Ainsworth, fabricants australiens de matériel agricole, ont créé Jabiru pour développer des avions légers et abordables. Véritable gageure, ce défi s’est concrétisé et a rencontré un vif succès. Aujourd’hui, Jabiru construit des avions en kit, des ulm et des moteurs. A ce jour, près de 2 000 avions et ulm ont été vendus dans le monde et plus de 6 000 moteurs.
Mais si l’entreprise était florissante jusqu’alors, le cours actuel du dollar australien et la rude concurrence avec les autres constructeurs, notamment de l’Europe de l’Est, ont mis à mal la production de Jabiru. « Nous avons réduit la production a un avion par mois » explique Sue Woods, directrice commerciale chez Jabiru avant de poursuivre : « Nous resterons à ce rythme tant qu’on n’aura pas noté d’amélioration sur le marché mondial et tant que le cours de notre devise sera aussi élevé. » Rien a voir avec les chiffres de production de la belle époque : en moyenne, 10 avions et 10 kits par mois sortaient de l’usine de Bundaberg qui n’emploie aujourd’hui plus que 16 personnes au lieu de 25 et qui ne garde en service qu’une ligne d’assemblage sur 2.
Chez Jabiru France, le plus vieil importateur de la marque, Alexandre Patte confirme que le marché a très fortement diminué depuis 2008. Le responsable de la marque en France confie également que Jabiru n’a peut-être pas pris les bonnes décisions en ce qui concerne le marché européen : « Jabiru n’a pas vu l’intérêt d’investir sur le créneau de l’European Light Aircraft (ELA) en Europe. En 2007, la situation ne semblait pas claire aux dirigeants de la société qui n’étaient pas rassurés. Autant le LSA aux Etats-Unis était simple, autant l’ELA paraissait compliqué en Europe. Mais aujourd’hui Jabiru passe à côté de l’ulm en Europe car nous sommes trop chers. Ce sont les constructeurs d’Europe de l’Est qui tirent leur épingle du jeu dans cette catégorie. »
Autre problème d’après le directeur de Jabiru France, celui de la puissance des moteurs. « Aujourd’hui, la demande en Europe se porte sur des moteurs de 100 ch, même en ulm. Or, Jabiru est resté sur son moteur de 85 ch. Ca aurait pu être un argument de plus face à la concurrence… ».
Pour autant, Jabiru n’a pas dit son dernier mot et l’enthousiasme reste de mise. L’avionneur australien continue malgré tout d’investir dans la recherche et le développement. Un nouveau kit vient d’ailleurs de recevoir son éligibilité en CNSK en France, le J160, avion biplace à 50 000 euros. Jabiru France compte également sur l’entretien des machines volant en France pour faire tourner ses ateliers, soit 20 quadriplaces (J400 et J430), 3 biplaces (SK80 et J160) et une trentaine d’ulm (UL450 et J170).
Fabrice Morlon
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J'ai un UL 450, que j'ai monté a partir d'un Kit, et après 150 heures, j'en suis très satisfait, je fais moi meme la maintenance selon les procédures du constructeur, et les coûts sont équivalents à celui d'une voiture moyenne. Un seul point négatif, l'helice en bois est très fragile, (j'en ai abîmé deux dans des herbes hautes de la piste de Courbessac) et de plus ça prend 5 semaines pour la commande
Jabiru dans la tourmente
Membre d'un club qui utilise un Jabiru 430, nous rencontrons un gros problème : le moteur 6 cylindres s'est coupé en vol! Heureusement le pilote a pu se poser en douceur dans un champ. Nous nous interrogeons beaucoup sur la cause de cette arrêt net du moteur. Le niveau d'essence était suffisant (40 litres) dans les réservoirs. Le moteur est réparti quelques minutes après le posé! D'où peut venir cet arrêt ?
Merci de votre attention
Jabiru dans la tourmente
Selon certaines sources, les moteurs JABIRU (qui partagent tous la même architecture) auraient été taxés d'une limitation d'usage par l'équivalent de la DGAC, en Australie, du fait d'un grand nombre de défaillances en rendant l'utilisation risquée.
On ne peut que faire le rapprochement avec les multiples ennuis qu'ont connu les utilisateurs Français de ces moteurs, qui n'ont connu que des réponses notoirement insuffisantes de la part du constructeur via son importateur. JABIRU étant en difficulté du fait de la crise économique grave qui touche l'Australie ces derniers mois (on se demande quel pays n'est pas touché par cette crise..) il est à craindre que ce dernier ne se relèvera pas ou partiellement de cette sanction, et que les moteurs JABIRU vivent leurs derniers mois de production.
Jabiru dans la tourmente
J'ai bien lu votre commentaire alarmiste.connaissez vous dans votre entourage des utilisateurs ayant eu des coupures moteur. Si oui, comment ont ils géré le problème. Le Jabiru a t il pu revoler ?
Jabiru dans la tourmente
Les moteurs jabiru sont d'excellents moteurs et en particulier le 2.2l 4 cylindres .ils ont été injustement denigres par des détracteurs qui n'ont pour seule motivation que la volonté de favoriser le moteur rotax en particulier sur le marché de l'ulm d'occasion.
J'en suis à mon deuxième moteur jabiru et je n'en changerais pas pour un rotax.Je n'ai jamais eu le moindre problème et je vole en moyenne 70 heures par an.
C'est un moteur simple dans son fonctionnement et très facile à entretenir.
C'est un VRAI moteur d'avion.