Avec l’ARS300, Bruno Ducreux et Anthony Bezard ont conçu un avion de voltige qui se positionne sur le créneau des meilleurs monoplaces de compétition : Extra 330, Cap 332, XA41, Edge 540…
Quand on pénètre dans le hangar d’Aéro Restauration Service à Darois, on est stupéfait de trouver autant de machines de rêve en cours d’entretien ou de restauration. Quand j’y suis passé, il y avait notamment l’unique Polikarpov d’Europe, un Stinson vieux de 80 ans, mais beau comme une Cadillac, et qui avait franchi l’Atlantique, rien que pour se faire soigner à Darois, un Cassutt à la voilure unique, qui a couru à Réno, un Hurricane, bientôt prêt à repartir.
Et puis derrière était tapie une splendide machine à la peinture tricolore : l’ARS 300, fruit de la collaboration de Bruno Ducreux – le patron – et Anthony Bézard – le concepteur. Bruno c’est un mécanicien voltigeur (ancien membre de l’équipe de France) qui a décidé de fonder un atelier de restauration qui en quelques années s’est fait une réputation telle qu’il a ses clients sur trois continents : Amérique, Afrique et Europe. En matière voltige, la Marche Verte et Catherine Maunoury lui confient leurs appareils.
Fin 2009, Anthony a fini ses études d’ingénieur aéronautique – spécialité maintenance, et demande à Aero Restauration Service de le prendre pour un stage de fin d’étude. Le stage se passe bien et suit une embauche afin – excusez du peu – de concevoir en suivant les intuitions de Bruno un nouvel avion. Le binôme ne s’est plus quitté.
Regrettant que la France qui est une grande nation de voltige aérienne, ne construise plus d’avion pour ses compétiteurs, et puisque la société entretenait les avions des compétiteurs de voltige, ils ont décidé de prendre dans chaque type ce qu’il y avait de mieux, et par contre de remédier à ce qui était moins bien.
« Ce qui frappe en s’installant à bord ou pendant la prévol, c’est la finition de grande qualité, la très bonne réalisation des pièces, matériaux modernes. On voit tout de suite que cela a été pensé et repensé, amélioré sans cesse au cours de la construction. On se sent dans un environnement fiable et de haute technologie. L’ARS est très bien proportionné, ce qui lui permettra d’obtenir de très bonnes notes dans les mains d’une ou d’un bon pilote de voltige ». Claude Roux, membre de l’équipe de France de 1986 à 1988.
Bruno pensait souvent au Feugray TR260 sur lequel il avait été champion de France, et qui n’avait pas de remplaçant. Suivit une conception numérique, dont une photo du moteur illustre le principe, puis 27 mois de construction, réalisée entièrement en interne (composite compris).
|Année de fabrication | 2012|
|Construction (matériaux) | carbone / bois / treillis métallique|
| Moteur, hélice, volets, train |Dimensions |Masses et capacités |Performances (à masse max, au niveau de la mer ISA) |Vitesses caractéristiques |
Il est important de faire ressortir qu’il s’agit d’un avion conçu par des mécaniciens pilotes voltigeurs et non par des ingénieurs. Tout est pensé pour faciliter l’adaptation du pilote à la machine et la maintenance. En moins de 20 minutes, on peut démonter l’essentiel ; le fuselage est en treillis tubulaire habillé de carbone.
« L’avion accélère fort et c’est même bluffant Le roulis est un peu flou au neutre et le taux de roulis est moins élevé que celui du Cap et de l’Extra notamment à basse vitesse. Ceci était prévisible puisque l’aile vient d’un extra 300 biplace. L’ARS300 déclenche très bien en positif et en négatif. Il se comporte très bien en ruade : il est plein de vitamines. L’ARS300 a un gros potentiel même si pour l’instant son aile n’est pas des plus optimisée ». Olivier Masurel, vice-champion du monde 2011 de voltige « Unlimited ».
Toutes les masses sont centrées sur le centre de gravité, et le pilote, au centre, fatigue moins. C’est aussi pourquoi l’aile est médiane. Des hublots latéraux et inférieurs permettent une bonne visibilité du box. Sa participation à deux championnats de France a permis de le prouver. Pour le premier championnat, en 2012 à Castres, il ne s’était écoulé que deux semaines depuis le premier vol ! Le deuxième était en juin 2013, à Moulins.
L’ARS300 pèse 580 kg et est prévu pour + et – 9,5 g. Sa VNE est de 405 km/h. C’est un démonstrateur technologique. Le siège très ergonomique a demandé 300 heures de conception, essai et fabrication ; il convient sans baquet ou coussin additionnel à tous les gabarits de 1m55 à 1m95. Le réglage des ailerons a demandé 80 vols. La peinture à effet de transparence (innovation) a été réalisée grâce à Lionel Buteau, toujours en étroite collaboration avec la société ARS.
Dans un premier temps, il est prévu de le vendre en kit. Un nouvel hangar de 1.500 m2 sera construit, permettant d’envisager la production des futures machines et également le développement des nouveaux projets.
Au moment où la France pose sa candidature pour l’organisation du mondial « Unlimited 2015 », on se prend à rêver d’un nouveau champion du monde français (homme ou femme) sur un avion français…
Jean Ponsignon
—–
– Aero Restauration Service a mis en ligne sur son site les photos de la construction de l’ARS300. Par ailleurs, les concepteurs de l’avion de voltige ont lancé une enquête pour tâcher de cibler la demande en matière d’avions de voltige.
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L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
Très bel avion, j'ai eu la chance de le voir lors des Championnats de France de voltige à Falaise l'année dernière =)
L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
j'ai connu bruno tout gamin a frontenas .pas étonné de ce que tu fait maintenant .félicitations tu va faire baver loulou bravo. Jeannot du vol a voile.
L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
Est-il obligatoire qu'il vienne faire ses pirouettes à la verticale de mon domicile ?
L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
belles performances, décibels à gogo pour la population,
les riverains de l'aérodrome Amiens-Glisy
cet avion de voltige c'est une intensification récente et constante du niveau des nuisances sonores dans le ciel d'Amiens Métropole, incompatibles avec la vie moderne suivant les recommandations du code de santé et la loi cadre sur le bruit loi n° 92-1444 du 31 décembre 1992
L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
Message au retraite aigri : cet avion vole a Dijon et non a Amiens.
De plus sinon aime pas les avions on habite pas à côté d'aérodrome ( parce qu'en plus on ne parle pas d'aéroport ici).
L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
j'ai fait la connaissance de l'ARS 300, l'année derniere sur l'aéroport de Castres-Mazamet, ou j'étais venu pour commenter le meeting aérien de cloture du championnat de France de Voltige Aérienne!
En voyant, ce monoplace racé, je ne pu m'empecher de penser aux "Trotinettes" de , l'ami Gérard Feugray!
Renseignement pris, je ne fus pas surpris d'apprendre que l'un des instigateurs de cette "chose" toute blanche, n'était autre que le sympathique , mécanicien hors pair, Bruno Ducreux!
Ancien propriétaire, lui-meme, de TR 260 et amoureux des réalisations du normand Gérard Feugray!
Gérard Feugray alias "La Durite", trop rapidement disparu en 1991, était , lui aussi , un mécanicien pilote voltigeur , hors norme!
Il avait créé son premier avion fin des années 70, l'ASA 200 avec entre autre Noel Jourdan!
L'ASA 200 c'est l'avion sur lequel une partie de l'équipe de France de l'époque, dont Gérard Feugray, allait voler , lors du championnat du Monde de Voltige Aérienne d'Oshkosh en 1980, par la suite c'est Marianne Maire avec les couleurs Tefal qui allait évoluer dessus, le transformant en ASA 260!
Gérard Feugray, allait ensuite développer, la première "trotinette", comme il disait, le TR 260, qui allait participer en 1986 au championne du monde de South Cerney en Grande Bretagne, aux mains de Georges Muzergue !
C'est d'ailleurs, sur un Sirius TR 260, que Catherine Maunoury, allait décrocher son premier titre de championne du monde en 1988 à Red Deer au Canada!
Gérard Feugray, allait, par la suite créer la société "Tech Aéro" (il était également le représentant en France des Pitts et des Husky, d'Aviat Aircraft ), chez lui, à Glisolles, prés d'Evreux dans le département de l'Eure, les essais en vol étaient effectués sur l'aérodrome de Saint André de l'Eure (LFFD), il allait aussi développer un biplace en tandem de 200 HP, le TR 200, sur lequel , allait voler des pilotes en devenir comme Xavier Delapparent, Christine Génin, ou encore Renaud Ecalle.
A l'époque, la Normandie et le département de l'Eure,faisaient parti des endroits à travers le Monde , ou l'on construisait, ce qui se faisait de mieux en matiére de Voltige Aérienne, puisque qu'il y avait aussi à Bernay, les Avions Mudry et Compagnie, soutenu à bout de bras par une autre figure de notre aviation, Auguste Mudry!
Aujourd'hui, malheuresement, ces deux entreprises ont disparu , le savoir faire qui allait avec, aussi!
Heureusement , il y a des gens courageux, comme les gars de Dijon et d'Amiens qui se lancent dans l'aventure!
Bravo à eux et merci de nous rappeler un peu de cette épopée normande!
L'histoire est un éternel recommencement!!!
Ivan Hairon (commentateur de meetings aériens)
Salut,
Je suis tombé par hasard sur cet article alors que je discutais avec mon premier-officier de Gérard Feugray et de l’énorme influence qu’il a eu sur le garçon que j’étais et qui m’a amené à devenir pilote de ligne.
C’est suite à la panne de la coccinelle de ma mère et de la réparation de la durite qu’il porte son surnom.
J’avais 16 ans à son décès.
Merci pour ces souvenirs remémorés, cela fait longtemps.
L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
Bravo Bruno félicitations à toi et à toute ton équipe pour cette superbe réalisation.
Michèle Magnien
Présidente Association Française des Femmes Pilotes
L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
Une remarque pertinente qui "aiguillera" nos ingénieurs :
"Il est important de faire ressortir qu’il s’agit d’un avion conçu par des mécaniciens pilotes voltigeurs et non par des ingénieurs. Tout est pensé pour faciliter l’adaptation du pilote à la machine et la maintenance."
L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
à tout seigneur, tout honneur, je félicite ses braveshommes, il est sublime l'ars300, c'est
un vrai bijoux avecune superbe finition, bravo la bourgogne et un tour à darois s'impose
pour l'admirer je vais le mettre dans ma collection.
MERCI à toute l'équipe d'AERO BUZ
L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
Sans vouloir créer une quelconque polémique, le terme de conception me parait un peu galvaudé à ce stade.
On apprend que l'aile provient d'un Extra300, que le fuselage est inspiré du FEUGRAY TR260 (c'est vrai qu'il y ressemble beaucoup...), et on soupçonne les gouvernes de provenir d'un CAP 232...(leurs construction n'est d'ailleurs pas visible sur le site d'ARS)
C'est plutôt un assemblage qu'une conception à ce stade...
Cela étant, le résultat est magnifique.
L'ARS300, nouveau monoplace de voltige "made in Dijon"
Bravo les Dijonnais ! en France ,on a pas de pétrole mais on a encore des pilotes qui en ont...pour se lancer dans l'aventure ! Je souhaite un vrai succès à votre entreprise et bons vols...