Bombardier qui s’apprête à livrer le premier CS100 à Swiss avec deux ans de retard, vient de signer la plus importante commande de son histoire avec Delta Airlines : 125 CSeries. Le constructeur canadien espère sans trop y croire que la montée en puissance du programme CSeries mettra fin aux polémiques sur le soutien financier apporté par les gouvernements fédéraux canadiens, Québec en tête.
« Si vous tenez à déclencher une vive discussion lors d’un repas au Canada ces jours-ci, vous n’avez simplement qu’à soulever la question d’un investissement du gouvernement dans Bombardier », affirmait récemment Sylvain Lévesque directeur de la stratégie chez Bombardier. En rédigeant cette lettre ouverte datée du 12 avril 2016, son auteur savait évidemment que deux semaines plus tard, le 28 avril, Bombardier allait dévoiler la plus importante commande de son histoire, passée par Delta Airlines et portant sur 75 CS100 fermes et 50 options.
Pas sûr que ce contrat évalué à 5,6 milliards de dollars US pour la seule commande ferme ne mette fin aux débats enflammés. Il peut tout au plus ébranler les convictions des plus radicaux. C’est pour cela que Sylvain Lévesque a démontré que Bombardier remboursait ses dettes.
À la suite de l’acquisition de Canadair (1986) et de de Havilland (1992), et exclusion faite de la C Series, Bombardier a obtenu un investissement total de 586 millions de dollars des gouvernements fédéral, du Québec et de l’Ontario, rappelle-t-il. « Cet investissement a soutenu le développement de nouveaux avions innovants, particulièrement ceux des jets régionaux CRJ, du jet d’affaires Global Express et du turbopropulsé Q400. Grâce aux succès obtenus par ces programmes, Bombardier a remis 733 millions de dollars à ses investisseurs gouvernementaux, soit 125 % de l’investissement initial. Et ce chiffre va continuer de croître au fur et à mesure de la mise en service de nouveaux avions au cours des prochaines années. Un profil de remboursement similaire est prévu pour les 467 millions de dollars investis par les gouvernements dans la C Series, dont les paiements commenceront cette année avec la mise en service de ces avions ».
Le gouvernement du Québec a en effet apporté récemment 467 millions de dollars. Mais il a surtout investit un milliard de dollars dans l’entreprise. Et sur ce milliard évidemment, chacun, au Canada a son avis. Toutefois, personne ne peut nier que le ciel du CSeries s’éclaircit. Juste avant la commande historique de Delta Airlines, depuis le début 2016, Bombardier en a décroché deux autres significatives : la première en février avec Air Canada portant sur 75 CS300 dont 45 fermes, et la seconde, en avril, avec Air Baltic concernant 20 CS300 dont 13 fermes.
Le programme imaginé en 2004 et lancé officiellement en février 2008 a connu des ratés qui ont entrainé des retards et jeté le doute sur sa viabilité. Le 15 juillet 2016, le CS100 entrera enfin en service sous les couleurs de Swiss à l’occasion de son premier vol commercial entre Zurich et Paris-CDG. A ce jour Bombardier a enregistré 603 commandes dont 243 fermes. Pour le constructeur canadien, il s’agit maintenant de maitriser la montée en cadence de la production.
Gil Roy
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