Il est probable que le chinois Aviation industry corporation of China (AVIC) ne comprenne plus rien à la justice américaine. Après s’être vu attribué les actifs d’Epic Aircraft, il doit désormais partager sa prise avec un groupe de constructeurs-amateurs d’Epic LT.
L’équivalent américain du tribunal de commerce de l’Oregon a finalement tranché en partageant ce qui reste d’Epic Aircraft entre le consortium d’état chinois Aviation industry corporation of China (AVIC) et un groupe de sept anciens clients qui étaient en train de monter leur propre kit d’Epic LT, dans les ateliers du constructeur, au moment de la faillite du celui-ci. Dans un premier temps, le juge avait attribué les actifs à AVIC pour un montant total de 4,3 M$. Le chinois avait annoncé son intention de rapatrier en Chine l’outil de production. Les sept clients qui avaient également fait une offre se sont opposés à cette décision. Le juge a alors fait machine arrière en obligeant les deux parties à s’entendre, sinon, l’entreprise serait cédée au troisième repreneur potentiel.
Au final, les constructeurs amateurs vont pouvoir continuer à produire des kits d’Epic LT à destination du marché nord-américain et bien sûr achever la construction de leurs propres avions. Avic pour sa part pourra produire et commercialiser ces mêmes avions partout ailleurs dans le monde.
En dépit de ce jugement de Salomon, pour l’industrie aéronautique chinoise, cette acquisition représente néanmoins un gain de précieuses années de développement. Elle récupère le monoturbopropulseur Epic Dynasty, version certifiable de l’Epic LT proposé en kit. Cet avion de six places construit entièrement en composite carbone est équipé d’une turbine Pratt & Whitney PT6-67A. Il a une vitesse maximale de croisière de 340 kts et une autonomie de 1.200 NM. Il reste à certifier.
Avant sa cessation d’activité (automne 2009), Epic Aircraft avait également lancé un programme de monoréacteur Victory. Cet avion équipé d’un réacteur Pratt & Whitney PW617 a effectué son premier vol en juillet 2007. Le constructeur américain avait aussi en projet un biréacteur ultra léger baptisé Elite et doté de deux réacteurs Williams International FJ-33-4.
Si le nouveau propriétaire d’Epic Aircraft parvient à réunir les compétences nécessaires, il pourra accélérer le développement de ces différents programmes. Contrairement à l’infortuné constructeur américain, le chinois, ne manque pas de fonds.
Gil Roy
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